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Les Relations Hommes / Femmes Dans « Le Mariage De Figaro »

Publié le 16/10/2010

Extrait du document

mariage

 

Exposé de Français sur « Le mariage de Figaro «

 

Sujet : Les relations hommes / femmes dans la pièce.

 

Introduction :

 

Le siècle des Lumières est le siècle le plus important dans l’histoire française, le plus révolutionnaire et le plus innovant. Le jugement critique des philosophes avec Voltaire, Rousseau, Diderot, Montesquieu, Beaumarchais touche de nombreux domaines : la religion, le pouvoir, la monarchie absolue, la condition humaine, la législation, les connaissances humaines et en ce qui nous concerne l’inégalité des sexes. La femme a toujours été traitée comme un objet décoratif à la gloire de son mari. Au XVIIe siècle, elles ont souvent été définit par l’ignorance et la coquetterie. Au XVIIIe siècle, des écrivains et philosophes apportent une nouvelle vision de la femme en la révélant surprenante, intelligente et réfléchit, en particulier Beaumarchais dans son œuvre « Le Mariage de Figaro «.

Donc en étudiant les relations homme/femme du « Le Mariage de Figaro «, nous essaierons de voir les caractères moderne et révolutionnaire vis-à-vis de la femme et l’avancée féministe dans la pièce.

 

Résumé de la pièce :

Figaro est le fidèle serviteur du Comte Almaviva, il souhaite épouser Suzanne qui est la première femme de chambre de la comtesse. Mais le Comte est libertin, il est à l’affût de nouvelles aventures et il se trouve très attiré par la jolie Suzanne. Il envisage alors de restaurer le droit de cuissage afin de profiter de la jeune mariée avant le mari. Il est aidé de Bazile pour faire des avances et harceler Suzanne. Mais Suzanne avoue non seulement les vues du Comte à Figaro mais aussi à la Comtesse. Le Comte doit alors faire face à une véritable coalition entre les femmes et Figaro. Mais la balance est changeante, de nombreux sous-entendus et révélations feront dériver l’avantage vers le Comte puis vers Figaro. 

Exposé :

 

Après avoir étudié la pièce, nous remarquons que la femme est au centre de l’histoire, elle est représentée comme une personne opprimée ce qui très fréquent au XVIIIe siècle. Mais nous remarquons que tout au long de la pièce, la femme mène le déroulement de l’action.

 

Présentation des personnages :

 

-Le Comte est caractérisé par sa puissance et son rang social. Il est définit dans la pièce comme un personnage odieux et libertin, faible d’une part car il ne maîtrise pas l’art oratoire.

-La Comtesse est victime du libertinage de son mari. Elle incarne la femme délaissée aux grandes qualités morales.

-Figaro est définit comme le personnage dominant dans la pièce grâce à ses qualités d’orateur en particulier devant le Comte.

-Suzanne n'est pas qu’une simple servante, elle symbolise la femme opprimée qui ne cèdera pas aux avances du Comte. Elle est mise en avant grâce à sa sagesse et de l'attachement qu’elle porte à ses devoirs envers la Comtesse. D’ailleurs, sa coalition avec la Comtesse est le moteur principal de la pièce. Elle est sûre d'elle, elle n'hésite pas à se moquer des autres personnages en les contrefaisant.

-Chérubin n’est qu’un jeune adolescent timide, attiré par la Comtesse. Il est d’ailleurs considéré comme dangereux pour le Comte. D’ailleurs la jalousie du Comte est désignée comme excessive et stupide.

-Marceline est une femme d'esprit qui dénonce l’inégalité entre les hommes et les femmes. Elle est incontestablement la porte parole de Beaumarchais. Elle ose critiquer le pouvoir des hommes et de prendre partie des femmes opprimées.

 

La remise en cause de la hiérarchisation sociale entre homme et femme :

 

La pièce de Beaumarchais insiste sur les caractéristiques de la situation de la femme, en particulier sur l'absence de droits pour la femme mariée, elle est totalement dépendante de son mari. Nous remarquons aussi le désir de l'homme auquel la jeune fille doit se soumettre. Le Comte ne cache pas ses ardeurs pour Suzanne et il est prêt à tout pour satisfaire son désir.

 

La hiérarchisation sociale est fortement crtiquée par Marceline. Elle est assimilée à une femme révoltée qui devient le porte-parole des femmes. Elle n’hésite pas à dresser un portrait néfaste et réaliste de la femme soumise à l’homme causé par sa précarité. Le problème du respect de la femme domine la pièce : dès le début Suzanne impose à Figaro le respect de sa personne, la Comtesse se bat pour retrouver son honneur et ne plus être une femme trompée par un mari libertin, on découvre aussi que Marceline a été abusée par Bartholo. Marceline ne cache pas sa rancoeur contre les hommes en les accusant d’abuser des femmes à cause de leur pauvreté comme à l’Acte III, scène 16 : "Mais dans l’âge des illusions, de l’inexpérience et des besoins, où les séducteurs nous assiègent pendant que la pauvreté nous poignarde, que peut opposer une enfant à tant d'ennemis rassemblés ?".

