Le personnage Madame de Rosemonde

Madame de Rosemonde semble être un personnage secondaire. Elle tient le rôle d’hôte affectueux et amicale. Cependant tout au long de l’œuvre de Laclos et de Frears, elle va prendre une importance réelle. Elle est la femme la plus âgée du roman, quatre-vingt  quatre ans,   mais selon la Présidente Tourvel vingt ans d’esprit. Elle a connu la fin du grand siècle et la régence. Dans le film, souvent en noir elle donne cette impression de vieillesse. C’est une femme d’expérience,  selon Tourvel  (mais on sait que son jugement n’est pas toujours fiable…) comme sage, vertueuse, compatissante L108 ; elle la respecte comme le prouvent ses formules de politesse au début et à la fin de chaque lettre ; elle a compris très vite que Tourvel aimait Valmont (L.103) et quand Tourvel fait appel à elle, elle accepte volontiers le rôle de confidente ; elle donne de nombreux conseils en s’appuyant sur une vision figée de l’homme, de la femme et de leur rapport amoureux. Si l’on peut retenir une lettre importante ce serait la lettre 130 ou elle énonce une théorie celle de la Vérité générale sur l’homme. L’homme qu’elle décrit comme actif et conquérant. Mais elle porte aussi son jugement sur la femme qu’elle juge comme étant un être de don, un être à l’abandon. Madame de Rosemonde est, sans le savoir pendant longtemps, l’adversaire de Merteuil  au plan idéologique de la représentation de la femme. On se dit alors que ce personnage est moins secondaire qu’il n’y paraît : elle représente une idéologie de la femme contre laquelle Merteuil passe son temps à se battre. Rosemonde importe donc bien dans le roman et ses enjeux. Elle favorise involontairement l’intrigue  chez elle. Car c’est chez elle que Valmont viole Cécile et décide de parfaire son éducation sexuelle et de même c’est chez elle que madame de Tourvel croit pouvoir réformer, repousser Valmont qui tente de la séduire. Elle aura d’autant plus un rôle important dans le couple Valmont / Tourvel car elle va devenir la confidente de celle-ci. Elle conseillera alors à Tourvel de fuir le château et de retourner à Paris. Avant même que la présidente Tourvel lui avoue son amour pour Valmont, elle s’en était déjà rendu compte. Dans la dévotion, Rosemonde représente une autorité honorée de tous. En effet, le film la montre plus souvent à la messe ou à la sortie de la messe. Elle a tendance à être vu comme un personnage bienveillant, plus particulièrement maternel. On le voit aussi bien dans le roman que dans le film car à la fin du film on la voit dans un rôle un peu moins édifiant en étant indulgente et maternel à la fois envers Tourvel qu’elle ne saurait blâmer. Elle défendra ensuite la position de son neveu et ne doutera jamais de lui (même si elle a tort).  Au point même qu’après la mort de son neveu, elle veuille poursuivre Danceny. Elle y renoncera pour ne pas nuire la réputation de son neveu.  Elle parvient tout de même à conclure un pacte avec Danceny ayant pour but de nuire la réputation de Merteuil. Elle ment outrageusement à Volanges et pousse sa fille Cécile  vers le couvent alors que tout était encore possible  avec Danceny : elle le fait par amitié pour Volanges.

Personnage plus complexe, on peut la définir comme l’opposé de Merteuil.