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Le Sang Dans L'Espoir De Malraux

Publié le 22/02/2012

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Dans l'Espoir, Malraux relate les débuts de la guerre d'Espagne. Il évoque les combats et ne peur donc négliger l'omniprésence du sang. Il en fait même un thème primordial, notamment en intitulant un chapitre « sang de gauche ». Or le sang à plusieurs valeurs dans l'espoir, concrètes ou morales, d'où toute l'importance de quoi nous accorderons. Il s'agit de voir dans un premier temps en quoi, matériellement, le sang se fait témoin de la guerre, puis de s'attarder sur le rôle du sang en tant qu'élément visuel structurant dans le roman, pour enfin en arriver à l'étude du sang perçu comme un symbole de fraternité par les acteurs de l'espoir. Le thème du sang dans l'espoir revoit en grande partie à son aspect concret, le sans en tant qu'élément organique. Il agit alors comme un témoin de la violence de la guerre : l'apparition du sang se fait souvent de manière brutale et marquante, lorsque l'auteur tient à mettre l'accent sur des épisodes particulièrement poignants du récit. Ainsi on voit le sang successivement couler, jaillir, éclabousser, ruisseler sur les vivants comme sur les morts : verbes qui rendent le sang actif, comme s'il prenait lui même part à la guerre. A ces verbes s'ajoute la multiplication des emplois des substantifs sang et de termes à sens équivalent : tâches ensanglantés ; tout ce qui plongent en permanence le lecteur dans un univers sanglant, l'empêchant d'échapper à la réalité de la guerre et des blessures physiques. D'autres part le sang est aussi un moyen de dénoncer l'animalisation de l'homme par la guerre. En effet, plusieurs allusions y sont faites puisque les trainées de sang laissées par les blessés le long des trottoirs ou des murs sont comparées aux traces des animaux blessées à la chasse. Ainsi par l'intermédiaire du sang, la guerre est associée à une chasse humaine dans le feu de l'action et dans la douleur. Cependant le sang en tant que matière ne sert pas qu'a désigné les blessures de guerres, il les illustre aussi et participe à la description de l'horreur de la guerre et en dressent des tableaux éloquents. Dans ce sens, on observe de nombreux passages comparables a la description de décors de cinéma, où le sang est mis en valeur en tant qu'outil visuel sans tenir compte du sentiment d'effroi qu'il dégage habituellement. Ainsi, page 33, le sang est évoqué sur un ton purement objectif, « il faisait beau sur les corps allongés et sur le sang » et neutre, le sang étant devenu un élément à part entière du paysage et ce, à maintes reprises dans le roman. De plus, le sang est au centre de divers jeux de contrastes et de lumières. Il rend ainsi les passages descriptifs particulièrement vivants et réalistes tout en leur conférant une apparence tragique. On relève notamment l'association du blanc et du rouge sang à plusieurs reprises : lorsque Puig et Ximénès discutent et voient passer des civières tâchées de sang sur lesquelles des marchandes avaient jeté des fleurs blanches à la page 44par exemple ou encore à l'évocation d'empruntes de semelles ensanglantées sur le dallage blanc page 49. Le rouge du sang devient d'autant plus choquant qu'il est mis en parallèle avec le blanc, couleur de la pureté. Cette surexposition du sang est accentuée par les jeux de lumières qui lui donnent une intensité tout en participant à la mise en scène quasi cinématographique de L'Espoir. En effet l'image du liquide carmin est plus frappante, il « étincelle au soleil ». Aussi les procédés de représentation visuelle du sagn tendent à s'attacher à la mise en scène délibérément réaliste et qui montre l'horreur de la guerre toute en la sublimant.  Le sang prend enfin une valeur quasiment morale dans l'Espoir. Les relations entre les miliciens, anarchistes et communistes sont telle qu'ils se sentent « frères de sang ». La dimension symbolique atteint son apogée dans cette fraternité retrouvée dans cette lutte difficile qu'est la guerre contre le fascisme. Aussi qu'importe que l'on soit anarchistes, socialistes, communistes, républicains, chrétiens ou pas, on se retrouve prêt à mêler son sang dans cette bataille, les anciens ennemis s'allient pour un avenir meilleur. LE sang versé par un frère se doit d'être respecté ; comme on le fait remarquer à Lopez page 179 « prend garde vieux, sang de gauche ». Ainsi le respect se montre non seulement parmi les hommes mais aussi envers le sang versé pour leur cause commune. C'est d'ailleurs un objet de fierté et l'on observe dans chez certains personnages une certaine adoration pour les blessures de guerre : les blessés qui ne changent pas leur bandeaux ensanglantés par exemple sont bien « trop heureux de leur sang » pour tenter d'en changer. Cela explique aussi le geste d'un paysan qui use du sang des ennemis fusillés pour écrire au mur « MEURE LE FASC-ISME » : détient une grande importance : il est irrespectueux envers les morts ennemis, ne les considèrent plus comme humain et se dénature lui même car commet un acte cruel aux yeux de Manuel mais compréhensible pendant ces temps de guerre. D'autre part la symbolique fraternelle du sang ne rentre pas forcément en compte quand il s'agit de l'ennemi. Sur le champs de bataille les civils participent au soutien des troupes, les femmes faisant même la queue pour donner leur sang et aider ainsi les combattants blessés. ? Le chef des transfusions qui a une place importante dans cette guerre et connu de tous ? Conclusion : cette fraternité n'est qu'une utopie, une chimère, l'idéal que MAlruax voudrait nous faire percevoir dans son roman. En réalité les coco et les anarco s'entendent très mal, et la cohabitation n'as pas marché : la preuve ( franquisme qui gagne. Ainsi l'idée du sang fraternel est l'un des grands thèmes soulevé dans l'espoir. Il recoupe aussi les différences d'idéologies entre coco et anarco, qui, n'ayant pas la même vision du monde et de l'héroisme n'arriveront pas à organiser « l'apocalypse », c'est ce qui entrainera, petit a petit, la chute des combattants liés par leurs « sang de gauche ».

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