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Lorenzaccio acte I scène 4 de Musset

Publié le 03/08/2010

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musset

 

Introduction

Lorenzaccio de Musset est paru pour la première fois en 1834 dans un volume intitulé Spectacle dans un fauteuil. Cette œuvre s’inscrit dans le mouvement littéraire romantique. La pièce a été l’objet de nombreuses critiques car considérée comme trop riche et trop complexe à jouer. En effet, Lorenzaccio est un mélange singulier de tradition et de modernité, Musset mêle dans sa pièce comédie de mœurs, scène historique, drame philosophique mais aussi tragédie. Cette grande richesse a pourtant été un frein à la représentation de la pièce et Lorenzaccio ne sera jamais porté à la scène du vivant de l’auteur alors qu’aujourd’hui, elle passe pour le modèle du drame romantique. Musset publie à 20 ans son premier volume de vers intitulé  Contes d’Espagne et d’Italie. Il entreprit alors d’écrire pour le théâtre mais l’échec de La nuit vénitienne le dégoûta de présenter ses pièces au public. Il écrivit alors de nombreuses pièces destinées uniquement à la lecture dont Lorenzaccio. Je vais présenter plus précisément l’acte I scène 4 de Lorenzaccio. Dans cette scène, le Duc reçoit le cardinal Valori, de retour de Rome et ce dernier l’informe que le Pape Paul III est irrité des désordres auxquels se livre Lorenzo. Le Duc prend alors la défense de son cousin. C’est à ce moment qu’apparaît Lorenzo. Nous étudierons tout d’abord le fait que ce passage constitue une joute verbale puis nous nous intéresserons ensuite au simulacre du duel et enfin, nous terminerons par l’évanouissement de Lorenzo à la vue de l’épée. Je conclurai en montrant en quoi ce texte s’inscrit dans le genre théâtral du drame romantique. I- Une joute verbale :

➢ Comme je l’ai dit précédemment, dans cet extrait, le pape, par l’intermédiaire d’un prêtre dit au Duc que Lorenzo est un comploteur. En effet, Lorenzo est mal vu par le peuple de Florence car c’est un entremetteur, il organise des fêtes, des orgies et fournit des filles au Duc. C’est donc un individu vivant dans la débauche. ➢ La joute verbale que constitue cette scène oppose les détracteurs de Lorenzo à lui-même. Tout d’abord, à partir des didascalies, on peut noter que Lorenzo bien qu’étant plus bas par rapport à ses accusateurs domine la situation par les mots [« Lorenzo monte l’escalier de la terrasse «]. De plus, on peut également remarquer qu’il tient des propos faussement poli [« Bonjour messieurs les amis de mon cousin «]. ➢ Ensuite, Lorenzo qui est un homme instruit et cultivé, observe et prépare ses répliques ; rien n’étant laissé au hasard à la différence de la notion de spontanéité présente chez le Duc [« Une insulte de prêtre doit se faire en latin «]. La réflexion menée par Lorenzo peut donc laisser entendre que tous ses faits et gestes sont le fruit d’un acte réfléchi et prémédité. ➢ De plus, tous les échanges sont très vifs et rendu par les stichomythies, propre au combat verbal. En effet, les personnages rebondissent sur l’insulte pour la retourner contre celui qui l’a porté [« Les chiens de cour peuvent être pris de la rage comme les autres chiens « - « Une insulte de prêtre doit se faire en latin «]. ➢ Enfin, on peut également observer la réflexion de Lorenzo sur l’habit de Sire Maurice qui lui répond que son esprit est neuf, c'est-à-dire sans profondeur [« Comme votre esprit, je l’ai fait faire d’un vieux pourpoint de mon grand père «]. Ces insultes sont donc très violentes et directes. Sire Maurice, par sa réplique, fait la transition entre le combat verbal au duel avec l’épée notamment grâce à la métaphore qui dit que « l’esprit et la langue de Lorenzo sont acérées, mais qu’il veut voir si son épée l’est autant «.  II- Simulacre du duel :

