Macbeth

MACBETH

 

3 adaptations cinématographiques : Polanski ; Orson Welles ; Akina Kurosawa (le château de l’araignée)

 

I1

contexte de la violence (tonnerre, éclairs = déchaînement du cosmos).

sorcières: personnages maléfiques. D'entrée de jeu la pièce est sous l'égide du maléfique.

tohu-bohu = chaos

idée de désordre du monde \"le clair est noir et le noir est clair\".

 

les sorcières se rencontrent pour se donner un rdv \"dans la lande des airs\". La lande est un espace qui n'est ni la terre cultivée ni la ville ni l'urbanité ni un lieu habité; c'est un espace sauvage, intermédiaire entre 2 monde des hommes, un monde sans hommes. ça dit bien la position de ces êtres qui sont eux-mêmes des êtres intermédiaires. elles y viennent pour rencontrer Macbeth. ce sont elles qui décident d'aller à la rencontre de macbeth.

 

Les sorcières sont des personnages féminins, mais féminins hybrides: elles ont des barbes (sc 3). Lady Macbeth elle a une part de virilité. Tout cela participe à l'instabilité généralisée des valeurs et des entités.

 

brouillage des frontières (entre l'humain et l'animal, brouillage du sexe masculin/féminin etc.).

 

 

I2

Macbeth est un héros (récit de la bataille).

macbeth prend le nom d'un traître. Est ce que c'est parce qu'il prend le nom d'un traître qu'il va lui-même devenir un traître?

Le roi pense faire le bien. il va attribuer à macbeth un titre de noblesse. ce que cawdor perd, macbeth va le gagner (ce qu'il perd, c'est sa vie). Ce roi fait donc mettre à mort le traître. Mais ce traître a un titre extrêmement important, qu'il transfère donc à macbeth => acte de générosité, de reconnaissance des mérites de macbeth. Mais en faisant ça, le roi déclenche sa propre perte. C'est le pire mal: de déclencher chez Macbeth cette folie meurtrière. Les 2 (Macbeth et le roi) vont se retrouver pris dans les forces du mal.

 

 

I3

retour à la lande.

chaos total dans le langage même des sorcières.

violence de leur imaginaire (rat coupé, pouce coupé, démantèlement des corps).

le vent souffle => maîtrise des forces de la nature => puissance de ces 3 sœurs qui annoncent à l'arrivée de Macbeth le déclenchement du charme (\"le charme va se faire\"). Il semblerait donc que Macbeth soit dans la passivité.

 

un jour si noir et clair je n'en ai jamais vu. Obscurité et clarté = le bien et le mal symboliquement parlant.

grande frustration pcq elles vont laisser l'énigme: Banquo et Macbeth ne vont pas pouvoir demander des éclaircissements. C’est dans cette suspension que tout est possible.

Ce sont les sorcières qui vont faire se succéder 3 noms à Macbeth. Elles s'adressent à lui au temps présent avec 3 noms qu'il n'a pas : elles joignent donc au présent le futur et abolissent le temps. On est dans un non lieu (lande déserte) avec une abolition du temps.

 

le nom de Cawdor vient du traître, mais c'est le roi qui a donné ce nom à macbeth. D'abord macbeth sera passif (le roi lui donne ce nom) mais ensuite il sera actif: c'est lui qui s'approprie le nom de roi.

 

c'est banquo qui répond d'abord. Macbeth est dans un état de choc, de stupéfaction. c'est Banquo qui parle pcq il a encore la maîtrise de la parole.

il demande tout de suite \"êtes vous un fantasme?\" le fantasme est ce qui n'est pas réel. Mais ici ça devient réalité. Ces sorcières ne seraient elles pas une représentation du fantasme de Macbeth? Le fantasme devient folie lorsqu'il rencontre le réel.

 

Pourquoi Macbeth est-il terrorisé ?

 

Idée que la lignée est qqch de très important. « pas plus heureux » pcq il ne sera pas roi mais « plus heureux » parce qu’il produira une lignée royale (Banquo).

Lady Macbeth fait mention à plusieurs reprises du fait qu’ils n’ont pas d’enfant, mais en plus ils ont eu un enfant qui est mort. Le fait que Macbeth soit un meurtrier apparaît comme une compensation à cette absence d’enfant. Lady Macbeth et Macbeth, au lieu d’enfanter ensemble, vont tuer ensemble. Qqch d’extrêmement fort que met en place Shakespeare à l’origine du mal : ce défaut de filiation, qu’il ne peut pas y avoir de futur pour Macbeth. Il ne pourra plus se détacher de son lien avec Banquo. Il aura peur que Banquo soit son rival par ses fils.

