Devoir de Philosophie

Lindon, Jérôme.

Publié le 08/05/2013

Extrait du document

Lindon, Jérôme. 1 PRÉSENTATION Lindon, Jérôme (1925-2001), éditeur français, directeur des Éditions de Minuit de 1948 jusqu'à sa mort. Pendant plus de cinquante ans, Jérôme Lindon a incarné l'esprit de résistance au conformisme et à la complaisance littéraires. Il est l'une des figures les plus marquantes de l'édition française. 2 LES PREMIÈRES ANNÉES AUX ÉDITIONS DE MINUIT Né à Paris, Jérôme Lindon, d'origine juive polonaise, est le fils d'un magistrat. Homme de conviction, il fait très jeune le choix de la Résistance. Embauché en 1946 aux Éditions de Minuit, il y occupe pendant dix-huit mois les fonctions de chef de fabrication. La société anonyme, fondée dans la clandestinité sous l'Occupation en 1942 par Vercors, qui y a publié son livre le Silence de la mer, se heurte à de graves problèmes financiers. En 1948, ce dernier est poussé à la démission et est remplacé par Jérôme Lindon, dont la famille a participé au financement de la maison. 3 LES ANNÉES 1950 ET LE NOUVEAU ROMAN Tout au long des années 1950, malgré les difficultés financières qui perdurent, Jérôme Lindon parvient à transformer la petite société en fer de lance de la modernité littéraire, s'attachant des auteurs parmi les plus grands de son temps : Samuel Beckett (dont il publie Molloy, en 1951, refusé par plusieurs éditeurs), Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Michel Butor ou Robert Pinget, regroupés sous la bannière du Nouveau Roman. Les auteurs auxquels il fait confiance lui demeurent pour l'essentiel fidèles. 4 UNE HAUTE FIGURE MORALE Pendant la guerre d'Algérie, il aide à la dénonciation de la torture par les Français en publiant notamment Germaine Tillon (l'Algérie, 1957), Henri Alleg (la Question, 1958), Pierre Vidal-Naquet (l'Affaire Audin, 1959), Noël Favrelière (le Désert à l'aube, 1960). Plusieurs de ces auteurs sont poursuivis devant les tribunaux et leurs publications valent à l'éditeur de nombreuses condamnations. En septembre 1960, Jérôme Lindon fait publier le Manifeste des 121 en faveur de l'insoumission. Il affirme son identité juive et accueille en 1981 la Revue d'études palestiniennes, consacrée aux problèmes du Proche-Orient. Il s'engage également contre l'Apartheid. 5 UN ACCOUCHEUR DE GÉNIE La décennie 1970 voit fleurir les théories et les pensées dissidentes ; les Éditions de Minuit publient notamment Gilles Deleuze, Félix Guattari, Herbert Marcuse, Pierre Bourdieu ou Jacques Derrida. Les efforts littéraires sont récompensés par les deux prix Nobel de Samuel Beckett en 1969 et de Claude Simon en 1985, et les trois Goncourt de Marguerite Duras pour l'Amant, en 1984 (un des plus grands succès de l'édition française avec 1,2 million d'exemplaires vendus), de Jean Rouaud pour les Champs d'honneur (1990) et de Jean Echenoz pour Je m'en vais (1999). Les dernières années voient la révélation d'auteurs aussi brillants que Jean-Philippe Toussaint, Éric Chevillard, Antoine Volodine, Christian Oster (prix Médicis 1999) ou Marie N'Diaye. 6 « L'HOMME-LIVRE « Resté à l'heure du multimédia un artisan passionné, Jérôme Lindon a toujours montré un vif intérêt pour les conditions économiques de la vie du livre et de sa diffusion. Avocat des libraires, il est l'inspirateur de la loi Lang sur le prix unique du livre et le défenseur des auteurs et de leurs droits. Il mène aussi le combat pour le droit de prêt en bibliothèque. Sa disparition en 2001 suscite une grande émotion chez ses auteurs ; Jean Echenoz lui consacre d'ailleurs un ouvrage en 2001, Jérome Lindon. Sa fille, Irène Lindon, qui a pris les rennes de la maison d'édition, poursuit désormais le même chemin exigeant que son père. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles