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Le Théâtre: Texte Ou Jeu?

Publié le 09/10/2010

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Autrefois dans la Grèce antique, le théâtre était un art destiné à être regardé par un public. Mais aujourd’hui, surtout en France, le théâtre appartient aussi bien au domaine du spectacle qu’au domaine littéraire. Pour beaucoup, la représentation doit être « théâtrale «, la pièce doit être visuelle voire spectaculaire. Néanmoins, ce n’est pas le cas de toutes les pièces de théâtre, en effet, Frederic Leidgens, acteur de la pièce de Albert Camus Les Justes, mise en scène par Stanislas Nordey, rappelle le projet de celui-ci qui souhaite « qu’il n’y ait jamais de voile, que rien ne vienne jamais voiler l’authenticité et l’acuité de la pensée et la nature de l’écriture «.

La représentation doit-elle surtout privilégier le texte ou doit-elle accentuer son caractère spectaculaire ?

Dans une premier temps, nous verrons les raisons qui peuvent pousser les metteurs en scène à privilégier le texte, puis, dans une seconde partie, nous verrons pourquoi, au contraire certains préfèrent accentuer le caractère spectaculaire de la pièce.

 

  Tout d’abord, le texte de théâtre est écrit pour être représenté, traduit visuellement. C’est seulement par sa « mise en scène « que l’œuvre prend une signification définitive. Mais, un grand nombre d’auteurs ont décidés de préférer le texte à la représentation.

En effet, certaines pièces ne sont pas destinées à être jouée, ce qui rend la représentation difficile ou de moins bonne qualité si le texte n’est pas respecté. Par exemple, on trouve de multiples subtilités dans Bérénice de Racine, telles que des rimes, des métaphores et autres figures de styles qui feraient perdre à la pièce tout son aspect poétique, si le texte était modifié dans le but d’en faire une pièce plus spectaculaire.

De plus, le théâtre est depuis longtemps destiné à être joué par des comédiens sur scène, le dramaturge écrit donc un texte dans le but qu’il soit joué comme tel, qu’il soit représenté sur scène. Les metteurs en scène, ne doivent donc pas avoir recours à des modifications du texte pour le jouer authentiquement, d’autant plus que les didascalies informe sur la représentation visée par l’auteur. Stanislas Nordey a choisit de s’appuyer sur le texte, de le faire passer avant le « spectaculaire «. De ce fait, il appuis sur l’importance du message que l’auteur cherchait à véhiculer. Le spectateur ne se laisse alors pas distraire par une représentation qui l’éloignerais du sens premier de la pièce.

Enfin, certaines pièces sont si « spectaculaires « en elles-mêmes qu’elles pourraient se passer de représentation, comme le Cid par exemple, et beaucoup de lecteurs ont jugés qu’elle se suffisait à elle-même ou encore comme Philippe Claudel qui se méfit de la scène comme « d’une manifestation extérieur nécessairement réductrice et décevante «, d’où le choix de certains metteur en scène qui valorisent le texte plutôt que le côté spectaculaire que pourrais prendre la pièce.

  Néanmoins, la plupart des metteurs en scène misent sur le côté spectaculaire du théâtre. De la même manière que le texte peut se suffire à part entière,  le théâtre peut aussi se jouer sans texte. La comédie Dell’arte, entre autre, a pour habitude d’improviser des dialogues, ce qui favorise le spectacle et crée un effet attractif sur les spectateurs en gardant l’effet de surprise. Ainsi, le spectateur, ayant lu la pièce auparavant ou non, peut-être surpris à tout moment par des répliques qui varient du texte original et qui lui permettent de considérer la pièce sous un nouvel angle. D’autant plus, qu’au terme premier du théâtre, le texte est fait pour être joué et non pour être lu (sur scène).

De plus, lorsque les pièces de théâtre sont jouée de manière « passives « le spectateur a plus de mal à rester concentré que lorsque le message est servit de manière ludique, plus expressive. Par exemple, la pièce Les fourberies de Scapin, mise en scène par Omar Porras, est jouée de façon très « théâtrale «, et est ainsi très dynamique et captivante. En effet, le spectateur est plus attentif lorsque le spectacle se révèle original et moderne, avec des masques et des costumes qui permette de mieux identifier les personnages. Dans cette même pièce, le metteur en scène fait participé le publique, ce qui crée une réelle homogénéité entre le spectateur et les comédiens, qui sont rapidement plongé dans le vif de la pièce.

Le fait de rendre plus spectaculaire une représentation en favorisant le jeu de scène, peut permettre au spectateur d’être plus attentif à la pièce, et ainsi au message, qu’il peut interpréter par lui-même.

 

  En définitive, bien que respecté le texte peut paraître important à certains metteurs en scène pour que le message soit clairement transmis au spectateur de façon exacte, d’autre préfère le mettre en scène dans une représentation plus spectaculaire de la pièce, afin de le véhiculer de façon moins conventionnelle, afin que le spectateur puisse l’interpréter lui-même.

 

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