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Le dormeur du val

Publié le 25/05/2012

Extrait du document

 Lorsque la guerre de 1870 éclate contre les Prussiens (Napoléon III déclare la guerre à la Prusse en juillet 1870. Capitulation de Sedan le 2 septembre 1870), l’enfant sage des premières années de collège a déjà commencé de lancer sur sa ville natale et sur l’univers de l’homme un regard critique. Le Dormeur du val est un des premiers poèmes de Arthur Rimbaud (1854-1891). Il a environ seize ans lorsqu’il fugue pour la deuxième fois du domicile parental de Charleville Il recopie vingt-deux textes dans un cahier qu’il confie à son ami Paul Demeny, poète également. Dès la déclaration de la guerre, au lieu de se présenter au baccalauréat, il gagne Paris. Il méprise le nationalisme de ses contemporains, et la mort de jeunes hommes le révolte. C’est ce sentiment qui a inspiré “Le Dormeur du val”. Il s’agit d’un sonnet d’alexandrins, relativement classique dans sa forme, sauf pour les quatrains où les rimes sont croisées au lieu d’être embrassées et où il y a quatre rimes au lieu de deux. Le poème donne d’abord une présentation du cadre, puis, par une série de rapprochements successifs (effet de zoom), montre un personnage puis certains détails de ce personnage jusqu’au détail final des “deux trous rouges au côté droit”. Le titre suggère deux centres d’intérêt, étroitement associés: le dormeur et le val. Ce sont les deux fils qui guideront notre lecture. Nous observerons en effet la façon dont ces deux thèmes s’entrelacent pour composer un poème dont le lyrisme émouvant se met au service d’une efficace dénonciation de la guerre. Nous commencerons par examiner le cadre naturel, c’est-à-dire le « val », dans lequel « le dormeur » est présenté, puis nous étudierons la manière dont la composition et la versification du sonnet mettent en valeur la chute du poème, ou pointe fortement expressive qui laisse jaillir une vigoureuse dénonciation.

 

 

 

I - La Nature

    La nature est omniprésente dans le poème, elle occupe intégralement le premier quatrain, et nous la retrouvons jusque dans le dernier tercet. Elle se caractérise par une impression de vie et de bonheur qui sollicite tous les sens. La nature y est sous toute ses formes: Avec les quatre éléments:

  •  

      - L'air avec les « parfums » v.3

      - La terre avec « montagne » v.3

      - Et le feu avec « soleil » v.3

  • - l'eau avec la « rivière » v.1

1- Personnification

On peut admirer un véritable tableau vivant avec son paysage champêtre ou les éléments naturels sont personnifiés : la rivière « chante », accroche « follement » et la montagne est « fière » de dominer le paysage. Tout respire une certaine joie de vivre que l’on peut même juger d’une mièvrerie peut-être volontaire. Le pittoresque du décor est accentuées par les formes variées que donne l'auteur («trou de verdure ; montagne fière luit »). Le cadre est également lumineux et coloré, il nous fait penser à un décor idyllique.  Le second quatrain tempère cette impression en développant le champ lexical des couleurs froides (bleu, pâle, vert, l’herbe). Le personnage –un jeune soldat que Rimbaud aurait pu rencontré durant sa fugue-, semble en accord avec l’environnement.  La posture, précisée dans le premier tercet, n’est pourtant pas naturelle lorsque l’on sait que le cresson et les glaïeuls sont ici des plantes aquatiques. Il faudrait qu’il fasse bien chaud en ce mois d’octobre des Ardennes pour faire la sieste dans une rivière… Le champ lexical de la maladie, « pâle », « lit », puis « malade » et enfin l’adjectif « froid » souligne ce malaise. La répétition du verbe dormir à trois reprises, dont une fois dans un rejet et de l’expression « fait un somme » attire l’attention du lecteur. Son sourire, comparé à celui d’un enfant malade avec l’insistance due au contre-rejet ne rassure pas non plus. Le trou de verdure devient les bras d’une mère (encore une personnification destinée à unir la nature et l’homme). Le verbe bercer renvoie à un plus jeune âge encore. 

 

 

 

II La description d'un personnage 

    On remarque que le jeune homme est "dans" la nature. Nous le voyons aux vers 6,8,9,13, avec le mot "dans", il est imbriqué dans cette nature. Nous savons à qui nous avons à faire, sociologiquement c'est un soldat. Le jeune homme est jeune comme la nature. Il est présenté dans un état d'abandon total : "bouche ouverte" vers 5, " sa nuque baignant" vers 6, " dort" vers 7, inactivité encore répétée au vers 9 et 13 : insistance avec le titre du sonnet. Au vers 7, il est "étendu", intensifie l'impression de confort ; vers 8 " un lit vert", la nature lui a construit un lit.     Si on regarde d'un peu plus près, nous voyons qu'il paraît mort : vers 14 "deux trous rouges sur le côté droit", + allitérations en "r".     À partir de ce moment nous basculons dans l'horreur, dénouement très brutal.

