Le Christianisme.

Le Christianisme exige de ses adeptes : — la foi ; 1° croyance en Dieu, en l'immortalité de l'âme, au péché originel, en des dogmes (qui déconcertent parfois la Raison, comme celui de la Trinité) ; 2° la grâce est indispensable à l'homme. (L'homme n'est que faiblesse s'il ne compte que sur son intelligence et sa volonté). Pratique des sacrements, de rites... pour le maintien de l'état de grâce ; — l'espérance, fondée sur la foi (et non plus optimisme fondé sur la confiance en la Raison ou la Volonté) ; — la charité : amour de Dieu et des créatures de Dieu en Dieu (et non pas par sens de la solidarité humaine pure et simple). — la pratique des vertus humaines procure au chrétien le bonheur dès ce monde. (Cf. fin du pari de Pascal : « Or quel mal vous arrivera-t-il en prenant ce parti ? Vous serez fidèle, honnête, humble, reconnaissant, bienfaisant, ami sincère, véritable. A la vérité, vous ne serez pas dans les plaisirs empestés, dans la gloire, dans les délices ; mais n'en aurez-vous point d'autres ? Je vous dis que vous y gagnerez en cette vie «.

N. B. — Christianisme et sagesse. Les vertus pratiquées par le Chrétien ressemblent souvent à celles du philosophe antique. Mais elles sont pratiquées dans un tout autre esprit. La tempérance du Sage a pour but le plaisir (satiété ou crises de foie évitées...). Pour le Chrétien elle est amour de la vertu et horreur du péché. Le christianisme ne méprise pas la sagesse antique ; il la considère souvent comme un degré qui conduit à la sainteté (Cf. Pauline et Polyeucte). Mais il la condamne si l'homme s'en tient là : le bonheur terrestre (sans Dieu) et le bonheur céleste (en Dieu) n'ont en effet aucune commune mesure. Bossuet, à ce sujet, cite l'Ecclésiaste (dans l'Oraison Funèbre d'Henriette d'Angleterre) : « Je me suis, dit-il, appliqué à la sagesse, et j'ai vu que c'était encore une vanité, parce qu'il y a une fausse sagesse, qui, se renfermant dans l'enceinte des choses mortelles, s'ensevelit avec elles dans le néant «.