➢ En premier lieu, il est important de noter que les deux protagonistes s’effacent devant le Duc et Valori qui vont jouer le rôle d’arbitre [« Une épée tirée en présence de votre Altesse est un crime punissable dans l’intérieur du palais «]. Cependant, le Duc et Valori n’ont pas les mêmes visions de la scène. En effet, Valori se met en tant qu’élément temporisateur alors que le Duc joue plutôt un élément catalyseur, il apparaît joyeux et trouve la scène amusante [« Le Duc, riant. Laissez faire, laissez faire. Allons, Renzo, je veux te servir de témoin, qu’on lui donne une épée « - « Et vous ne voyez pas que je plaisante encore ? «]. ➢ Ensuite, on peut voir que Lorenzo ne formule plus des mots d’attaque mais de crainte [« Monseigneur, que dites-vous là ? « - « Son Altesse se rit de moi «]. ➢ Enfin, le tyran, c'est-à-dire le Duc Alexandre, par son autorité et pour ses propres besoins se situent au dessus des lois. On remarque cela grâce à l’emploi d’impératifs et de tournures impersonnelles [« Pages, montez ici « - « Laissez faire, laissez faire « - « Qui parle ici, quand je parle «]. Ce duel devient sérieux lorsque le Duc aborde une notion beaucoup plus grave, l’honneur des porter le nom des Médicis [« Fi donc ! tu fais honte au nom des Médicis « - « Une épée, une épée ! Un Médicis ne se laisse point provoquer ainsi « - « J’ai ri tout à l’heur, mais maintenant, je rougis de honte. Une épée ! «]. III- L’évanouissement de Lorenzo :

➢ Lorsque le Duc insiste pour donner une épée à Lorenzo, ce dernier cesse de parler, il n’a plus aucune présence sur scène. Ceci nous apparaît alors comme une mort symbolique [« Regardez Renzo, je vous en pris ; ses genoux tremblent, il serait devenu pâle, s’il pouvait le devenir «]. ➢ Au début de la scène, Lorenzo monte l’escalier pour rejoindre le Duc et ses amis puis à la fin de la scène, il s’évanouit et tombe. L’évanouissement nous apparaît alors comme une chute [« Lorenzo chancelle, il s’appuie sur la balustrade et glisse à terre tout d’un coup «]. Cette chute est morale et exprime la déchéance, le déshonneur de Lorenzo et des Médicis. ➢ On peut aussi remarquer que le Duc appelle Lorenzo par un diminutif « Renzo « et par la déformation féminisée du nom de Lorenzo, c'est-à-dire « Lorenzetta « qui suggèrent son manque de virilité [« Regardez Renzo « - « Allons, chère Lorenzetta ; fais-toi emporter chez ta mère «]. ➢ Enfin, cette défaite symbolique de Lorenzo va déchaîner les insultes à l’encontre de Lorenzaccio, sauf Valori qui s’apitoie sur le sort du cousin du Duc. Les personnages se situent en fonction de ce qui vient de se passer sous leurs yeux, le Duc est conforté par l’idée que son cousin est inoffensif alors que Sire Maurice exprime de la haine envers Lorenzo [Valori. « Pauvre jeune homme « - Sire Maurice. « Double poltron !fils de catin ! « - Le duc. « Je voudrais bien savoir comment je n’y croirai pas «]. Conclusion :

On retrouve dans ce passage le couple Alexandre-Lorenzo qui réapparaît, sous l’éclairage, cette fois, de la politique et de ses manœuvres douteuses. Cette scène est capitale car elle engage non seulement la thématique de l’épée, du duel et de la mort qui sera présente tout au long du passage mais aussi parce qu’elle donne au spectateur et au lecteur un premier portrait de Lorenzo ; à la fois rebelle et lâche, jeune et corrompu, noble et vil. Ce passage pose toutefois une question : Qui est véritablement Lorenzo ? Cette scène s’inscrit donc totalement dans le drame romantique car la source d’inspiration de Musset est moderne. En effet, l’action se déroule à Florence à la renaissance. De plus, cette scène va à l’encontre des règles du théâtre classique en montrant l’épée et le duel sur scène bien que celui-ci n’ait finalement pas lieu. Le héros romantique incarné par Lorenzo dévoile à travers ses faits et gestes de nombreuses faces de sa personnalité et met en relief sa singularité. Le drame romantique ne s’est pas beaucoup inscrit dans le temps car trop riche en personnages et décors mais ce théâtre a réussi à se débarrasser des anciennes conventions et a commencé à introduire la vraie vie.

