Le réarmement allemand.

Dès 1919, l'Allemagne a essayé de sauver son armée, et von Seeckt rétablit la discipline dans la Reichswehr, dont il maintient l'entraînement. Réduite à 100 000 hommes par le traité de Versailles, elle est vite grossie par une police à formation militaire (Schupos), puis par les formations S.A. (sections d'assaut) et S.S. (sections de surveillance) des nazis. Mais c'est après la prise de pouvoir par Hitler, le 30 janvier 1933, que le réarmement est vraiment entrepris. Il est rendu possible par l'échec de la conférence du désarmement de 1932 qui, au lieu d'aboutir à un plan de désarmement, a, comme seul résultat pratique, la reconnaissance à l'Allemagne de l'égalité des droits militaires. En quittant la S. D. N., en octobre 1933, l'Allemagne s'affranchit de tout contrôle éventuel. Il est encouragé par les ambitions pangermanistes des nazis et par les besoins de la politique autarcique, qu'exige la prise de possession de marchés toujours plus étendus pour fournir ce qui manque à l'économie allemande — c'est ce que les nazis appellent « l'espace vital ». L'effondrement de la S. D. N. et la division des puissances lors de l'affaire d'Éthiopie fournissent l'occasion : Hitler prend des mesures de plus en plus audacieuses. — 16 mars 1935 : rétablissement du service militaire obligatoire, d'une durée d'un an ; — 7 mars 1936 : dénonciation du pacte de Locarno et remilitarisation de la zone rhénane ; — août 1936 : refonte de l'organisation militaire. Le service militaire, porté à deux ans, termine l'instruction militaire commencée dans la Hitlerjugend et continuée par le Service du Travail, de six mois ; — septembre 1936 : adoption d'un plan de quatre ans d'économie de guerre, sous la direction de Goering, 9ui assure en même temps la création d'une aviation militaire.