LE PANTOUM

Le pantoum, dit aussi pantoun, est une forme poétique d'origine malaise (Bornéo). Il fut utilisé par les romantiques car il correspondait à leur goût pour l'exotisme et plus spécialement pour l'Orient. Les parnassiens s'y intéresseront après les romantiques, notamment Leconte de Lisle. Les symbolistes s'y arrêtent aussi. Un pantoum écrit par Verlaine montre que cette forme pouvait s'associer avec une tonalité tout autre que celle du poème de Baudelaire. Constitué de quatrains, le pantoum se caractérise par le retour de certains vers : le deuxième et le quatrième vers d'un quatrain deviennent le premier et le troisième du quatrain suivant. Le nombre des quatrains n'est pas limité. Nous constatons que, fidèle à son esthétique de la forme brève, Baudelaire s'est contenté de quatre strophes, ce qui nous donne un poème à peine plus long qu'un sonnet. Par ailleurs, son poème ne fonctionne qu'avec deux rimes, procédure qui accentue l'effet d'une obsession lancinante. Mais Baudelaire ne respecte que d'une façon approximative les règles du pantoum pour ce qui est du retour des vers. C'est pourquoi on parle, à propos d'« Harmonie du soir», d'un « faux-pantoum », d'un pantoum « irrégulier » ou encore d'un pantoum « libertin».