L'existentialisme

Aux alentours de la 2° guerre mondiale, naît l’existentialisme grâce à la figure de Sartre, fondateur de la pensée qui veut que « l’existence précède l’essence «.

Tout le sens de l’existence réside dans la contingence : ce qui arrive ici et maintenant (contraire de l’essence de l’idéalisme . Il n’existe que mon choix, mes engagements, Dieu n’existe pas, je dois assumer mes actes)

Les deux grands existentialistes (Sartre et Camus) pensent que l’homme doit nécessairement s’engager, c’est à dire agir directement dans la politique (contre le nazisme).

Tous les deux, ainsi que Ionesco et Beckett….., fondent leur pensée sur l’absurde.

L’absurde, c’est une caractéristique même de l’existence humaine : nous vivons pour mourir, nous répétons les mêmes gestes, avec un sentiment de vide et d’inutilité (La Nausée de Sartre, l’Etranger de Camus…) mais la solution à l’absurde, c’est :

- pour Camus, « se révolter «, c’est à dire vivre malgré ou contre l’absurde (par exemple, lutter contre la peste)

- pour Sartre, c’est s’engager

Sartre et Camus ne sont pas seulement des auteurs, mais ce sont aussi des hommes qui s’engagent dans la vie sociale (Camus est journaliste et se bat contre les injustices), Sartre fonde une revue  Les Temps Modernes  et manifeste contre les guerres, le racisme…ils acceptent aussi de vivre leur vie privée en public (par exemple, le couple libre avec Simone de Beauvoir).

Le thème de l’absurde dans la première moitié du XX° siècle est traité non seulement par les philosophes mais par des dramaturges également : ainsi, Ionesco dans Rhinocéros montre le nazisme sous la forme « absurde « d’une maladie très contagieuse : la rhinocérite (qui fait penser à la peste de Camus comme symbole de l’occupation nazie).

La Nausée (1938) est une révélation car il y décrit de manière détaillée comment le protagoniste, Roquentin, s’aperçoit que son existence n’a aucun sens : il se sent en trop, inutile, c’est le premier roman de Sartre, qui inaugure le chemin que l’auteur vers le sens de l’existence.

Il écrit beaucoup de pièces de théâtre  qui divulguent ses pensées philosophiques . A la fin de sa vie, il écrira une autobiographie « Les Mots « qui obtiendra le prix Nobel (refusé par Sartre).

Albert Camus aussi obtiendra un prix Nobel posthume pour toute son œuvre, pour sa valeur de nouvel humanisme : Camus croit, en effet à la solidarité entre les hommes, à la possibilité d’aider les opprimés, à la morale en général.

Contrairement à Sartre (né à Paris, dans une famille de la bonne bourgeoisie, très cultivée..) Camus naît dans un milieu pauvre et humble (sa mère, en Algérienne) fait des ménages, il ne pourra faire ses études que grâce à des bourses.

Dans son premier roman, l’Etranger, (correspond à l’essai le mythe de Sisyphe) il décrit en effet une histoire qui se déroule en Algérie, où la chaleur et le soleil ont un rôle déterminant et il y expose ce qu’est pour lui l’absurde : le protagoniste Meursault tue un arabe sans une raison particulière et, surtout, il est condamné à mort plus à cause de son indifférence à la mort de sa mère, son attitude vide et froide. Meursault représente l’homme « qui a pris conscience de l’absurde «. Au contraire, dans La Peste, Camus illustre la réaction à l’absurde : la révolte, la lutte, la sympathie : « Il y a de la honte à être heureux tout seuls «

Dans Huis-Clos Sartre, au contraire, affirme : l’Enfer, c’est les autres « dans la mesure où, selon lui, nous sommes toujours sous le regard des autres, qui nos jugent uniquement sur nos actes ; je ne peux donc pas les convaincre.