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Le développement technique est-t-il un facteur d’esclavage ?

Publié le 05/11/2011

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technique
Le développement technique est-t-il un facteur d’esclavage ?
Le mot développement signifie évolution ou encore progrès. Il a une connotation positive. Il est associé au mot technique vient du mot grec « tekhnê » qui désignait dans l’antiquité tous types de savoir faire, permettant de remplir une activité ou de fabriquer un objet avec efficacité et de manière appropriée. Dans une acception plus large il comprend également l’ensemble des objets artificiels créés par l’homme à commencer par les outils et les machines. Ce terme de technique a deux sens : le terme désigne un savoir faire, une habileté à effectuer une action ou à produire un objet ; cette première acception nous renvoie au concept grec de la tekhnê ; le deuxième sens nous familiarise avec le progrès dans son ensemble à commencer par les outils et les machines.
L’esclavage désigne la condition d’une personne humaine lorsqu’elle se trouve sous l’autorité absolue d’un maître, donc entièrement privée de droits et de libertés. Aucune gratification salariale ni politique ne s’ensuit du labeur souvent éreintant auquel l’esclave se voit attelé par le caprice du maître. Aussi la servitude paraît-elle aujourd’hui incompatible avec la dignité humaine.
Le développement technique à l’heure de son apogée au 20ème siècle peut donner l’impression que l’homme se libère toujours plus des contraintes que lui imposait jusqu’alors la nature. Il est en effet en mesure de conjuguer les maux naturels comme la faim, la maladie et la mort ou encore s’approprier l’espace qui est la maitrise du temps. Toute fois cette dynamique libératrice s’est non seulement accompagnée de maux nouveaux mais s’est transformé en servitude. Non seulement les retombés de la technique ont saccagé le paysage détruit des espèces, pollué l’atmosphère mais ont touché l’homme dans son corps et son âme en induisant une vie et une philosophie que les tristes formules : « Métro, Boulot, Dodo » et « On n’arrête pas le progrès » résument assez bien quant aux caractères mécaniques et fatales de l’existence, les slogans vont dans le sens d’une dénonciation de la technique comme facteur d’esclave et destructeur. Le problème est donc le suivant : la technique est-elle libératrice ou au contraire facteur d’esclavage ?
Au quotidien :Le développement technique nous apporte des connaissances nouvelles, il influe sur notre environnement, mais il transforme aussi notre vie de tous les jours.Les relations humaines en particulier se sont considérablement modifiées, généralisant les moyens de communications, le multimédia. On peut trouver maints exemples des changements apportés par la télévision, la photo numérique, l’ordinateur, internet, la messagerie, le téléphone portable, les moyens de transport, dans la possibilité de communiquer, de voyager, de voir les autres hommes et d'échanger avec eux.Les progrès médicaux pharmacologiques et chirurgicaux ont considérablement allongé la durée de vie et modifié certains de nos comportements. L’Homme a plus de temps, plus de liberté pour s’épanouir. Non contente d’amoindrir nos fatigues, la technique nous libère l’esprit. Aussi par la réflexion gagnons-nous en sens critique et en culture générale, donc en faculté de choix, En posant en préalable à la pleine liberté l’existence d’une pensée elle-même nuancée, informée et libre
Au travail :
Le progrès technique est dû à une amélioration des connaissances humaines appliquées à la production. Il a permis l'enrichissement de nos sociétés depuis les origines de l’humanité (invention de l’agriculture, de la roue,…), et, de manière plus importante, depuis le début de la révolution industrielle.Tout progrès technique (y compris les savoir-faire), augmente la productivité et a permis de supprimer les tâches les plus ingrates et les plus dures, les réservant aux machines, pendant que d’autres outils nous permettent aujourd’hui des prouesses qu’on n’aurait même pas imaginées voici seulement un ou deux siècles . Par exemple, une invention qui semblait impossible, la création de l’avion a bouleversé bon nombre d’idéologies tant personne ne pensait qu’il serait un jour possible de voler.
Le progrès technique accroît en principe non seulement les revenus, mais aussi les droits des travailleurs : ainsi les droits sociaux arrachés par le « front populaire » avaient-ils été rendus possible par l’industrialisation progressive. Libérant d’ailleurs les ouvriers des tâches manuelles les plus ingrates, le progrès technique induit une intellectualisation du travail, laquelle requiert un meilleur système scolaire, une meilleure protection sociale, et globalement une moralisation de la société, plus au fait de ses droits. Ce sont justement les sociétés industrialisées qui ont aboli la traite des êtres humains, et qui l’ont incriminée de manière sévère
 
