Le redécoupage de l'Europe

L'« Ordre nouveau » que prétend imposer le Troisième Reich à l'Europe dominée est avant tout « racial », et le continent est en partie remodelé selon les critères racistes du régime nazi. Hitler veut « germaniser » des zones qu'il juge dignes de faire partie de la nouvelle Allemagne et en profite également pour solder les comptes territoriaux de la première guerre mondiale. L'Allemagne annexe purement et simplement plusieurs territoires, à l'image du sort déjà réservé à l'Autriche et aux Sudètes qui ont été rattachées au Reich en 1938. Sous prétexte d'annexer des zones peuplées par des populations d'origines « aryennes », Hitler s'empare également du Luxembourg, d'Eupen et de Malmédy - territoires belges de l'Alsace et de la Lorraine françaises. Dans ces territoires, l'administration passe sous contrôle allemand. Le régime nazi y impose sa langue, sa monnaie, sa législation. Les familles allemandes sont invitées à venir coloniser ces régions. La Pologne est entièrement dépecée. Dantzig et la Prusse occidentale deviennent allemandes. Le régime nazi y envoie des colons venus des États baltes, du Danemark, des Pays-Bas, pour peupler les campagnes, après avoir dépossédé les propriétaires polonais de leurs terres. Hitler démembre aussi la Yougoslavie. Le nord de la Slovénie est rattaché à l'Allemagne, alors que la Bulgarie reçoit la Macédoine yougoslave, et l'Albanie -colonisée par l'Italie- reçoitle Kosovo. Enfin, après l'invasion de l'Union soviétique, Hitler annexe une partie de la Crimée. Et il compte bien, une fois la guerre finie, intégrer les pays nordiques au « Reich de mille ans ».