Le schisme yougoslave

La Yougoslavie libérée, Tito constitue le 11 avril 1945 un gouvernement d'union nationale et pose les bases d'un régime communiste aux institutions proches de celles de l'URSS. L'importance de son rôle pendant la guerre - le parti communiste devient, sous l'impulsion de son secrétaire général Tito, la force résistante la plus importante de l'Europe occupée- lui permet de préserver son indépendance au sein du bloc communiste. Mais en 1947, son projet de fédération balkanique se heurte au veto de Staline qui prétend lui imposer son propre projet de fédération. Tito refuse ce qui est en réalité une tentative de mise sous tutelle, et rejette le projet stalinien. L'URSS accuse bientôt Tito de déviationnisme, l'assimile à un nouvel Hitler, et entreprend des manoeuvres pour l'affaiblir, avant d'exclure, en juin 1948, la Yougoslavie du Kominform (regroupement des PC du camp socialiste et des PC italien et français). Pourtant, au Vème congrès du parti communiste yougoslave, Tito est plébiscité, et les diffamations soviétiques sont dénoncées. L'arrêt des relations diplomatiques entre les deux pays, le 25 octobre 1948, est aussitôt suivi de l'annulation de tous les accords commerciaux entre les pays de l'est et Belgrade. La rupture est consommée. Bientôt Staline règle ses comptes avec le titisme en orchestrant dans les démocraties populaires une vague de procès et d'épuration.