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MAL DU SIÈCLE

Publié le 22/02/2012

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Ensemble d'états d'âme où se mêlent l'inquiétude, l'exaltation et la mélancolie, caractéristiques de la jeunesse romantique, dans les toutes premières décennies du XIXe siècle. Les bouleversements européens liés à la fin de l'Ancien régime en France, le passage d'un siècle à l'autre, l'épopée napoléonienne avec ses enthousiasmes, ses soubresauts et son échec final, laissent la société française dans un état d'incertitude et de crise. Il s'ensuit un réel désarroi au sein de la jeunesse, qu'expriment les poètes et les écrivains. Ce mal leur semble précisément lié à la période, au « siècle» dans lequel le destin les a fait naître. Le « mal du siècle » se caractérise en particulier par : — Une sensibilité extrême, quasi maladive, avide de grandes passions, avec le sentiment que le monde est désenchanté et ne peut satisfaire les espérances qui agitent le coeur des poètes (« on habite avec un coeur plein un monde vide », écrit Chateaubriand en analysant le «vague des passions »). — Une profonde inquiétude métaphysique portant à la fois sur le sens du monde et le sens de l'existence personnelle; l'incapacité à décider de sa vie; la conscience très vive de l'incomplétude de la destinée humaine. — La mélancolie et le culte des états d'âme mélancoliques, la complaisance dans des rêveries parfois suicidaires, le désir d'épancher sa douleur au sein de la nature. Le culte du « moi », chez l'écrivain romantique, va de pair avec cette complaisance à cultiver en lui-même son propre « mal du siècle », à le contempler avec narcissisme. Le « mal du siècle», bien qu'il soit lié à une période historique déterminée, a très vite pris un sens général. On a parlé par exemple d'un « nouveau mal du siècle » à propos de Baudelaire et des poètes qui, à son exemple, ont exprimé leur désespoir (le « spleen »). L'expression « mal du siècle» finit par désigner l'inquiétude propre à n'importe quelle jeunesse vivant dans une société en crise.

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