1) Description physique 

termes qui renvoient au physique du personnage : "bouche, nuque, pieds" etc. On connait également son métier : "soldat" (V5)  2) Un personnage qui contraste avec le décor 

Au milieu de ce décor idyllique se trouve l'unique personnage du poème. A première vue il s'agit d'un jeune homme en train de dormir mais on se rend progressivement compte qu'il s'agit d'un cadavre : « récurrence du mot  «dort » (il apparaît 3 fois + une fois substantivé) son sommeil devient alors inquiétant (progression vers l'inquiétant) car il contraste avec le décor : alors que le cadre est lumineux et plein de vie il est pâle ; il est ensuite comparé à un enfant malade les multiples négations (« les parfums ne font pas frissonner sa narine ».) nous amène progressivement à la chute : « il a deux trous rouges au côté droit »  III Une découverte macabre 

Rimbaud veut provoquer un choc, une émotion : ce jeune homme mort contraste avec la nature pleine de vie.  Il veut insister sur le fait que ce jeune homme devrait être réellement en train de dormir, entendant ainsi inciter à la réflexion sur l'absurdité de la guerre.  On peut aussi, dans cette partie étudier le rythme des vers. On remarque que ce poème a une forme très classique (sonnet), très régulière et la chute est d'autant plus brutale.  La mort est en réalité omniprésente au cœur de ce poème :   * « trou »  vers 1, écho avec le vers 14   * « follement » ; traduit l’agitation de la rivière   * « bouche ouverte » ; caractéristique de la mort   * « tête nue » ; plus de casque   * « la tête baignant » ; dans le sang    * « étendu » ; corps sans vie    * « lit » = lit de mort   * Les glaïeuls évoquent les fleurs que l’on pose sur une tombe. Le sommeil du mort?

 

VI Le registre lyrique

 

Malgré un contenu tragique, le registre lyrique est, ici, très présent.

1- La musicalité

 

a- Assonance: par le son « ou » (« trou » v.1; « ou » v.1; « souriant » v.9; ...) mais également par le son « en », « on », ou encore « o ».

- Allitération: par le son « r » (« verdure »v.1; « rivière » v.1; « fière » v.3; ...) mais aussi par les son « l », « s », ou encore « d ».

 

b- L'expressivité des images proposées: A l'aide des figures d'analogie, tel que:

  • La métaphore ( il parle d'un « lit vert » au vers 8, qui fait référence à l'herbe sur le sol).

  • Ou encore la comparaison ( « souriant comme/ Sourirait un enfant malade » v.9-10, ici, il compare le visage crispé du cadavre à celui d'un enfant malade.).

 

  • Mais aussi la personnification, où ici la nature est personnifiée ( « où chante une rivière » v.1; « accrochant follement » v.2), nous pouvons également trouver une injonction au vers 11: « Nature, berce-le ».

 

2- Les contrastes, sont très présent dans ce poème. La contradiction de la « vie » et de la « mort », va contribuer à l'expressivité du texte.

a- Antithèse: L'opposition « trou » et « val » contre la « montagne » ( v.1-3), il y a là, une différence entre un creux et une bosse. Mais aussi, « haillon » v.2 (

Conclusion : 

En plaçant un cadavre dans un paysage champêtre Rimbaud tente de faire réfléchir le lecteur quant à l'absurdité de la guerre.  Rimbaud a fait en sorte que cette surprise entraîne une relecture, qui va donner à certains mots un caractère horrible, notamment « bouche ouverte », mais aussi « val » qui est un « creux » qui pourrait faire penser à une tombe.

« II La description d'un personnage On remarque que le jeune homme est "dans" la nature.

Nous le voyons aux vers 6,8,9,13, avec le mot "dans", ilest imbriqué dans cette nature.

Nous savons à qui nous avons à faire, sociologiquement c'est un soldat.

Le jeunehomme est jeune comme la nature.

Il est présenté dans un état d'abandon total : "bouche ouverte" vers 5, " sanuque baignant" vers 6, " dort" vers 7, inactivité encore répétée au vers 9 et 13 : insistance avec le titre dusonnet.

Au vers 7, il est "étendu", intensifie l'impression de confort ; vers 8 " un lit vert", la nature lui a construit unlit.

Si on regarde d'un peu plus près, nous voyons qu'il paraît mort : vers 14 "deux trous rouges sur le côté droit", +allitérations en "r".

À partir de ce moment nous basculons dans l'horreur, dénouement très brutal. 1) Description physique termes qui renvoient au physique du personnage : "bouche, nuque, pieds" etc.

On connait également son métier :"soldat" (V5) 2) Un personnage qui contraste avec le décor Au milieu de ce décor idyllique se trouve l'unique personnage du poème.

A première vue il s'agit d'un jeune homme entrain de dormir mais on se rend progressivement compte qu'il s'agit d'un cadavre : « récurrence du mot «dort » (il apparaît 3 fois + une fois substantivé) son sommeil devient alors inquiétant (progression vers l'inquiétant)car il contraste avec le décor : alors que le cadre est lumineux et plein de vie il est pâle ; il est ensuite comparé àun enfant malade les multiples négations (« les parfums ne font pas frissonner sa narine ».) nous amèneprogressivement à la chute : « il a deux trous rouges au côté droit » III Une découverte macabre Rimbaud veut provoquer un choc, une émotion : ce jeune homme mort contraste avec la nature pleine de vie.

Il veut insister sur le fait que ce jeune homme devrait être réellement en train de dormir, entendant ainsi inciter à laréflexion sur l'absurdité de la guerre.

On peut aussi, dans cette partie étudier le rythme des vers.

On remarque que ce poème a une forme très classique(sonnet), très régulière et la chute est d'autant plus brutale.

La mort est en réalité omniprésente au cœur de ce poème : * « trou » vers 1, écho avec le vers 14 * « follement » ; traduit l’agitation de la rivière * « bouche ouverte » ; caractéristique de la mort * « tête nue » ; plus de casque * « la tête baignant » ; dans le sang * « étendu » ; corps sans vie * « lit » = lit de mort * Les glaïeuls évoquent les fleurs que l’on pose sur une tombe.

Le sommeil du mort? VI Le registre lyrique Malgré un contenu tragique, le registre lyrique est, ici, très présent. 1- La musicalité. »

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