libre arbitre - philosophie.
Publié le 08/05/2013
Extrait du document

libre arbitre - philosophie. 1 PRÉSENTATION libre arbitre, pouvoir ou capacité de l'esprit humain d'entreprendre une action ou d'arrêter une décision sans être soumis à des restrictions imposées par des causes antérieures, la nécessité ou la prédétermination. La notion de libre arbitre sous-tend donc celle de liberté d'action, et est étudiée dans son rapport avec la causalité, notamment en philosophie, et en particulier dans la métaphysique, en éthique et en théologie. La question centrale autour de laquelle s'articule le débat sur le libre arbitre est de savoir si l'homme agit librement ou si, au contraire, comme l'affirme le déterminisme, ses actes sont déterminés par des facteurs extérieurs à sa volonté, tels que sa condition sociale et ses aptitudes physiques, ou encore par des éléments psychologiques tels que ses passions et ses désirs. 2 CONCEPTIONS PHILOSOPHIQUES Cherchant à expliquer la nature de la réalité ultime et universelle et la relation des êtres humains à l'Univers, on peut soutenir que si celui-ci est rationnel, il doit reposer sur une suite de causes et d'effets : chaque action ou chaque effet doit être précédé d'une cause et constituer un maillon de la chaîne causale ininterrompue, qui remonte à la cause première (Dieu). Cependant, un acte issu de la volonté absolument libre d'un homme ou d'un animal est un acte non causé, qui ne s'inscrit pas dans la chaîne des causes. Admettre la possibilité d'un acte non causé nie l'ordre divin et rationnel et prête une dimension irrationnelle à l'Univers. Le caractère inexplicable du libre arbitre ainsi envisagé est à l'origine du fameux dilemme de « l'âne de Buridan «, souvent attribué à Jean Buridan. En ce sens, on peut assimiler le libre arbitre à la liberté d'indifférence, c'est-à-dire le pouvoir qu'a la volonté de se décider indépendamment des motifs, ou les motifs étant de valeur égale. La thèse du libre arbitre fait également l'objet de débats en éthique. Socrate et Platon considèrent que seules les actions conformes au bien ou à l'harmonie universelle sont entièrement libres. Spinoza réinterprète le libre arbitre en termes d'autodétermination, qui ne devient possible que si l'individu agit en harmonie avec le règne de Dieu et celui de la nature. Pour Kant, l'individu doit être libre puisque la liberté est un postulat nécessaire de la conscience morale. L'impératif catégorique kantien se situe au-delà de toute analyse théorique et n'est subordonné à aucune condition. La sociologie et l'anthropologie ont également contribué à modifier la perception de l'individu et de sa marge de liberté. Sans nier la valeur de la volonté individuelle, la philosophie morale contemporaine tend à reconnaître le rôle primordial des conditions sociales dans lesquelles l'individu formule des jugements moraux et prend des décisions d'ordre moral. 3 CONCEPTIONS THÉOLOGIQUES Une des thèses fondamentales de la théologie chrétienne traditionnelle est l'omniscience et l'omnipotence de Dieu, qui ordonne à l'avance toute action humaine. La doctrine de la prédestination, contrepartie théologique du déterminisme, exclut en apparence l'existence du libre arbitre. Mais la moralité, le devoir et l'obligation d'éviter le péché étant aussi des éléments essentiels de l'enseignement chrétien, la question se pose de savoir comment les hommes peuvent être moralement responsables une fois admise la prédestination. Les théologiens ont tenté, à de nombreuses reprises, de résoudre ce paradoxe. Saint Augustin croit fermement à la prédestination, soutenant que seuls les élus de Dieu atteindront le salut ; cependant, nul ne sachant qui fait partie des élus, tous devraient mener une vie pieuse et religieuse. Pour saint Augustin, la liberté est un présent de la grâce divine. 4 POSITIONS COURANTES Les philosophes rationalistes des XVIIe et XVIIIe siècles cherchent à établir des lois, lois mécaniques susceptibles d'expliquer les phénomènes mentaux, de la même façon que les lois physiques, comme la gravité. Quant aux tenants de l'existentialisme, ils accordent une forme de spontanéité à l'esprit humain censée échapper à toute loi scientifique. Cette spontanéité peut être interprétée comme le libre arbitre ou, à tout le moins, comme la part d'autodétermination dont chacun se sent en possession et se sert pour former des jugements moraux. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
Liens utiles
- Alain, éléments de philosophie, Gallimard, page 243. "S'il y avait quelque preuve du libre arbitre, je vous déterminerais donc par là ... Le principal c'est qu'il faut se faire libre. Vouloir enfin. Et ce n'est pas une remarque sans importance, puisque tant d'hommes s'irritent dès que je les veux libres." (Le libre arbitre est une conquête !). Commentez cette citation.
- « La principale perfection de l'homme est d'avoir un libre arbitre, et [...] c'est ce qui le rend digne de louange ou de blâme. » Descartes, Principes de la philosophie, 1644. Commentez cette citation.
- « La principale perfection de l'homme est d'avoir un libre arbitre, et [...] c'est ce qui le rend digne de louange ou de blâme. » Descartes, Principes de la philosophie, 1644. Commentez cette citation.
- commentaire Nietzsche : « Il ne nous reste aujourd’hui plus aucune compassion avec l’idée du « libre-arbitre »
- Philosophie: Peut on apprendre a être libre ?