Le gland et la citrouille
Publié le 29/05/2013
Extrait du document
«
Commentaire de la fable de La Fontaine « Le Gland et la Citrouille ».
Introduction
(Amorce) La fable, genre très ancien (Esope, Phèdre), mais mineur jusqu’au XVIIème siècle où La
Fontaine lui donne ses lettres de noblesse et en fait un genre littéraire à part entière.
(Le texte) « Le
Gland et la Citrouille » appartient au deuxième recueil (IX, 4) : enjeux plus sérieux.
Or ici, La
Fontaine s’inspire de la farce populaire qu’il transforme en fable.
(Annonce du plan) La Fable prend
l’allure d’une petite comédie, vivante et populaire ; mais, comme la comédie qui « châtie les mœurs
par le rire », elle porte, sous l’apparence d’une démonstration presque scientifique, un message
particulièrement grave sur le monde et la société.
I – Une petite comédie
La Fontaine définissait ses fables comme « une ample comédie à cent actes divers ».
Cette fable
pourrait être une de ces « mini-comédies ».
Il n’y a qu’un seul protagoniste.
Vers 4 à 31 : récit
illustrant la morale.
Il se fait en deux étapes.
1.1.
Une piécette en deux « actes »
- Le villageois veut donner une leçon à Dieu (v.
4 à 19) : mise en relief de l’orgueil du paysan.
Rythme des vers assez alerte (majorité d’octosyllabes, assez légers).
- Démonstration par l’expérience : la Nature donne une leçon au paysan (v.
20 à 31).
Longueur plus
ample et rythme posé des vers (majorité d’alexandrins).
Vers 32 à la fin : conclusion de l’anecdote.
Rythme des vers à nouveau alerte (octosyllabes).
La fable est une sorte de démonstration close.
Le premier et l’avant-dernier vers se ressemblent fortement.
1.2.
Un personnage de farce : le villageois
- Son nom le signale déjà comme personnage de comédie : nom d’un paysan emprunté à une
comédie de l’homme de lettres et de sciences Cyrano de Bergerac, contemporain de Molière ( Le
Pédant joué).
- Personnage assez frustre, simple, qui s’occupe de réalités très terre-à-terre, notamment celles
liées au corps : « nez, poil, menton ».
- Un parler pittoresque : la moitié de la fable est occupée par les paroles qu’il s’adresse à lui-même
(v.
6 à 19).
Mélange humoristique :
De familiarité : langage trivial : « parbleu ! », « oh ! oh ! », « hé parbleu » ; syntaxe du langage
parlé : reprise pronominale et postposition du sujet (« A quoi songeait-il […], l’auteur de tout cela ?,
v.
6).
De ton très théâtral et didactique : sorte de maxime (« tel fruit, tel arbre, pour bien faire » ; v.
11 +
« plus je…, plus il semble… » ; v.
17-18) ; dédoublement de soi : « il semble à Garo » = il me
semble.
Se fait sur un registre comique, traité sur le mode burlesque (traitement comique d’un sujet
sérieux).
1.3.
Le comique de situation : des airs de Commedia dell’arte
- De menues péripéties et de petits tableaux amusants : le villageois contemplant la citrouille, le
somme de Garo, la chute du gland et le nez meurtri.
- Comique de retournement de situation : l’arroseur arrosé, « tel est pris qui croyait prendre ».
Garo
n’est décidemment pas l’égal de Dieu !
- La mention du « quiproquo » dont Dieu serait à l’origine !.
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