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Les Souffrances Du Jeune Werther, Goethe

Publié le 02/08/2010

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L’œuvre, son contexte, et sa portée    XVIIIème siècle, siècle des Lumières en Europe, époque de Voltaire, de Mozart, de la Pérouse, de Kant et de Napoléon 1er. Effervescence des arts et des sciences. Siècle aussi de mouvements sociaux plus ou moins importants (en France les changements sociaux mèneront à la Révolution Française).  En Allemagne, c’est le temps du Sturm und Drang (en français Tempête et Elan, qui remplace l’Empfindsamkeit, courant en réaction à l'oppression rationnelle des sentiments exercés par les Lumières, dont l’origine est en grande partie religieuse), mouvement presque exclusivement allemand et précurseur du romantisme. Les souffrances du jeune Werther prend vie au cœur de ce mouvement et est considéré comme le roman-clé de celui-ci, ou tout du moins la première version, celle de 1774, publiée anonymement lors de la foire du livre de Leipzig. Il fut imprimé à très grand tirage pour l’époque, et déclencha ce que l’on appellera plus tard la « fièvre de la lecture « (Lesesucht). La seconde version, éditée en 1787 à l’occasion de la parution des œuvres complètes de l’auteur, est un exemple du classicisme de Weimar.  A sa parution, le livre a un impact important sur la jeunesse allemande : tout d’abord il influence la mode (les jeunes hommes se vêtaient de l’habit jaune et bleu de Werther tandis que les jeunes filles portaient des robes roses et blanches comme Charlotte), mais entraîna aussi et surtout une vague de suicides sans précédent. Jusque là, il s’agissait d’un sujet tout à fait tabou, et les suicidés n’avaient pas droit à des enterrements chrétiens. Goethe lui-même déclara à ce propos : « L’effet de ce petit livre fut grand, monstrueux même, mais surtout parce qu’il est arrivé au bon moment « (Poésie et vérité). Sous la Restauration, la fréquence du suicide chez les jeunes intellectuels inquiéta fort les moralistes qui accusèrent Goethe d’avoir exercé cette terrible influence et qui considérèrent le petit livre de 1774 comme le dangereux bréviaire du suicide. Que ce soit de la part de ses détracteurs ou de ses partisans, cette œuvre reçu de vives réactions, preuve de qualité.  Les souffrances du jeune Werther n’est autre qu’une autobiographie, un roman, dont la majeure partie est sous forme épistolaire (correspondances entre Werther et son ami Guillaume).  Ce livre, c’est simplement l’analyse des états d’âme d’un amoureux que ronge un mal sans merci.    Les personnages    L’œuvre présente quatre protagonistes. Tout d’abord Werther, le jeune génie, trop fragile dans ce monde où les sentiments sont violents. Agé d’environ 25 ans, il est un être doté d’une sensibilité exacerbée, la moindre fleur, le moindre enfant le ravi. C’est un homme noble et brillant de poésie. Il est fou d’amour pour Charlotte.  Son correspondant, Guillaume, son meilleur ami, malgré son omniprésence évidente, n’apparaît à aucun moment et ses lettres jamais transcrites.  Puis Charlotte (ou Lotte), femme belle par sa jeunesse et par son cœur. Elle est d’une délicatesse et d’une douceur extrêmes, vit entourée d’enfants, est paisible et séduisante.  Enfin, Albert, fiancé de Charlotte, ami et rival de Werther, est décrit par ce dernier comme étant un homme bon, généreux et tranquille. Il a aussi beaucoup de sensibilité et de douceur.    Résumé    Ne sachant que faire de sa vie, le jeune Werther quitte sa mère, la ville et son ami dans l’espoir de trouver sa voie. En se rendant à un bal de campagne, il fait la connaissance de Charlotte, la fille aînée du bailli du prince. Il tombe aussitôt sous son charme. Dès le premier regard, Werther tombe éperdument amoureux d’elle, bien qu'il la sache promise à un autre. Ils passent ensemble de longs moments, jouissent des délices de la poésie et de ceux de la nature environnante, se promènent, jouent ensemble avec les enfants, échangent leurs émotions face aux paysages extraordinaires qui les entourent, et se lient étroitement.  Arrive l'heure funeste du retour d'Albert, le promis, dont à force de bonheur près de sa chère Charlotte, Werther a presque oublié l'existence.  Mais c'est déjà trop tard : il ne peut détacher son cœur de cette femme admirable, qui, en plus de la beauté d'un ange, est si proche de lui par ses goûts et ses émotions. Les relations de Werther et d'Albert se détériorent au fil du temps, et la souffrance du jeune homme s'exacerbe. Sur les conseils de son ami avec qui il entretient la correspondance, Werther part s'attacher à un ambassadeur, et tente d'oublier Charlotte. Rien n'y fait. Il sera vite de retour près d'elle et ne pourra, malgré toute sa volonté, espacer les visites rendues à celle qu'il aime. A son retour, Charlotte est mariée. Plus les jours passent, plus il désespère par son amour impossible. La vie perd toute saveur et au bout de plus d’un an, une seule et unique solution semble s’offrir au jeune homme : aller étreindre cette douce ombre noire qu’on nomme la Mort.    « L'amour à la Werther ouvre l’âme à tous les arts, à toutes les impressions douces et romantiques, au clair de lune, à la beauté des bois, à celle de la peinture, en un mot au sentiment et à la jouissance du beau.«  Stendhal

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