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Lecture analytique : Les regrets de Joachim du Bellay

Publié le 27/02/2008

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 Joachim du Bellay, Les regrets (écrit en 1558 lors de son voyage de 1553 à 1557)

 1ere quatrain :

Ver 1 : « Devaulx », ver 9 : « Devaulx », il interpelle son ami. Situation d’énonciation du poète. Celui qui parle l’énonciateur du Bellay. Il parle de Paris qui devient l’objet poétique.

Les circonstances : loin de son pays, touché par la nostalgie, il écrit ce sonnet. Registre lyrique. Forme poétique = sonnet. XVIeme siècle.

Comparaison : ver 2 : « grand mer » (comparant) et ver 3 « Paris sans paire » (comparé).

Mot répété trois fois : « tous, tout, toute » fait référence à la grandeur.

 2eme quatrain : Eloge de la ville de Paris

Ver 1 : Métaphore : « Paris est en savoir une Grèce féconde »

Ver 2 : Comparaison : « Une Rome grandeur Paris on peut nommer »

Ver 3 : Comparaison : « Une Asie en richesse on le peut estimer »

Ver 4 : Métaphore : « En rares nouveautés une Afrique seconde »

 1er tercet : « Bref » langage parlé, le bref est isolé par une virgule.

Termes de l’éloge : « grande cité », « émerveiller », « prit ébahissement »… À la fin du poème il a un œil critique.

 

Présentation : Poète de la pléiade. Dans son recueil intitulé Les regrets, il rassemble une série de poèmes qui donne à voir les images de la ville de Paris, un lyrisme particulier. Le poète est à la fois un témoin de la vie urbaine du XVIeme siècle, et chantre de la beauté.

 Introduction : Sonnet du XVIeme siècle, siècle de la renaissance, qui évoque Paris sous son vrai visage.

 I . Poème épidictique allie les procédés de l’éloge et les procédés du blâme.

    • L’éloge

L’éloge de la ville s’étale sur les 2 quatrains, du premier tercet et va jusqu’à « ébahissement ». L’auteur a choisi des alexandrins, son discours poétique s’étale bien, il a tout l’espace qu’il convient pour parler de Paris avec les termes suivants « tous les fleuves du monde, le grand mer, la Grèce, l’Asie, et l’Afrique » Porte une constatation d’immensité, d’infini. Dans le premier quatrain la ville est comparée à la mer c’est une comparaison filée tout au long de la strophe (comparant la mer et l’outil de comparaison semblable). Les vers 3 et 4 insiste sur l’abondance de Paris comme celle de la mer. La France au XVIeme est déjà vue comme un pays riche. Deuxième quatrain, le poète joue de la métaphore et de la comparaison. Vers 5 (métaphore, l’analogie est directe, Paris est assimilé à la Grèce féconde), Vers 8 (assimilation directe) Vers 7 (Paris comparé, Asie comparant). Les deux vers 6 et 7 sont en parallélisme. Ce système analogique permet de valoriser la capitale française assimilé à la mer dans son immensité inépuisable puis mettre sur le même pied Paris et les grandes civilisations passées. Rome, la Grèce, l’Asie et l’Afrique sont considérés comme des continents peu connus et très mystérieux (riche ?).

  • Le blâme

La chute du poème vers 12, 13,14, elle est antithétique, la suite du ver 12 « Ce qui ne put me plaire » donne l’autre temps au sonnet. L’auteur fait une accumulation des désagréments de la ville vers 13-14. Paris est vu désormais comme sale et embouteillée. Le poète fait la part des choses. Cette vision finale rappelle le poème de Boileau, Les embarras de Paris.

II . La désillusion de l’auteur

La première personne « mon œil » et «  ce qui ne put me plaire ». La première personne est différente du « on » qui globalise, généralise. L’auteur porte un regard particulier sur la ville c’est l’expression du lyrisme. Le titre du recueil Les regrets, place toute l’œuvre sous le signe de la nostalgie, la correspondance entre le titre et le contenu du sonnet est étroite. Du Bellay est loin de Paris et il idéalise, c’est une forme de fantasme, c’est le souvenir de la ville qui se détache dans le poème alors que dans la réalité a très bien vécu Rome, il a très bien vécu sa vie d’où l’exagération de ses sentiments. Il met en évidence les rapports du poète avec son œuvre, ce qu’il écrit.

Rapport entre poésie et biographie de l’auteur. La désillusion tiens donc dans l’opposition entre les deux images de Paris, elle vient aussi du séjour à Rome qui ne répond pas aux caprices du poème. Le poème devient confidence parce qu’il s’adresse à un ami intime.

Dans les autres poèmes du recueil Du Bellay compare sa vie à celle d’un agneau qui risque d’être dévoré par un loup.

Rimes embrassées, au XVIeme siècle les poètes utilisent beaucoup les sonnets. Vers 3 et 4 enjambement. Enjambement entre le ver 11 et 12. Un mot est rejeté au ver suivant (toujours plus court ou égale à l’hémistiche). La rime féminine toujours terminée par un –e muet et tout ce qu’on trouve après = rimes masculines.

 Conclusion : Le sonnet est donc d’un registre hépédictique qui propose de Paris un tableau contrasté, réaliste et moderne.

 

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