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L'Axe Rome-Berlin

Publié le 22/02/2012

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Tout d'abord condescendant à l'égard du Troisième Reich et de son chef, puis rapidement inquiet des visées expansionnistes hitlériennes en Europe, Mussolini, à partir de 1936, finit par se rapprocher d'Hitler, lorsqu'il devient évident que les deux dictateurs ont tout à gagner à faire alliance et que l'Italie paraît bien démunie comparée à la puissante Allemagne nazie. Les deux pays ont donc vite fait de régler le contentieux autrichien qui les opposent. Mussolini accepte le principe de l'Anschluss -l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne- en échange de la reconnaissance de l'annexion de l'Éthiopie. La guerre d'Espagne, qui débute en juillet 1936, constitue la deuxième phase de rapprochement entre les deux régimes. Le Duce comme le Führer procurent armes et troupes à Franco, au nom de la lutte contre le bolchevisme. En novembre, Mussolini proclame la création de l'axe Rome-Berlin, puis se rend en Allemagne, dont il revient très impressionné par la puissance économique du Reich et la poigne de fer nazie qui régit toute la société. En novembre 1937, l'Italie adhère au pacte antikommintern, qui lie déjà le Japon et l'Allemagne, et que rejoindra l'Espagne devenue franquiste. Ainsi se dessine un front des dictatures, que rien ne semble plus pouvoir arrêter. Mais, désormais, c'est Hitler qui en a pris la tête, et qui entend bien avoir Mussolini à sa botte, afin de l'utiliser à sa guise au cour de la guerre qu'il sait imminente. Hitler ne l'informe d'ailleurs nullement du lancement de l'Anschluss, en 1938, ni de l'annexion de la Tchécoslovaquie l'année suivante. Plus contraint que partant à rentrer dans le jeu du Führer, le Duce pousse cependant la France et la Grande Bretagne à accepter l'annexion des Sudètes par l'Allemagne lors de la conférence de Munich, en septembre 1938. L'Italie fasciste tente un dernier coup de force avant le déclenchement du second conflit mondial, en annexant l'Albanie, en avril 1939. Le 22 mai, elle signe avec l'Allemagne le pacte d'Acier, dont le texte a été rédigé par l'Allemagne, et qui oblige l'Italie à entrer en guerre à ses côtés. Or l'Italie n'est militairement pas prête à se lancer dans une guerre d'envergure, et Mussolini le fait savoir à Berlin. Cet aveu d'impuissance face au puissant allié nazi finit de vassaliser le régime fasciste, qui entre finalement dans le conflit le 10 juin 1940, le jour de la capitulation de la France, mais en position de faiblesse.

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