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« Le Loup & l'Agneau » - Jean de la Fontaine

Publié le 30/07/2010

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fontaine

 

INTRODUCTION :

La Fontaine, célèbre et adulé au XVIIème, est une référence de son époque. Auteur protéiforme, il est à la fois poète, dramaturge, conteur, nouvelliste, romancier, et surtout, ce que va retenir la postérité, fabuliste. Le premier recueil de fables (six livres) paraît en 1668 avec un avertissement : « Fables choisie et mises en vers par monsieur de La Fontaine « signalant humblement ainsi les emprunts constants que La Fontaine fait aux fabulistes de l’antiquité : Esope (VII/VIème s. a.v J.C) et Phèdre (10-50 a.p. J.C) ; Ce recueil se présente comme un apologue destiné à enseigner aux enfants, de façon plaisante, la morale. Le livre I, destiné au dauphin, propose une réflexion sur la société humaine, les puissants et la vie de la cour. Tirée de ce livre, la fable « Le Loup et L’Agneau « laisse ensemble deux animaux représentatifs, bien sûr, de types humains et sociaux. Le message de la fable, directement accessible, montre l’écrasement du faible par le puissant et dénonce ce scandale permanent.

SITUATION D’ENONCIATION : L’auteur associe le lecteur à la Fable : « nous «. Nous nous situons dans le discours (présent d’énonciation). L’auteur disparait ensuite de la fable > Nous passons dans le récit avec un la présence d’un narrateur dans les propositions incises (« dit cet animal plein de rage « ; « répond l’agneau «) Discours direct à l’intérieur du récit. Evolution de la parole : nous passons du « je « au « tu «, puis nous élargissons les personnes (de la dicution) : « vous « , « on « [la rumeur] Le centre de la fable est le dialogue encadré du récit, l’auteur ne reprend plus la parole et nous laisse à notre interprétation.

PROGRESSION, STRUCTURE DE LA FABLE : La morale (moralité) si situe au début (et non à la fin). Le vers 2 est une (sorte de) transition. Récit : Du vers 3 à la fin. .Situation initiale : Vers 3 et 4 : Imparfait > Description, durée, habitude => Situation de calme. L’eau est « Pure « (lieu avec la connotation de l’agneau) – Agneau = innocence. Ici domine un sentiment de paix. « Loup « et « Agneau « commencent tous les 2 par une majuscule, se sont des allégories (= représentation concrète d’une idée abstraite). Le Loup = Pouvoir, violence, terreur, force… L’Agneau = Faiblesse, innocence, candeur… La caractérisation morale du Loup (subordonnées / CDN) prépare les paroles du Loup > agressives. Le fait qu’il n’y ai pas de descriptions physiques montre que l’on insiste sur la description morale pour décrire un type d’individu et un type de comportement humain. [Nous sommes également dans un univers manichéen : Opposition du bien et du mal.] Leur manière de parler les décrit mieux que tout : Le Loup = registre polémique ; L’Agneau = Registre didactique > Plaide – Registre pathétique > tente d’émouvoir

L’ARGUMENTATION DES 2 PERSONNAGES : Le Loup dérange le calme du lieu, la quiétude de l’Agneau (« Troubler « : antithèse de « pure «) « Mon (breuvage) « > Le Loup se crois maître des lieux. L’agressivité du Loup visible dans l’assonance en « i « (« Si hardi « = hyperbole). Pour le Loup l’Agneau est faible et ne peut être courageux. La question du Loup est presque une question rhétorique (ou oratoire). Le futur « tu seras « montre le coté irrévocable de la sentence du Loup. « Châtié « rime avec « Témérité «, cette rime donne la vrai cause de la sentence. Au vers 18 le Loup ne fait que répéter sans ajouter d’arguments, il à un ton péremptoire pour une décision arbitraire. Pauvreté de l’argumentation du Loup au vers 19, l’argument est lointain dans le temps. Le Loup manquant d’argument accélère (enchaine) ses faux coupables (Le frère, les bergers, les chiens…) - Stichomythies : répliques rapides comme au théâtre. Le Loup s’éloigne du sujet qui l’occupe pour accuser tout le monde dans une sorte de délire de persécution (paranoïaque). « Epargner « au vers 24 montre une certaine faiblesse du Loup qui se sent traqué et seul. – Allusion probable au Roi et à ses conseillés isolés à la cour, et qui concentrent les pouvoirs. Le Loup termine sur un pronom indéfini : « On « (Qui ? > Impossible à définir). Les arguments de l’Agneau : L’Agneau à un discours très structuré contrairement au Loup, avec des connecteurs tel que « Mais « (l.12), « Par conséquent « (l.16), « Et que « (l.16) => Discours didactique (pour enseigner la justesse, l’honnêteté, la clémence, le bon sens), clair, et argumenté. Attitude obséquieuse de L’Agneau envers le Loup. L’Agneau aborde le Loup de manière obséquieuseavec presque un pléonasme : « Sire « > « Majesté «. Cela montre que l’Agneau a le pouvoir des mots, le pouvoir de l’argumentation : la vraie force. La question oratoire du vers 20 détruit l’argumentation du Loup. L’Agneau est habile. Sa dernière parole est « Je n’en ai point « > Point de frères > solitude > faiblesse. Euphémisme à la fin (dans le récit) ; le côté sanguinaire de la mort de l’Agneau. Fin même musicale avec une assonance en « an « : Venge, emporte, mange, sans (sang ?).

CONCLUSION :

« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice et tyrannique «. Les fables de La Fontaine ont l’art d’être intemporelles, surtout quant elles parlent de l’homme. Les exemples, encore aujourd’hui, ne manquent pas d’exercice arbitraire de la force aussi bien dans le cercle privé, que dans celui du travail ou de la politique. Lire les fables de La Fontaine nous permet de réfléchir et peut-être d’agir pour lutter contre le fatalisme, contre la résignation…

 

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