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Le monde imaginaire du célèbre dessinateur Etienne Delessert

Publié le 27/05/2011

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L'univers que dessine Etienne Delessert, l'un des illustrateurs de Suisse romande qui a contribué le plus profondément à l'esthétique graphique de l'édition pour enfants est peuplé de symbolismes jubilatoires, de monstres, de contes et de légendes contemporaines.

 

Il vit depuis plus de vingt ans dans le Connecticut. Toujours en quête de renouveau, il se nourrit de grands espaces pour faire jaillir dans ses œuvres les failles et étincelles qu'il décèle d'un œil neuf. Étonnant, l'homme qui exécute de fréquentes navettes entre l'Amérique et son Helvétie natale, aime à se plonger dans le creuset des sources suisses pour y puiser des trésors d'imagination. Pour ses expositions, il présente des thèmes porteurs de noms évocateurs, tels « Les petites Lumières du Paradis », « Prophètes et Charlatans », « Suisse flamboyante », trente portraits de Suisses romands, « Les Chats » ou « Mélancolies ». Une œuvre constellée de succès et de distinctions importantes, semblable à un jeu de comptine drôle et expressif, sur fond de rouge, de bleu ou de jaune paille.

 

Il a écrit ou illustré plus de quatre-vingts ouvrages, tirés à plus de quatre millions d'exemplaires traduits en quinze langues. Ce citoyen du monde et grand observateur devant l'Eternel surprend au plus profond de son imagination la réalité de notre univers. Il est au dessin ce qu'était la Fontaine à la fable.

 

Rien ne lui échappe: dans la série d’aquarelles « Oiseaux de proie », il s'amuse à dépeindre le Débonnaire, Pascal Couchepin, le Rapace introverti, Nocturne (une chouette), Caracara, de Jeunes managers, la Danse ou le financier Soros. Ses livres pour enfants ont marqué l'histoire contemporaine de l'illustration mondiale, qu'ils s'appellent « Sans fin la fête » ou les « Contes de Ionesco », « Comment la souris reçoit une pierre sur la tête et découvre le monde », ou, plus récents, « La corne de brume », « Bas les monstres » ou « Les sept nains ». Ce sont souvent les scènes énigmatiques que l'artiste offre, mettant en exergue la relation homme-oiseau... de proie, les légendes, comme celle d'Horus, dieu de la lumière qui chasse les créatures de la nuit, révélant ce qu'il y a de plus authentique dans l'être humain.

 

Par un art empreint de couleurs, de mystères, de paysages d'un autre monde, de personnages imaginaires fabuleux, le dessinateur helvétique à la renommée universelle est passé maître dans l'art d'émouvoir une large audience. Il exprime aussi sa passion de l’observation sociale et politique en collaborant avec Le Monde et de grands journaux américains, tels le New York Times ou The Atlantic. Il a créé, par ailleurs, l’affiche de la Fête des Vignerons en 1999, manifestant à merveille le rapport entre le clair et l'obscur, l'opposition fertile du travail et de la fête, de la réalité et de la fiction. Enfin, il a réalisé la Salle Guido Reuge, dans le Musée du Cima, à Sainte-Croix, qu’il a peuplée de grandes sculptures animées.

 

Colette de Lucia

Auteure de l'oeuvre collective \"Romandie et Baignoires d’Archimède\" (éditions du Tricorne)

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