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Le personnage de MARCELINE dans le Mariage de Figaro

Publié le 27/02/2008

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Introduction      

Le XVIIème siècle a consacré la gloire de Molière, et fixé, avec Racine, les règles immuables de la tragédie. Le XVIIIème siècle est marqué par l’activité philosophique et le théâtre suit ce changement de mentalité. Il s’offre comme une peinture sociale. La société est progressivement modifiée par des réalités économiques nouvelles. Ici, la cause des femmes.

I. Une critique de départ qui fait évoluer une situation.

1. Une défense qui vire à l’attaque.           

Marceline se défend en accusant dans un discours compact et vif. • la responsabilité des hommes ( l 7, 13, 21) • la condition sociale difficile de biens des femmes. ( l 8, 14, 18, 22) • la condition juridique des femmes (l 5, 6) : la gestion des biens confiée aux hommes. • Leur manque d’éducation. ( l 22) • L’hypocrisie des hommes ; ils sont juges de leurs victimes (l 9, 10, 12, 13) • tout cela discrédite le jugement des hommes.

2. La réaction des hommes.

• ils appuient les dires de Marceline avec une forme amplificative " ils font broder jusqu’aux soldats " • ils s’exclament, se répètent entre eux => efficacité du discours. • Ils la laissent parler ; elle domine sur le plan de la parole. Les hommes l’écoutent.

3. Un retour au calme.     

Alors qu’au début, le rythme monte avec l’indignation, le dernier dialogue de Marceline s’adoucit. Exclamations et apostrophes aux hommes font place aux déclaratives et impératives. Le vocabulaire fort est remplacé par un vocabulaire plus doux " tendres ", " chérirons ", " indulgent ", " libre ". Une fois qu’elle a convaincu, Marceline propose une solution pour le bonheur " il ne manquera rien à ta pauvre mère ".

II. Les procédés de l’argumentation.

1. Opposition homme/ femme.              

Vocabulaire péjoratif pour les hommes : " ingrats ", " mépris ", " vains ", " horreur ou pitié "… celui des victimes pour les femmes " jouets ", " victimes ", " infortunées ".                  

Les verbes : ce sont les hommes qui agissent sur les femmes : " m’a permis d’user ", " nous assiègent ", " nous poignarde ", " nous juge ", " flétrissez "

2. Une expression forte.                               

Exclamatives, interrogatives, apostrophes aux hommes ( 12, 16, 23), hyperboles, etc… "tant d’ennemis", "c’est vous qu’il faut punir", "sous tous les aspects", "Ah!", "si vains", "est-il un seul", "mille ouvriers"

3. Des antithèses, parallélismes qui révèlent la condition injuste des femmes.                 

"leurrées de respects apparents dans une servitude réelle", "traitées en mineures pour nos biens, en majeures pour nos fautes", "les rangs les plus élevés/ considérations dérisoires"

III. Une comédie inspirée du drame.

Beaumarchais a retenu la leçon du drame par Diderot en 1757, à savoir :                            

1. Le mélange des genres : le sérieux dans le comique, défense d’une cause.               

2. La prose : il donne à la parole une fonction performative. Un langage action qui permet la défense et l’attaque        

3. Mise en scène réaliste : image fidèle de la condition des femmes, victimes des inégalités.

Conclusion      

Beaumarchais profite du genre et dénonce cette inégalité à travers un texte véhément, faisant parler une femme. Mais c’est une comédie, tout doit rentrer dans l’ordre à la fin.

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