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Madame de la Pommeraye, a-t-elle eu raison de se venger?

Publié le 27/02/2008

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Source : Extrait de Jacques le Fataliste et son Maitre

Madame de la Pommeraye, a-t-elle eu raison de se venger?

Dans l’extrait, du roman Jacques le Fataliste et son Maitre, écrit comme une pièce de théâtre, La vengeance de Madame de la Pommeraye, Diderot nous met en face d’un dilemme.  Les personnages principaux, Jacques et le Maitre ont arrivé de leur voyage à cheval à une auberge pour rester pendent la nuit parce qu’il faisait un mauvais temps.  Dans l’auberge ils ont connu l’hôtesse qui aimait sa chienne plus que son mari.  Quand il était temps de se coucher et quand tout était silencieux, elle leur a raconté l’histoire de comment Madame de la Pommeraye s’est vengée.  Madame de la Pommeraye était une veuve bien élevée, qui avait des mœurs et de richesse et était vertueuse.  Elle ne voulait pas se marier parce qu’elle avait eu une déception avec son premier mari.  Le Marquis des Arcis voulait la convaincre qu’il l’aimait et qu’il ferait n’importe quoi pour l’avoir, donc il lui a proposé de l’épouser.  Après quelques mois d’insistance de la part du Marquis des Arcis, Madame de la Pommeraye a baissé la garde à cause des apparences d’amour et de jeunesse du Marquis et l’a rendu heureux.  Après quelques années, le Marquis s’est ennuyé et Mme de la Pommeraye s’en est rendue compte, puis elle a commencé à planifier sa vengeance.  Elle l’a fait tomber amoureux d’une prostituée dressée de vertu et il finit par l’épouser.  Maintenant, on va voir si elle a vraiment eu raison de se venger en analysant trois philosophes du XVIIIème siècle.

Fontenelle a écrit un essai appelé De l’origine des Fables où il nous donne une explication du commencement des mythes.  Il explique que les histories merveilleuses ont le même effet sur nous que sur les hommes primitives.  Les gens croyaient aux contes bien qu’ils étaient extraordinaires.  Comment on peut appliquer ce raisonnement à la vengeance de Mme de la Pommeraye? Celle-ci fut le cas du Marquis et d’elle-même.  Ils ont fait des fables pour convaincre l’autre et évidemment pour obtenir ce qu’ils voulaient. La première fable de cette histoire était le moment où le Marquis voulait avoir Mme de la Pommeraye et lui faire croire qu’il avait changé pour elle, qu’elle était différente et spéciale.  « La poursuite constante du marquis, … eut son effet, et Mme de la Pommeraye, après avoir lutté plusieurs mois contre le marquis, contre elle-même, exigé selon l’usage les serments les plus solennels, … s’il avait pu conserver pour sa maitresse les sentiments qu’il avait jurés et qu’on avait pour lui ».  Le problème a été que Madame de la Pommeraye savait que le Marquis était un libertin et un libertin va toujours l’être.  Elle était narcissique de croire qu’il allait changer pour elle. Elle n’était pas différent des autres femmes que le Marquis avait déjà connu.  Et ainsi elle a voulu croire cette fable.  Un autre exemple est donné par Mme de la Pommeraye quand elle transforme les deux prostituées en femmes vertueuses et dévotes, pour rendre amoureux le Marquis de Mademoiselle  d’Aisnon.    L’un a fait la même chose avec l’autre. Les deux sont presque égaux, est-ce qu’elle avait raison de se venger, NON.  Elle savait qu’il allait toujours se comporter de cette manière et elle l’a fait pour son orgueil, pour ne pas perdre cette bataille. 

Un autre philosophe de l’époque était Montesquieu et il a dit qu’il est nécessaire d’avoir de la Vertu et une des définitions de la Vertu est de ne pas avoir un intérêt particulier, de penser au bien commun.  Mme de la Pommeraye croyait qu’elle était vertueuse.  Quand on analyse son comportement on peut s’opposer.  C’est pour ça que je vais proposer quelques questions: Est-ce que Mme de la Pommeraye a dit la vérité au Marquis ?  A-t-elle pensé au bien être des prostituées quand elle les a utilisées pour sa vengeance ?  Maintenant on va voir ce qu’elle a dit : « Est-ce que vous imaginez que ce que je fais, je le fais pour vous ? Qui êtes-vous ? Que vous dois-je ? A quoi  tient-il que je ne vous renvoie l’une et l’autre à votre tripot ?  Si ce que l’on vous offre est trop pour vous, c’est trop peu pour moi ».  Ici on peu comprendre que Mme de la Pommeraye était en soi même égoïste, elle voulait se sentir bien en faisant le malheur aux autres. Toujours j’ajoute qu’elle n’avait pas raison, selon le raisonnement de Montesquieu.

Sade, un autre philosophe des lumières, avait un avis différent des autres philosophes.  Il discréditait complètement la valeur de la Vertu.  Au contraire, pour il, l’avarice, l’ambition, la vengeance et toutes sortes de crimes étaient qualités naturels de l’être humain.  La Vertu n’avait pas de lieu dans la nature, ce pour ça qu’il l’a rejeté.  En principe, Mme de la Pommeraye semblait être vertueuse et cela va contre le raisonnement de Sade.  Quand elle commence à mentir et puis à développer sa vengeance, on voit la naturalité de son crime et aussi on commence à la justifier par notre peine et notre sympathie.  À la fin de l’extrait, le narrateur nous fait réfléchir du point de vu que nous avons pris comme lecteur: «Sa vengeance est atroce mais elle n’est souillée d’aucun motif d’intérêt… cette femme en avait fait autant, pour obtenir à un mari la récompense de ses services,… »  Peut être le juste était la vengeance, on peut penser au proverbe « œil pour œil, dent pour dent ».  Pourquoi pas, il est naturel dans notre vie quotidien d’avoir ce type de raisonnement. A-t-elle eu raison de se venger ? Mais oui, pourquoi pas, elle avait laissé toute sa vertu, non par la richesse,  ni pour un titre, ni pour son intérêt propre, mais pour la douleur de la trahison que le Marquis avait commis contre elle.

Pour finir, on doit choisir qui a raison.  À mon avis elle avait raison de se venger, au contraire, à la fin elle a rendu heureux le Marquis et sa nouvelle femme.  Pardonner aurait été plus facile, plus rationnel et aurait pris moins d’effort à le faire.  Sans doute, les arguments des philosophes sont mis en évidence dans l’histoire.  Finalement, c’est votre décision de choisir qui a la raison.  

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