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L'ennemi de Baudelaire

Publié le 14/06/2011

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Intro :Les Fleurs du Mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, publié le 23 juin 1857. Il rassemble la quasi-totalité de ses œuvres écrites depuis environ 1840. L’Ennemi, un de ses poèmes les plus célèbres, est un sonnet mettant en place le spleen baudelairien, cette forte angoisse chez Baudelaire du temps qui passe I/Les saisons d'une vie :

Ce poème s'articule autour d'une métaphore filée sur le thème des saisons et du climat pour d'écrire les étape de sa vie. ID1 : Sa jeunesse Dans la première strophe, la jeunesse du poète (vers 1) est comparé à un été bouleversée par des intempérie : « ténébreux orage « (v1), « tonnerre et pluie« (v3), les premières années de sa vie se sont construites dans l'ombre et la lumière. Tantôt des élans d'espoir (v2) mais vite rattrapé par le poids du spleen avec l'adjectif « ténébreux «.La virgule entre le vers 1 et 2 marque l'opposition. Le choix d'alternance ABAB pour la forme du sonnet suggère aussi l'idée d’alternance entre les épisode heureux et malheureux. Mais les périodes néfaste de sa jeunesse ont fait des ravage « tel ravage « =impuissance du poète à écrire , si bien que au vers 4, le jardin, le symbole des souvenirs de cette période tumultueuse mais surtout le constat du travail accomplis « bien peu de fruit vermeil « ici fruit vermeil fait échos aux brillants soleils . Le passé composé montre que sa jeunesse tourmenté symbolisé par les désastres du temps a eu un impact important sur le présent. ID2: Son présent: Il s'ouvre sur une constatation résignée qui apparaît comme la conséquence (« Voilà que «, v.5), Au vers 5 : c'est « l'automne des idées « = manque d'inspiration du au ravage de son passé . Il doit faire des effort pour retrouver le talent. Au vers 6, le poète est comparé à un jardinier qui doit chercher désespérément à faire fructifier ses talents. Comme nous le montre les vers 6 et 7, le jardin est en piètre état « terres inondées « à cause du ravage du temps et le poète doit utiliser pour cela « pelle « et « râteau « afin de retrouver l’inspiration. Le jardin montre l'état d'esprit du poète. L'utilisation de termes concrets « pelle «, « râteaux « et l'accumulation des images font de cette strophe une illustration visuelle des désastres du temps. D’ailleurs, ces catastrophes du temps augurent la mort, comme le suggère la comparaison du vers 8 « comme des tombeaux « : la vie et l'inspiration du poète sont saccagées par le temps. ID3: Le futur: Enfin, Baudelaire nous présente, dans le premier tercet, des perspectives d’avenir ,lueur d’espoir, symbolisés par une nouvelle saison: le printemps, il espère donc une renaissance, il suggère une hypothèse: « qui sait? « Il se demande si « les fleurs nouvelles «c'est-à-dire ces nouveaux poèmes trouveront les élément pour avoir du sucer :« le mystique aliment qui ferait toute leur vigueur « On peut remarquer l’utilisation du conditionnel, il pose une hypothèse qui ne sera peut-être jamais validée. De plus, nous pouvons noter en passant l’oxymore « mystique aliment « mystique connote quelque chose d’irréel, de divin et par conséquent il pourrait s’agir d’un antidote inaccessible afin de retrouver et de croire en l’Idéal (inspiration). Il a la volonté d'être comme la nature, constamment renouvelé, cette renaissance est apparenté à une purification avec « lavé «, « mystique « Mais l'hiver va mettre un terme à cet espoir car il va glacer ses ambitions. Le temps a eu raison du poète. II/Les désastres du temps :

La relation entre Baudelaire et le temps. Le poète entretient une relation assez spéciale avec le temps décrit dans ce sonnet. ID: sentiments du poète Tout d’abord, on peut aborder ses ressentis. Baudelaire, par l’apostrophe « Ô douleur ! ô douleur ! «, lance un profond cri de désespoir, et montre une certaine désolation et lamentation. Il nous fait alors immédiatement comprendre combien l’avancée de la vie lui fait du mal. Ensuite, il personnifie l’ « eau « en fossoyeur, puisqu’elle « creuse des trous grands comme des tombeaux «. Les « tombeaux «, représentant la mort, appuient sur le mot fossoyeur imaginé. C’est alors un sentiment plutôt morbide qui entre en jeu. On peut alors dire que le poète est hanté par la mort. Il paraît avoir peur, et redouter ce moment de plus en plus proche tout au long du poème. ID2: caractère du temps Après avoir réfléchi aux sensations du poète, on se penche maintenant sur le caractère du temps. Son appellation est faite pour la première fois par « Le Temps mange la vie «, dans le premier vers du deuxième tercet. Baudelaire nous livre une sorte de description du temps grâce aux mots « mange «, « obscur «, « ennemi «, « ronge «, « croît « et « se fortifie «. Il est alors personnifié en monstre, dévoreur, avec l’action « mange «, et en rongeur, avec le verbe conjugué « ronge «.= allégorie du temps en montre. Ces verbes sont des présents de vérité générale, ce qui montre que c’est une action continue du temps, il est toujours cruel jamais il ne se bonifie. Le verbe « ronge « appuie sur le caractère insidieux du temps. Les noms « ennemi « et « obscur « nous amène à une sorte de méchant monstre redouté et détesté. Les verbes conjugués « croît « et « se fortifie « montrent que le temps est vu comme un parasite. Cela détruit toute possibilité d’inspiration nouvelle chez Baudelaire. ID3 :leur relation Dans la dernière strophe, Baudelaire nomme le temps pour la première fois. Cependant, il met à son nom une majuscule: le « Temps « est donc associé à l’ « Ennemi «, puisque ces deux noms assez proches dans le texte, « Ennemi « se trouvant un vers plus bas que « Temps «, et qu’ils portent tous deux une majuscule. Ce n’est donc pas une très bonne relation qui est installée entre le poète et le temps. Aussi, le poète utilisait le sujet « je « au début de son poème. Or, dès le deuxième alexandrin du deuxième tercet, il emploie « nous «. C’est donc une fatalité : tout homme doit se résoudre à supporte l’accablement du temps qui passe. Par le dernier vers du poème, « Du sang que nous perdons croît et se fortifie! «, on apprend que le temps a besoin du poète pour vivre. En effet, au fur et à mesure de la vie de Baudelaire, le temps est de plus en plus fort et puissant. La relation entre poète et temps est donc difficilement supportée par le poète, mais indispensable pour le temps. Conclusion : ce poème décrit, non seulement, le passé, le présent et le futur du poète mais encore les effet de son Ennemi le Temps, Ennemi qui devient au fil du poème un monstre que l’homme doit redouter. En outre, Baudelaire, traite ainsi le thème du temps qui dégrade l’âme du poète et l’empêche de trouver l’inspiration. Or, il écrit un beau poème sur l’absence d’inspiration, d’où le fait que le poème est un paradoxe. Par conséquent, l’écriture d’un poème permet au poète de résister aux actions du temps en le transcendant, écrire est comme un remède.

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