 

musset

« plutôt un élément catalyseur, il apparaît joyeux et trouve la scène amusante [« Le Duc, riant.

Laissez faire, laissez faire.

Allons,Renzo, je veux te servir de témoin, qu'on lui donne une épée » - « Et vous ne voyez pas que je plaisante encore ? »].

Ensuite, on peut voir que Lorenzo ne formule plus des mots d'attaque mais de crainte [« Monseigneur, que dites-vous là ? » -« Son Altesse se rit de moi »]. Enfin, le tyran, c'est-à-dire le Duc Alexandre, par son autorité et pour ses propres besoins se situent au dessus des lois.

Onremarque cela grâce à l'emploi d'impératifs et de tournures impersonnelles [« Pages, montez ici » - « Laissez faire, laissez faire » -« Qui parle ici, quand je parle »].

Ce duel devient sérieux lorsque le Duc aborde une notion beaucoup plus grave, l'honneur desporter le nom des Médicis [« Fi donc ! tu fais honte au nom des Médicis » - « Une épée, une épée ! Un Médicis ne se laissepoint provoquer ainsi » - « J'ai ri tout à l'heur, mais maintenant, je rougis de honte.

Une épée ! »]. III- L'évanouissement de Lorenzo : Lorsque le Duc insiste pour donner une épée à Lorenzo, ce dernier cesse de parler, il n'a plus aucune présence sur scène.

Cecinous apparaît alors comme une mort symbolique [« Regardez Renzo, je vous en pris ; ses genoux tremblent, il serait devenu pâle,s'il pouvait le devenir »]. Au début de la scène, Lorenzo monte l'escalier pour rejoindre le Duc et ses amis puis à la fin de la scène, il s'évanouit et tombe.L'évanouissement nous apparaît alors comme une chute [« Lorenzo chancelle, il s'appuie sur la balustrade et glisse à terre toutd'un coup »].

Cette chute est morale et exprime la déchéance, le déshonneur de Lorenzo et des Médicis. On peut aussi remarquer que le Duc appelle Lorenzo par un diminutif « Renzo » et par la déformation féminisée du nom deLorenzo, c'est-à-dire « Lorenzetta » qui suggèrent son manque de virilité [« Regardez Renzo » - « Allons, chère Lorenzetta ; fais-toi emporter chez ta mère »]. Enfin, cette défaite symbolique de Lorenzo va déchaîner les insultes à l'encontre de Lorenzaccio, sauf Valori qui s'apitoie sur lesort du cousin du Duc.

Les personnages se situent en fonction de ce qui vient de se passer sous leurs yeux, le Duc est confortépar l'idée que son cousin est inoffensif alors que Sire Maurice exprime de la haine envers Lorenzo [Valori.

« Pauvre jeunehomme » - Sire Maurice.

« Double poltron !fils de catin ! » - Le duc.

« Je voudrais bien savoir comment je n'y croirai pas »]. Conclusion : On retrouve dans ce passage le couple Alexandre-Lorenzo qui réapparaît, sous l'éclairage, cette fois, de la politique et de sesmanœuvres douteuses.

Cette scène est capitale car elle engage non seulement la thématique de l'épée, du duel et de la mort quisera présente tout au long du passage mais aussi parce qu'elle donne au spectateur et au lecteur un premier portrait de Lorenzo ;à la fois rebelle et lâche, jeune et corrompu, noble et vil.

Ce passage pose toutefois une question : Qui est véritablementLorenzo ? Cette scène s'inscrit donc totalement dans le drame romantique car la source d'inspiration de Musset est moderne.

En effet,l'action se déroule à Florence à la renaissance.

De plus, cette scène va à l'encontre des règles du théâtre classique en montrantl'épée et le duel sur scène bien que celui-ci n'ait finalement pas lieu.

Le héros romantique incarné par Lorenzo dévoile à traversses faits et gestes de nombreuses faces de sa personnalité et met en relief sa singularité. Le drame romantique ne s'est pas beaucoup inscrit dans le temps car trop riche en personnages et décors mais ce théâtre a réussià se débarrasser des anciennes conventions et a commencé à introduire la vraie vie.. »

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