 

Il ne peut pas se débarrasser de Banquo et de cette prophétie car les hommes qu’il a pris sous gage n’ont pas réussi à tuer Fléance : son fils est donc toujours là. De plus il y a le fantôme de Banquo qui le poursuit toujours. Idée qu’il y a donc un lien qui ne peut se rompre avec Banquo.

 

 

Macbeth : « deux vérités sont dites… Que cela qui n’est pas »

Le meurtre devient un fantasme, càd un désir qui n’est pas réalisé et qui normalement (def du fantasme) ne doit pas être réalisé. Il refoule donc ce désir. A partir du moment où ce fantasme devient une réalité, on est du côté du mal. Tout le monde a des fantasmes, mais tout le monde les refoule. Ici on est dans le cas du retour du refoulé, le surgissement de qqch d’obstrué par le surmoi.

Ce qu’ont dit les sorcières prend corps en lui, la voix extérieure des sorcières devient intérieure à Macbeth. Elles formulent un désir qu’avait Macbeth mais qu’il n’avait même pas encore réussi à énoncer.

Si on considère que les sorcières sont la figure du destin, il n’a qu’à attendre son destin, càd de devenir roi. Or Macbeth au lieu d’attendre, agit. Il n’attend pas du tout la réalisation du destin.

 

 

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                    O       O                      ß le fantasme de Macbeth

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              O    O        O     O

             O      O      O       O

               O   O         O   O

                 OO            OO

 

 

 

Il faudra la parole forte de Lady Macbeth pour que le meurtre puisse s’accomplir.

 

La peur va être un thème très important. Le mot « craindre » apparaît très souvent. Macbeth est un héros courageux, vaillant, qui n’a jamais peur. Or là il a plus peur de lui-même, de ses idées, de ses fantasmes que de toute autre chose extérieure : il n’a pas peur d’aller vaincre ses ennemis alors qu’il a peur de ses propres idées. « Pourquoi dois-je céder à l’idée dont l’image d’horreur hérisse mes cheveux ? »

 

Le rêve est très important. Il est associé au fantasme. L’essentiel de l’action se situe la nuit.

Symboliquement : lumière ó bien ; et obscurité ó mal.

Un autre thème qui apparaît tout au long de ma pièce est le sommeil. C’est un enjeu très important. Acte II sc 2 : Macbeth : « il me sembla entendre une voix qui criait « ne dormez plus ! Macbeth a assassiné le sommeil » ». Ce pourquoi il a si peur et il est si malade c’est parce qu’il ne dort plus. Sommeil = lieu où on reconstitue la vie, donc plus de sommeil ó plus de vie. Une fois que le rêve devient réalité, il n’y a plus de sommeil.

 

Macbeth a tout a fait conscience que s’il y a un destin, il s’accomplira sans qu’il bouge (« si me veut roi Fortune, sans que je bouge, peut me couronner Fortune »), donc possibilité de ne pas agir et de se laisser faire par le destin, mais Macbeth prend clairement la décision d’agir, à l’acte I sc 7.

 

 

I4

Métaphore vestimentaire. Macbeth va y adhérer et faire de son vêtement une sorte de représentation de lui-même. Il va devenir ce qu’on lui donne comme vêtement : on lui donne le vêtement de traître, il va devenir traître.

Duncan : « aucune science pour trouver par le visage la signifiance d’un esprit »

Dédoublement entre le visage et le cœur (masques que les individus portent). Vision très shakespearienne que le monde est un théâtre.

 

Macbeth : « Etoiles, cachez vos feux ! Que la clarté ne puisse voir mes désirs profonds et noirs »

Il les a entendus, ses désirs profonds et noirs, il ne veut même pas se les avouer à lui-même.

« que l’œil devant la main se ferme ;… »

La main est l’acte : il annonce qu’il va accomplir l’acte, mais il suffit de ne pas le voir.

Macbeth énonce une contradiction profonde qui est en lui. Il veut que le réel se réalise, que le meurtre soit fait mais il ne veut pas que ça vienne de ses propres pensées.