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L'expiation - Commentaire de texte

Publié le 26/11/2012

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L"EXPIATION Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. Pour la première fois l'aigle baissait la tête. Sombres jours (1) . l'empereur revenait lentement, Laissant derrière lui brûler Moscou fumant. Il neigeait (2) L'âpre hiver fondait en avalanche. Après la plaine blanche une autre plaine blanche. On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau. Hier la grande armée, et maintenant troupeau. On ne distinguait plus les ailes ni le centre : Il neigeait. Les blessés s'abritaient (3) dans le ventre Des chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolés On voyait des clairons à leur poste gelés, Restés debout, en selle et muets, blancs de givre, Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre. Boulets, mitraille, obus, mêlés (4) aux flocons blancs, Pleuvaient ; les grenadiers (5), surpris d'être tremblants, Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise. Il neigeait, il neigeait toujours ! la froide bise Sifflait - sur le verglas, dans des lieux inconnus, On n'avait pas de pain et l'on allait pieds nus (6). Ce n'étaient plus des coeurs vivants, des gens de guerre C'était un rêve errant dans la brume (7), un mystère, Une procession d'ombres sur le ciel noir. La solitude, vaste (8), épouvantable à voir, Partout apparaissait, muette vengeresse. Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse Pour cette immense armée un immense linceul; Et, chacun se sentant mourir, on était seul. Victor Hugo, les Châtiments,"L'autorité est sacrée" V, 13. 1.Var. «Jour de deuil ! l'empereur... «. 2.Var. « On allait. L'âpre hiver.. « ; « Il neigeait. Le ciel noir fondait... «. 3.Var. « On allait. Les blessés se cachaient dans le ventre«. 4.Var. « La mitraille pleuvait, mêlée aux flocons blancs «. 5.Var- « Les sombres grenadiers, surpris... «. 6.Var, « Les uns étaient sans pain et les autres pieds nus «. 7.Var. « C'étaient des morts debout qui marchaient, un mystère «. 8.Var. « Muette, sourde, immense, épouvantable à voir «. I) QUESTIONS 1. Étudiez comment les sensations sont suggérées. 2. Choisissez une variante et expliquez, en l'appréciant, la correction de Hugo.   L"EXPIATION Les Châtiments de Hugo. Corrigé des questions 1. Les cinq sens sont subtilement sollicités dans cette évocation de la retraite de Russie Ce sont les sensations visuelles qui s'imposent le plus; Hugo dresse de ce spectacle de la retraite un tableau en noir et blanc : sur cette « plaine blanche «, où les obus se mêlent aux "flocons blancs «, où les grenadiers« March[ent] pensifs, la glace à leur moustache grise «, défile la grande armée en déroute comme une « procession d'ombres sur le ciel noir «. Les sensations auditives sont présentes pour mettre en valeur le silence, silence symbolique de la solitude et de la mort. En effet, la retraite se déroule dans le sifflement de la bise, de la mitraille, des obus et des boulets (v. 15 et 19). Cependant, c'est le silence qui s'impose dans la répétition de l'adjectif« muets «, « muette «, aux vers 13 et 25, ainsi que dans le syntagme « sans bruit « caractérisant la ligne du ciel et de la neige contre les hommes. Les notations nombreuses relatives au froid font naître des sensations tactiles : «Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre «, « l'on allait p...

« C'était un rêve errant dans la brume (7), un mystère, Une procession d'ombres sur le ciel noir.

La solitude, vaste (8), épouvantable à voir, Partout apparaissait, muette vengeresse.

Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse Pour cette immense armée un immense linceul; Et, chacun se sentant mourir, on était seul. Victor Hugo, les Châtiments,"L'autorité est sacrée" V, 13. 1.Var.

«Jour de deuil ! l'empereur...

». 2.Var.

« On allait.

L'âpre hiver..

» ; « Il neigeait.

Le ciel noir fondait...

». 3.Var.

« On allait.

Les blessés se cachaient dans le ventre». 4.Var.

« La mitraille pleuvait, mêlée aux flocons blancs ». 5.Var- « Les sombres grenadiers, surpris...

». 6.Var, « Les uns étaient sans pain et les autres pieds nus ». 7.Var.

« C'étaient des morts debout qui marchaient, un mystère ». 8.Var.

« Muette, sourde, immense, épouvantable à voir ». I) QUESTIONS 1.

Étudiez comment les sensations sont suggérées. 2.

Choisissez une variante et expliquez, en l'appréciant, la correction de Hugo.   L"EXPIATION Les Châtiments de Hugo. Corrigé des questions 1.

Les cinq sens sont subtilement sollicités dans cette évocation de la retraite de Russie Ce sont les sensations visuelles qui s'imposent le plus; Hugo dresse de ce spectacle de la retraite un tableau en noir et blanc : sur cette « plaine blanche », où les obus se mêlent aux "flocons blancs », où les grenadiers« March[ent] pensifs, la. »

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