Elle dénonce le pouvoir des hommes dans n’importe quelle catégorie sociale sur leur femme et l'inégalité dont elles sont victimes : " Dans les rangs même plus élevés, les femmes n'obtiennent de vous qu'une considération dérisoire ; leurrées de respects apparents, dans une servitude réelle ; traitées en mineur pour leurs biens, punies en majeur pour leurs fautes...". Tout au long de l’Acte III, scène 16 Marceline exprime une critique très osée pour une femme du XVIIIe siècle, en accusant la hiérarchie des hommes et des femmes dans la société.

Marceline dénonce également le système politique social qui est injuste, créé par les hommes, pour les hommes ; elle évoque ici le domaine juridique : « Vous et vos magistrats, si vains du droit de nous juger, et qui nous laissent enlever, par leur coupable négligence, tout honnête moyen de subsister «. Elle assimile la femme à un objet ne servant qu’à asservir les plaisirs de l’homme sans moyen de révolte.

 

Il y a cependant une opposition d'un autre type qui apparaît également, il semble que les rapports qu'entretiennent les hommes et les femmes ne sont pas toujours conflictuels car Suzanne et Figaro s'entendent à merveille ; de même, la Comtesse et Chérubin entretiennent des relations passionnelles. Les deux couples représentent une image reposante et harmonieuse des rapports entre les deux sexes. 

Néanmoins, ils y demeurent une majorité de relations conflictuelles qui se trouvent d’une certaine façon étrange pour le XVIIIe siècle. Suzanne est une femme et elle est vassale du Comte au même titre que Figaro. Elle a un double statut de dominée pourtant elle n'est pas réellement dominée. En effet, elle parvient à duper le Comte en lui faisant croire qu'elle consent au rendez-vous secret et en le trompant lors d’un échange de rôle entre elle et la Comtesse.

Suzanne apparaît ici comme une parfaite manipulatrice, elle réussit à mettre le Comte en situation de dominé, alors qu'il est son maître. On retrouve l'idée selon laquelle les femmes sont rusées et suffisamment dégourdies sans l’aide de Figaro. C’est une preuve de la supériorité des femmes dans la pièce et du proche mouvement révolutionnaire.

 

Une coalition forte entre les femmes :

 

Les femmes se soutiennent entre elles contre les hommes : la Comtesse, Suzanne, puis Marceline unissent leurs forces, leurs volontés et leurs ruses pour lutter contre l'emprise des hommes. Même Figaro, personnage dominant, fiancé de Suzanne et allié de la Comtesse  sera exclu de la dernière ruse et Suzanne agira contre sa volonté à l’Acte IV, scène 16: " Ah ! quand l’intérêt personnel ne nous sommes toutes portées à soutenir notre pauvre sexe opprimé, contre ce fier, ce terrible et pourtant un peu nigaud de sexe masculin." Son amour est si important que sa jalousie éclate lorsqu'il croit que Suzanne a donné rendez-vous au Comte sous les marronniers et sa colère est sans limite. Figaro devient à ce moment un personnage qui porte un regard de jugement sur le monde qui l'entoure, remettant en cause les fondements mêmes de la société.

 

Les hommes sont la cause principale de la difficulté de ces relations car ils soumettent les femmes et leur imposent un système social injuste ; c'est le caractère masculin même qui est remis en cause car il apparaît comme pervers et volages alors que les femmes ne recherchent que l'amour.

Mais seulement deux personnages s’accordent parfaitement, il s’agit de Suzanne et de la Comtesse, elles sont sujets de toutes les convoitises, elles symbolisent le sexe faible qui cependant devient vite l’emblème de la victime qui se rebelle. On nous montre que l’union fait la force. A la fin, elles réussissent à conquérir habilement leur liberté (Suzanne), leur intégrité (la Comtesse) et leur émancipation auprès des autres personnages, mais surtout aussi auprès du public.

 

Conclusion :

 

Beaumarchais a osé dénoncer dans sa pièce les rapports difficiles entre les deux sexes, ainsi que la soumission des femmes par « la loi du plus fort « qui règnent au XVIIIe siècle. Le libertinage joue un rôle important dans la dramaturgie, son enjeu est double : il est à l'origine, de l'intrigue principale de la pièce à savoir l'obstacle au mariage de Suzanne et de Figaro et du conflit qui oppose le maître et le valet.

 

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