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Le Figaro 8 septembre 1839 LE DAGUERREOTYPE Le Daguerréotype est le sujet de toutes les préoccupations.

Publié le 02/02/2013

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Le Figaro 8 septembre 1839 LE DAGUERREOTYPE Le Daguerréotype est le sujet de toutes les préoccupations. Ce petit instrument coûte cher, mais il est agréable en société. L'étude du dessin devient désormais superflue ; Pourvu qu'on ait appris la chimie, et qu'on soit un préparateur distingué ; Pourvu que l'on sache étudier suffisamment les conditions atmosphériques nécessaires à ce grand-oeuvre ; Pourvu que l'on connaisse subsidiairement la physique, l'hygrométrie, la mécanique et la dypthique ; On peut arriver à produire une sorte de lavis en grisaille assez satisfaisant, sous l'inspection et en suivant les conseils de trois ou quatre membres de l'institut. Eh ! bien, tout le monde se dispute l'exploitation de cet instrument vétilleux. Giroux, Susse et Chevalier ont tous la prétention de vendre le seul et vrai Daguerréotype, autorisé, reconnu, signé par l'inventeur et contrôlé par la monnaie. Tous les papetiers, opticiens et marchands de jouets d'enfant, réclament contre ce privilège. Chacun d'eux s'écrie : Est-ce pour cela que je paie tous les ans la trente-troisième partie d'un centime additionnel pour MM Niepce et Daguerre ? J'aimerais mieux refuser l'impôt. - Je veux rentrer dans ma fraction. - Et il adresse une pétition aux chambres. Le bourgeois qui comptait sur l'économie d'un maître de dessin pour ses enfants fait la même réflexion, en sa qualité de consommateur. Il demande à être dégrevé de son 33e de centime. Toutes ces plaintes sont injustes. L'invention vaut bien nos dix mille francs par année, et il ne faut pas avoir 350 fr. dans sa poche pour se passer de l'instrument.

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