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L'opération Tempête du désert

Publié le 22/02/2012

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17 janvier 1991 -   Pour épargner la vie d'un maximum de combattants au sol, la guerre se gagne depuis le ciel. C'est de tradition la théorie aux Etats-Unis, illustrée par la célèbre technique du " tapis de bombes " chère au général Curtis Le May, père fondateur de l'aviation stratégique. Le conflit du Golfe est presque un modèle d'école.    Très tôt, en même temps qu'il fait savoir qu'il autorise son secrétaire d'Etat, James Baker, à rencontrer Tarek Aziz, ministre irakien des affaires étrangères, entre le 15 décembre 1990 et le 15 janvier 1991, George Bush fixe secrètement sa ligne de conduite définitive au général Norman Schwarzkopf. On est presque à la Noël.    L'opération " Tempête du désert ", mise au point à partir d'octobre et finalement retenue, est prévue dès l'origine en deux phases : d'abord aérienne, ensuite aéroterrestre, avec le secret espoir que la première étape sera suffisante pour contraindre Saddam Hussein à abandonner.    Du point de vue de ceux qui l'ont alors conçue, une attaque aérienne à haute densité ( entre 2 500 et 3 000 sorties par jour) a un double avantage : détruire l'infrastructure de base en Irak, c'est-à-dire celle qui assure la logistique arrière et garantit le ravitaillement lourd des forces, et éprouver la capacité des combattants, en cassant leur moral sous un déluge de feu et en usant leur résistance. Après quoi, l'assaut terrestre, appuyé par l'aviation, les hélicoptères et l'artillerie, est le moyen de symboliser-quasi physiquement-sur le terrain la reconquête du Koweït et sa libération, comme l'exigeaient les Nations unies.    En règle générale, on considère en Occident qu'une troupe qui serait paralysée au tiers de son potentiel de départ n'est plus en état de continuer les hostilités. Cela a été l'un des objectifs-avec la destruction des centres gouvernementaux et des usines stratégiques dans la profondeur de l'Irak-de la phase aérienne de la campagne qui s'étend entre le 17 janvier et le 24 février. Importante phase aérienne    Mais, précisément, cette phase plus spécialement aérienne a duré davantage que prévu sur décision du commandement américain, qui l'a rallongée de deux semaines environ. Pour deux raisons.    L'une est connue : les conditions atmosphériques, avec la pluie et des tempêtes de sable, ont ralenti les raids aériens. L'autre l'est moins : les alliés ont accusé du retard, au fil des jours, dans l'analyse du résultat de leurs actions à cause du mauvais temps, de l'enfouissement et du camouflage des cibles qui ont gêné les interprétations du renseignement et le choix de nouvelles opérations. Le Monde du 17 mai 1991

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