Le Cid, Acte II, sc.2, vers 397-418. Corneille
Publié le 26/09/2010
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INTRODUCTION Contextualisation Le tragique dans Le Cid ne réside pas dans la mort du héros, mais dans une autre contradiction, où s'articulent les sphères publique et privée. Il fait irruption dans l'acte 1 par un coup de théâtre : le soufflet à don Diègue. L'acte II en est le prolongement, et la mort du Comte la conséquence. Une double intrigue se dessine alors, sentimentale et juridique : comment les deux jeunes gens peuvent-ils encore s'aimer quand la mort d'un père les sépare ? Quelle décision le roi prendra-t-il à l'encontre de Rodrigue ? Tout au long de cet acte, grande variété de tons et de rythmes : affrontements virils (scènes 1 et 2) et angoisses féminines (scènes 3,4 et 5) ; débats amoureux et débats politique (scène 6) et judiciaire (scène 8). Situation Dans l'acte I, le premier responsable du duel est le Comte, avec le soufflet à Don Diègue. A la fin de l'acte I, Rodrigue parvient à la décision de combattre le Comte au terme d'un long débat intérieur (stances). L'entracte entre I et II est le temps muet de la réflexion. La scène 2 de l'acte II met en scène le passage à l'acte : Rodrigue provoque don Gomès (comte de Gormas). Caractérisation La règle de bienséance interdit que l'on représente un duel (celui-ci se déroulera hors-scène dans la suite de l'acte). Aussi Corneille substitue-t-il au duel visuel un véritable duel verbal dans une scène pleine de fougue et de panache. AXES DE LECTURE La joute verbale, qui tient lieu de duel (lequel se déroulera hors-scène) La métamorphose de Rodrigue, de fils en héros La rivalité héroïque : mise en scène et critique des valeurs aristocratiques. 1. Le duel verbal Le début de la scène frappe par sa vivacité et son rythme enlevé. Il commence comme une passe d'armes, avec de très brefs échanges menés par Rodrigue, et conduisant à deux échanges plus serrés sous la forme de deux tirades. a) vivacité de l'échange b) intensité dramatique c) quand dire, c'est faire 2.La métamorphose de Rodrigue, du fils au héros d) une fougue nouvelle e) une dimension comique : Rodrigue insolent, jeune matamore ? f) une idéologie en actes 3. La rivalité héroïque : l'honneur aristocratique Le duel sera déterminant, donc, mais avant même qu'il ait lieu, les deux hommes se reconnaissent entre eux, comme pairs, dans la joute verbale. a) les lois de l'honneur b) une reconnaissance mutuelle c) un problème idéologique contemporain : le duel CONCLUSION Pourquoi cette scène est-elle si célèbre ? • Raison dramatique : Le début de cette scène en définit les enjeux. Immature et inexpérimenté, Rodrigue, en affrontant le Comte, doit confirmer sa naissance et son mérite. Le duel, véritable rite initiatique, est l'épreuve sanglante qui peut lui donner accès, à l'instar de son père et de don Gormas, à la caste des héros ou encore des maîtres. • Raison poétique : On retiendra aussi de ce dialogue célèbre et riche en sentences la (raison psychologique) superbe et la fougue qui font de Rodrigue un des héros les plus attachants du théâtre français. • Raison idéologique : Tous les enjeux idéologiques et politiques de la pièce, qui passionnèrent les contemporains, sont présents dans cette scène si célèbre : quel droit Rodrigue a-t-il à faire exception à la règle édictée par le cardinal ? Dans quelle mesure, au nom de quel droit non écrit peut-on se soustraire à la loi ?
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