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L'illusion est-elle une nécessité vitale ?

Publié le 26/06/2009

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illusion
Illusion vient de Illusio en latin, qui signifie "ironie". Ironia vient du grec eirôneia qui désigne la méthode socratique d'interrogation en feignant l'ignorance. L'illusion désigne tout à la fois la moquerie, l'objet de dérision, l'erreur des sens, la tromperie, le mirage et la déception. Illusio vient de Ludus, "le jeu". Si l'illusion est ce qui se joue de nous, ce qui nous trompe, elle est dotée d'un puissant pouvoir de séduction. Elle tend des appâts, des pièges. Elle est la fausse apparence ou la cause d'une erreur de perception. L'illusion a retenu très tôt l'attention et la critique des philosophes. Dans le mythe de la caverne, Platon montre que les apparences trompent l'esprit, que trop souvent ce que nous tenons pour vrai et réel n'est qu'un jeu d'ombres, un théâtre d'illusions, et que fort malheureusement l'homme s'y installe et y cantonne sa pensée et sa vie, comme s'il s'agissait de la vérité. Les effets d'illusions devraient pourtant nous mettre en garde à l'égard de toute connaissance qui s'élabore à partir du monde sensible. Si nos sens sont dupés par ces effets, n'est-il pas du ressort de la raison de corriger par la pensée de telles distorsions ? Par exemple, un bâton plongé dans l'eau paraît brisé, mais nous savons qu'il n'en est rien. De même l'astre solaire paraît plus petit au zénith et plus large à l'horizon, alors même que nous savons sa taille invariable. Mais si l'illusion est omniprésente, ne peut-on pas y voir une fonction particulière, d'une certaine utilité vitale, telle une duperie nécessaire à l'action ? L'illusion serait une sorte de pari sur l'avenir qui nous pousserait à agir, ce que nous ne ferions pas si nous considérions les choses du point de vue de la stricte raison. L'illusion donne des ailes quand la raison analytique ne nous montre qu'obstacles et embarras.

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