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Malek Ouary commentaire de texte , le bateau des éxilés

Publié le 05/03/2011

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Commentaire de texte

Le bateau des exilés , Malek Ouary

 

 

Dans ce poème extrait de : « Poème et chants de Kabylie » publié en 1972 , Malek Ouary , écrivain kabyle , nous livre ses sentiments sur l'exil de son peuple vers la France après la guerre d'Algérie . L'œuvre en question est : « Le bateau des exilés » , c'est un poème en vers libre comme beaucoup d'œuvre contemporaine . Il est composé d'heptasyllabe . Mais que vivent tous ces Algériens ? Nous étudierons  comment l'auteur met en garde les exilés de la douleur provoqué et dans un second temps , l'impuissance de l'auteur face au départ de ses frères .

 

Ce texte est marqué par les différents avertissements du poète a l'égard des immigrants ,Il les prévient qu'ils vont souffrir . dans le texte , ils sont souvent placés après le vers : « Enfants formulez des vœux » .( Ce vers est le troisième vers de chaque quatrain ce qui en fait une anaphore répété tout au long du poème et  fait ressortir la mise en garde qui est en général très dur : «  L'exil lacère le foie » ). C'est en quelque sorte une requête faite aux enfants qui représentent l'innocence pour que les algériens partis en France puissent un jour revenir au pays de leur jeunesse . Il aimerait que ses compatriotes restent en Algérie . Il parle par expérience de la France et de ce que l'on ressens lorsque l'on est séparé de sa famille , ses amis , son environnement ...Il prévient ses camarades que l'éloignement de leur terre provoquera une douleur incurable hors d'Algérie .

En effet , Malek Ouary affirme que « L'exil lacère le foie » , comme un coup de couteau dans le ventre , en utilisant un vocabulaire animalier pour représenter un coup de griffe qui est la cause de la souffrance . Dans ce vers il compose une allitération du son [l] qui évoque une répétition éventuelle des coups de griffes dans le foie . Le message est clair : quitter son pays pour un autre provoque une douleur constante jusqu'au retour . Les émigrés ne seront pas heureux tant qu'ils seront loin de leurs frontières : « Des cœurs la tristesse déborde » .

Pourtant , si Malek Ouary avait la possibilité de partir en France avec les autres exilés , il le ferait : « Si je pouvais , te suivrais » .Pour la forme , c'est le seul vers du poème à ne pas être conjugué au présent de l'indicatif mais au conditionnel , il se démarque des autres vers et se met en valeur . Bien qu'être loin de son pays provoque une intense douleur , en France il y a la promesse d'un avenir meilleur . Et c'est la raison pour la quelle tous ses camarades partent . Une dizaine d'année après la guerre et l'indépendance de l'Algérie , la France était dans la période dite des « trente glorieuses »  alors que l'Algérie était un jeune pays en développement , aussi dans la logique pour les jeunes Algériens les moins patriotes , l'ambiance sociale de la France était ^plus attirante .

 

Malgré toutes ses idées , l'auteur est impuissant , il est simple observateur , il regarde le bateau représentant la France s'éloigner au large au fur et à mesure que le poème avance : « Le bateau au quai s'arrache »  jusqu'à : « Le bateau touche l'horizon »  . Ce « son amer , son acide »  ( champs lexical du poison , de la mort ) résonne aux oreille de l'auteur comme la douleur qu'il subit lorsqu'il pense à ses frères Algériens parti de leur pays .  Et comme incapacité qu'il subit face à leur exil , il est impuissant dans la douleur qu'il éprouve lorsque le bateau s'en va : « Mon cœur s'en trouve atterré » .        

 Il y a une chronologie dans le poème symbolisé par le chemin du bateau qui est aussi personnifié , il « jette son cri, » est la métaphore du klaxon du bateau lorsqu'il quitte le port . Il est le symbole de l'échéance :« plaie vive » ( plaie intérieure ouverte récemment )

Malek Ouary , est anéanti par le départ de ses compatriotes vers un autre continent : « Mon cœur s'en trouve atterré » , ce vers formé d'une allitération en [r] est explicite : son cœur , son âme reste au sol . Il est comme mort . 

Malek Ouary cherche à exprimer le danger auquel on s'expose lorsqu'on part en exil , lorsqu'on fuit ses lois et sa famille . On peut reporter ce texte aux évènements plus actuels auxquels nous assistons en France , la communauté des « Roms » qui pensaient trouver la liberté dans notre pays et qui s'en trouvent chassé . A l'instar de Malek Ouary on se demande s'il ne vaut pas mieux de rester dans son propre peuple ?

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