Le pétrarquisme

Pétrarque

François Pétrarque (1304-1374) était un penseur italien, très savant. Son œuvre en latin avait été connue dans toute l'Europe. Mais c'est pour son recueil de poèmes en italien (langue « vulgaire «) qu'il fut admiré et imité. Ce recueil, intitulé le Canzoniere, inspiré par Laure, dame d'Avignon, était composé de 366 poèmes dont 317 sonnets. Dès le XV^e siècle, il fut imité en Italie. Au XVI^e siècle, son influence gagna toute l'Europe.

Édité 30 fois du XIVe au XV siècle, 140 fois au xvi° siècle, le Canzoniere chante un amour insatisfait. Le recours à la métaphore, la comparaison et l'antithèse est constant. L'expression des sentiments est à la fois raffinée, véhémente et mélancolique.

Le pétrarquisme en France

Marot traduit Pétrarque. Mellin de Saint-Gelais est un des premiers poètes français à imiter son style ; il le met à la mode. Dans les années 1520-1540, en France, comme en Angleterre et en Espagne, le pétrarquisme triomphe. L'école lyonnaise adopte en grande partie sa conception de l'amour. La Pléiade ne s'en écarte guère.

L'amour pétrarquiste

L'amour pétrarquiste est une sorte d'amour courtois. Le poète est soumis à sa dame. Elle est belle, hautaine. Le poète ne la mérite pas, il sait qu'il ne peut rien attendre, mais il espère tout de même. Ce mélange d'espoir et de désespoir, de bonheur et de douleur donne son ton mélancolique à cette poésie amoureuse.

Souvent l'inspiration platonicienne vient se joindre au pétrarquisme pour donner de la femme une image idéale, inaccessible, quelque peu désincarnée (« amour platonique «). Mais chez Pétrarque, même sans accomplissement possible, le désir physique reste un thème important.