II/
a)      Cette question prend le contre-pied de ce que l’on pense habituellement du progrès technique, en général, on imagine que ce même progrès tend à réduire les possibilités d’esclavage car la technique seule pourrait réduire la charge de travail. Or c’est la pénibilité et non l’esclavage qui serait réduite. L’esclavage serait bien plutôt la réduction de l’homme à une chose, à un simple adjuvant, et dans le cadre du développement technique, ce serait l’homme qui serait le véritable esclave la machine et non l’inverse. Il serait asservi justement à ce développement, et ne pourrait s’en défaire. 
 
la liberté requiert d’abord une pensée libre, alors la technique, en exigeant que nous accumulions des connaissances et des compétences techniques spécifiques (l’informatique est devenu en quelques dizaines d’années un corpus de connaissances gigantesque), la technique nous « force l’esprit »… et cela prélude à nous « forcer la main ».
Comment un « nouveau besoin » peut-il apparaître ? Au point de vue physiologique, nous n’avons pas évolué. La ration calorique quotidienne n’a guère varié depuis le Moyen-Age (autour de 2900 kcal), nous respirons toujours à peu près une quinzaine de fois par minutes et notre cœur bat à peu près à 80 pulsations par minute. Supposé même que de « nouveaux besoins » puissent naître, il est clair qu’ils nous obligent à les satisfaire.
 
 
b)      On peut voir que l’immixtion de l’outil technologique entre employeur et employé les rend étrangers l’un à l’autre. L’éloignement toujours accru entre donneur d’ordre et exécutant produit une indifférence réciproque : l’exécutant perd tout respect pour le donneur d’ordre, et le donneur d’ordre ne s’occupe pas du sort de l’exécutant. C’est bien ici à une dépréciation globale du droit que conduit la dislocation du lien social au travers de l’aliénation dénoncée par Marx. Des esclaves réels, au sens littéral, travaillent là-bas, à distance, à l’horizon. Nos ouvriers ici même seront demain à leur image, si nous ne les défendons pas, eux, aujourd’hui.
Pour Marx la « chaîne » industrialisée de Taylor et Ford, où, prétendait-on, l’ouvrier devenait le serviteur de la machine, laquelle commandait son rythme de travail et ses moindres gestes. mais il fallait tout de même se demander si la chaîne elle-même était effectivement en cause, ou s’il ne fallait pas plutôt en vouloir à l’inventeur (humain) de telles conditions de travail ; car dans ce cas, la chaîne n’est (comme tous les autres objets techniques) que le moyen de l’exploitation, et non son organisateur ; mais à ce stade on retrouve le problème posé par une lecture « serrée » du sujet
 
 
III/ synthèse :
La technique, tout comme l’esclavage, se présente comme un rapport de pouvoir. Il cherche, en l’occurrence, à dominer la nature : aussi suffit-il d’appliquer la technique à la part animale de l’humain pour le rendre esclave.
On peut voir les limites inhérentes à la technique : ainsi, puisque l’humain a inventé la technique, dans un sens il dispose toujours d’un « coup d’avance » sur elle, et peut vraisemblablement garder son indépendance face à elle. ce paradoxe que l’humain crée la technique pour moins travailler, et qu’il est prêt à travailler très dur pour cela . Seule l’intelligence et l’ingéniosité peuvent nous permettre de nous soustraire à un esclavage car l’existence même de la technologie prouve par l’évidence que l’humain jouit de cette intelligence et de cette ingéniosité. On peut s’interroger sur l’étrange statut de la technique qui se propose toujours de libérer l’humanité et échoue toujours, voire dévie très loin de cet objectif initial. Il existe un paradoxe dans la mesure où l’on peine à comprendre comment un développement quelconque peut nous réduire en esclavage ; l’un des moyens pour l’expliciter consistait à noter que l’objet technique apparaît à une certaine époque, pour répondre à certaines exigences ; s’il perdure au-delà de cette époque, il contraint en quelque manière les générations nouvelles à penser « à la manière » des générations précédentes. Dans l’objet technique, en condensé, c’est les époques passées qui s’imposent sous nos yeux. Elles nous rattrapent or une telle puissance du passé dans le présent réduit la liberté, toujours tournée vers le futur.
Conclusion :
Le développement technologique aujourd’hui met l’homme dans une situation de dépendance et d’esclavage. Toutefois l’homme peut sortir de ce cercle vicieux et ne plus être esclave de la technique à partir du moment où il accorde de l’importance à la réflexion et à l’usage de ce qui est le propre de l’homme, sa raison.

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