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Le théâtre, comme la poésie, doit surtout nous faire réfléchir

Publié le 17/04/2012

Extrait du document

« Le théâtre, comme la poésie, doit surtout nous faire réfléchir. » Dans quelle mesure

est-ce que c’est vrai pour la poésie ou pour la/les pièce(s) de théâtre que vous avez

étudiée(s)?

De toute la poésie du vingtième siècle, peut-être celle de Guillaume Apollinaire est la plus provocatrice. La façon dont elle provoque une réaction chez ses lecteurs afin de nous faire penser, réfléchir et examiner de plus près nos sentiments est le sujet de cette rédaction. J’étudierai trois poèmes du recueil  « Alcools » : Zone, Le Pont Mirabeau et Marie pour tenter d’illustrer comment sa poésie avait révolutionné le rapport lecteur-poète en nous incitant à trouver nos propres interprétations des poèmes et à réfléchir profondément sur notre existence et nos expériences affectives telles que l’amour (perdu), la fuite du temps et même la mort par les techniques de l’absence de ponctuation, l’homophonie et la juxtaposition.

Le poème d’ouverture du recueil, et celui dont le poète était le plus fier, s’appelle Zone. Même le titre nous incite à découvrir ses références, à considérer pourquoi le poète a choisi un tel mot. En fait, Zone est peut-être du grec pour la ceinture qui nous introduit tout suite à l’idée de la circularité qui est un leitmotiv du poème puisque il commence et finit le matin dans le même endroit à Paris après un tour durant  24 heures des rues de la cité et des souvenirs du poète. On est frappé par l'apparence du poème : certains vers sont détachés, d'autres regroupés en strophes ; il n'y a pas réellement de régularité. Dès le début et le vers choquant

          Bergere o tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

on est forcé de reconsidérer ce qu’on attend d’un poème. Tout de suite on comprend que l’on devra travailler pour arriver à une interprétation. Cette ambigüité, aidée par le manque de ponctuation est quelque chose d’important dans tous ses poèmes puisqu’elle permet au lecteur une multiplicité de sens et ainsi une richesse poétique.  Qui, par exemple, est le « tu » dans le vers suivant ?

          Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine

Apollinaire s’adresse à lui-même en tant qu’enfant et adulte mais aussi  au Pape et, semble-t-il, à la Tour Eiffel ! 

Ces différents  registres de référents (belles sténo-dactylographes, Christ, Icare…) nous mènent à certaine panique : tous les repères sont brouillés, d'autant plus que la ponctuation est inexistante, ce décalage constant forcent un effort de représentation de la part du lecteur – représentation de la réalité fragmentaire.

          Voilà la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant.

 

Si Zone est le poème le plus long et, à vrai dire, le plus difficile, Le Pont Mirabeau est sans doute celui qui est le plus célèbre (Les Pogues en ont même fait une chanson !)  et le plus facile à comprendre… Il est aussi, a mon avis, le poème qui provoque les sentiments les plus 

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