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Le commerce équitable l'est-il vraiment ?

Publié le 01/01/2011

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Le commerce équitable est-il vraiment équitable pour tous?

 

Un commerce équitable au Nord aussi ?

Le commerce équitable partait de l’idée d’améliorer les conditions de vie des producteurs des pays du Sud (Afrique, Asie, Amérique Latine). Et les producteurs du Nord? Ne faut-il pas également les aider? La réponse des acteurs du commerce équitable repose sur deux arguments: d’une part, la situation des paysans occidentaux, bénéficiant d’une protection sociale et parfois d’aides et de subventions, n’est pas comparable avec celle des paysans des pays en développement. D’autre part, des structures d’aide existent déjà au Nord, comme les

AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne).

Les impacts pour les producteurs

Il est difficile de connaître l’impact global du commerce équitable pour les paysans. Le plus souvent, les coopératives ne vendent qu’une partie de leur production dans le circuit équitable, les volumes demandés ne suffisant pas à écouler toute leur récolte. Cependant, le commerce équitable leur assure une sécurité pour la pérennité des commandes, une aide technique (amélioration des semences, diversification de la production, passage à l’agriculture bio, transformation des produits sur place pour rapatrier la valeur ajoutée,...) et une amélioration des conditions de travail. Un indice d’utilité du commerce équitable pour les coopératives a été développé par le

Laboratoire du commerce équitable.

L’indépendance des certificateurs

Pour un label qui gagne sa vie en touchant un pourcentage sur les ventes de produits labellisés, la tentation peut être grande de certifier un maximum de produits. Pour se prémunir contre ce risque,

la fédération FLO (label Max Havelaar en France, Fair Trade en Grande -Bretagne ou Transfair aux Etats-Unis) s’est dédoublée en 2003 : FLO-Cert assure l’audit et FLO la labellisation. Bien que détenu à 100% par FLO, FLO-Cert est indépendant juridiquement et a obtenu en 2007 la norme ISO65 qui garantit son indépendance.

La récupération par les grandes marques

Le commerce équitable est aujourd’hui victime de son succès : les grandes marques et la grande distribution se sont engouffrées dans cette niche de marché, emmenant avec elles leurs habitudes de négociation… D’une part, les quantités négociées obligent à faire appel à de grandes plantations et font perdre au commerce équitable son essence, qui consistait à aider les plus petits paysans. D’autre part, les marques de distributeurs souhaitent concurrencer les marques équitables traditionnelles sur les prix. Cette concurrence peut gravement nuire au commerce équitable,

comme le déplore Tristan Lecomte, PDG d’Alter Eco, dans L’Express : «Le développement actuel des volumes est ainsi souvent synonyme d'uniformisation et de nivellement des critères du commerce équitable vers le bas. On vend des produits de moins en moins vertueux dans des circuits de distribution qui se valorisent par la démarche équitable mais continuent de vendre à plus de 99 % des produits conventionnels.» Le dilemme prix bas (pour plus de ventes) ou intégrité irréprochable (pour plus de valeur sociale) est loin d’être tranché...

 

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