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Lucien leuwen, étude de texte

Publié le 27/02/2008

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Henri Beyle, dit Stendhal (1783-1842), est l'un des romanciers français du XIXe siècle les plus célèbres. Épris de l'Italie, où il fut consul, il participa également aux guerres napoléoniennes, fréquenta les salons parisiens. Dans ses œuvres, le jeune héros, plein d'énergie pour conquérir la société ou le bonheur, mais aussi plein de mépris pour les petitesses de la société, est une projection de lui-même tel qu'il se rêvait. Il joint à cette expression de son idéal une critique de ses contemporains souvent ironique, ainsi qu'un style réaliste et nerveux, très travaillé malgré son rythme rapide. Il souffrit de son absence de succès littéraire, et son œuvre ne connut la gloire qu'après sa mort. II nous laisse des autobiographies (La Vie de Henry Brulard, Souvenirs d'égotisme), des récits de voyages, des nouvelles, des critiques littéraires, mais surtout plusieurs romans : Le Rouge et le Noir, La Chartreuse de Parme, Lucien Leuwen. La scène proposée ici est la première rencontre entre le héros, Lucien, et la femme qu'il aimera, Madame de Chastel¬ler. Contrairement à ce que l'on pourrait attendre, ce n'est pas un coup de foudre, mais un épisode presque comique, puisque le héros fait une ridicule chute de cheval devant sa future bien-aimée. Stendhal prend ici le contre-pied de la tradition littéraire qui veut que la « première vue » soit chargée d'émotion intense et partagée. Il se fait donc un contraste entre le caractère privilégié du moment et la façon dont il est traité. On y trouve cependant des thèmes plus habituels, comme le jeu des regards, le mystère, qui annoncent l'amour entre les deux personnages. Lucien Leuwen, que Stendhal a écrit en 1834-35 tandis qu'il était consul en Italie, est une œuvre restée inachevée. L'intention avouée de l'auteur est de peindre la découverte de l'amour par un jeune homme naïf, impulsif, considérant jusque-là que tomber amoureux est une faiblesse. Récemment incorporé à l'armée comme sous-lieutenant, Lucien arrive à Nancy plein d'illusions et de craintes. Sa première rencontre avec Madame de Chasteller se solde par une chute de cheval, suivie d'une seconde tout aussi humiliante dans la suite du roman. Stendhal traite le thème romanesque de la rencontre amoureuse en mêlant une touche d'ironie à l'atmosphère de rêve qui baigne la scène.

 

Commentaire de : Lucien Leuwen, de Stendhal - de \"Lucien leva les yeux et vit une grande maison\" à \"tomba et le jeta par terre.\" Lucien Leuwen, jeune sous-lieutenant, vient d'être affecté à un régiment qui va tenir garnison à Nancy. Le jour où le régiment défile en ville, Lucien, sur un cheval d'emprunt, s'abandonne à quelques réflexions désabusées. L'histoire se passe sous la monarchie de Juillet, vers 1834- 1835. Lucien leva les yeux et vit une grande maison, moins mesquine que celles devant lesquelles le régiment avait passé jusque-là ; au milieu d'un grand mur blanc, il y avait une persienne peinte en vert perroquet. [...]

 

[...] Lucien Leuwen, que Stendhal a écrit en 1834-35 tandis qu'il était consul en Italie, est une œuvre restée inachevée. L'intention avouée de l'auteur est de peindre la découverte de l'amour par un jeune homme naïf, impulsif, considérant jusque-là que tomber amoureux est une faiblesse. Récemment incorporé à l'armée comme sous-lieutenant, Lucien arrive à Nancy plein d'illusions et de craintes. Sa première rencontre avec Madame de Chasteller se solde par une chute de cheval, suivie d'une seconde tout aussi humiliante dans la suite du roman. [...]

 

[...] Commentaire Henri Beyle, dit Stendhal (1783-1842), est l'un des romanciers français du XIXe siècle les plus célèbres. Épris de l'Italie, où il fut consul, il participa également aux guerres napoléoniennes, fréquenta les salons parisiens. Dans ses œuvres, le jeune héros, plein d'énergie pour conquérir la société ou le bonheur, mais aussi plein de mépris pour les petitesses de la société, est une projection de lui-même tel qu'il se rêvait. Il joint à cette expression de son idéal une critique de ses contemporains souvent ironique, ainsi qu'un style réaliste et nerveux, très travaillé malgré son rythme rapide. [...]

Voici donc une scène de rencontre parmi d'autres : en quoi est-elle semblable, ou différente ? Ce qui peut rattacher cette scène à l'ensemble plus vaste des scènes de rencontre plus ou moins stéréotypées, c'est bien sûr l'apparition subite d'une créature blonde qui vient contraster à la fois avec le cadre et la mauvaise humeur du héros : effet de surprise. Autre effet « habituel » : la métamorphose que ladite rencontre fait subir au personnage; ses idées en effet se modifient du tout au tout, ce sur quoi insiste le narrateur : « toutes les idées tristes de Lucien s'envolèrent à l'aspect de cette jolie figure ». [...]

Mais quel est l'état d'esprit du héros à ce moment ? [deuxième partie] Lucien est comme les murs des maisons de Nancy : en proie aux « idées tristes ». C'est, dans une partie de l'extrait, à travers les yeux de Lucien que la scène, et le décor, sont perçus : regard profondément subjectif, vision peut-être déformée de la réalité... Lucien, en proie à la jalousie de ses camarades, remue des idées noires; il est mal à l'aise sur sa « rosse » qui glisse sur le « mauvais pavé », vaguement honteux. [...]

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