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Lemoyne, famille - sculpture.

Publié le 15/05/2013

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Lemoyne, famille - sculpture. 1 PRÉSENTATION Lemoyne, famille, famille de sculpteurs français ayant contribué à l'éclosion, puis à l'épanouissement du style rocaille. Époux de la fille de Simon Guillain, Louis Lemoyne -- dont l'oeuvre nous est inconnue -- est le premier de cette illustre lignée de sculpteurs. Son fils Jean (1638-1713), peintre ornemaniste, est le père des sculpteurs Jean-Louis et Jean-Baptiste I er, qu'il ne faut pas confondre avec le neveu de ce dernier, Jean-Baptiste II, le descendant le plus connu de la famille. 2 JEAN-LOUIS LEMOYNE Élève puis aide d'Antoine Coysevox, Jean-Louis Lemoyne (1665-1755) est déjà employé par les Bâtiments du roi en 1685. Premier prix de sculpture en 1687 pour un bas-relief intitulé le Déluge, il renonce à se rendre à Rome. Cinq ans plus tard, il est agréé à l'École académique de Bordeaux récemment fondée. Reçu à l'Académie royale en 1703 avec le buste colossal de Jules Hardouin-Mansart, il en devient recteur en 1746. Menacé de cécité et ruiné par la débâcle du « système Law «, il associe à partir de 1725 son fils, Jean-Baptiste II, à sa production (qui s'interrompt vers 1740). Ce sont surtout ses qualités de décorateur qui sont requises pour le parc de Versailles (1705-1707), pour le Grand-Trianon, à Marly puis à Meudon, pour des statues et des vases mythologiques généralement exécutés collectivement. Il en est de même pour le décor d'édifices religieux, comme Notre-Dame de Paris ou les Invalides. Du Tombeau de Fénelon érigé dans l'église de Cambrai détruite sous la Révolution, il ne reste plus que le buste rétrospectif. Mais c'est précisément dans l'art du portrait d'apparat que Jean-Louis Lemoyne se distingue. Le traitement des perruques et des dentelles de ses modèles suffit à caractériser son style baroque, sinon rococo comme l'atteste, entre autres, le buste de Jacques V Gabriel de 1736 (musée Jacquemart-André, Paris). 3 JEAN-BAPTISTE IER LEMOYNE À côté de l'oeuvre qui consacre sa réception à l'Académie, la Précipitation d'Hippolyte de 1715 aujourd'hui au Louvre, Jean-Baptiste Ier Lemoyne (1679-1731) laisse inachevé le groupe du Baptême du Christ de l'église Saint-Roch commencé en 1731. C'est à son neveu Jean-Baptiste II que revient de terminer ce groupe monumental où les protagonistes sont suspendus au geste du baptiste. 4 JEAN-BAPTISTE II LEMOYNE Contraint d'assister son père Jean-Louis impécunieux et aveugle, Jean-Baptiste II Lemoyne (1704-1778) renonce à se rendre à Rome en 1725. Aussi met-il dix ans à parfaire une Jeune fille sortant du bain, oeuvre aujourd'hui disparue, grâce à laquelle il est reçu à l'Académie en 1738 -- Académie dont il prend la tête en 1768. De fait, le souci du vrai compense le défaut de style de cet artiste, avant tout praticien accompli. Il se distingue, en particulier, en devenant le portraitiste estimé, puis attitré de Louis XV. En 1743, il s'acquitte d'une statue équestre du roi à Bordeaux. À Versailles, il dresse l'Océan assis sur un monstre marin en 1740, non loin du Triomphe de Neptune des frères Adam avec lesquels, sous la direction de l'architecte Germain Boffrand, il partage la décoration de l'hôtel de Soubise, dont il peuple le salon ovale d'allégories de la politique, de la prudence et autres poésies épique et dramatique. La scénographie du tombeau de Mignard, dans l'église des Jacobins, commandé en 1735 par la comtesse de Feuquières, fille du défunt, sacrifie au goût de l'époque : cette mise en scène de la piété filiale, dont les restes sont désormais conservés dans l'église Saint-Roch, forme un ensemble polychrome et comporte plusieurs figures disposées autour du sarcophage, dont la comtesse agenouillée elle-même, des putti et une allégorie du temps ou de la mort. Cette veine théâtrale anime également diverses oeuvres, comme le Monument à Louis XV de Rennes, où le souverain est représenté en imperator romain entre la Santé et la Bretagne (inauguré en 1754, détruit par les sans-culottes), puis Monument à Louis XV de Rouen, resté à l'état de modèle (1772, musée du Louvre), où le roi est porté sur un pavois par trois soldats francs ; quant au groupe de Vertumne et Pomone (1760) du Louvre, comme l'attestent le masque et la gestuelle des protagonistes, ou encore les allégories de la tragédie et de la comédie que sont respectivement Mlle Clairon en Melpomène et Mlle Dangeville en Thalie, ils constituent autant de versions aimables de cette théâtralité qui valut à Denis Diderot ces mots : « Faites des portraits, M. Lemoyne, mais laissez là les monuments «. De fait, le portraitiste laisse de nombreux bustes de ses contemporains dont, entre autres, la comtesse Du Barry, Mme Adelaïde, la Pompadour ou encore la comtesse de Brionne ; parmi les portraits masculins, retenons ceux du maréchal de Lowendal (1750) et de Trudaine (1767), tous deux au Louvre, ou ceux de savants comme Fontenelle, Réaumur et Montesquieu, ou encore du peintre Noël-Nicolas Coypel (1730) qui, avec le plâtre original de la Fillette coiffée d'un fichu (1769, musée du Louvre), révèlent une acuité psychologique et une tendresse que la virtuosité technique n'amende pas. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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