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Mann, Klaus - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Mann, Klaus - littérature. Mann, Klaus (1906-1949), écrivain allemand. Né à Munich, Klaus Heinrich Thomas Mann est le fils aîné de Thomas Mann et le neveu d'Heinrich Mann (l'auteur de Professeur Unrat, dont fut tiré le film l'Ange bleu). Après une enfance heureuse et privilégiée, il s'installe à Berlin où il collabore très jeune à plusieurs revues et journaux comme critique dramatique. À la même époque, avec sa soeur Erika et son beau-frère, l'acteur Gustaf Gründgens, il écrit et joue plusieurs drames décadents, dont Anja et Esther (Anja und Ester, 1925). Menant une vie de dandys bohèmes (consommation excessive d'alcool et de drogue, style de vie excentrique, noctambulisme), Klaus et Erika Mann entreprennent en 1929 un premier voyage autour du monde, qui les conduit de Paris à New York, puis à Hollywood. Mais en mars 1933, l'arrivée de Hitler à la chancellerie du Reich met brutalement fin à l'effervescence intellectuelle et artistique du Berlin des années vingt, dont Klaus Mann a été en quelque sorte la figure emblématique. Choisissant l'exil, comme le feront trois mille intellectuels et artistes allemands -- son père, lui, se réfugiera à Arosa, en Suisse --, il s'installe à Amsterdam après un passage à Paris. Là, il lance un cri d'alarme contre le régime national-socialiste (discours radiophonique du 19 mai 1933) auprès des écrivains émigrés. Toujours à Amsterdam, devenu de fait le centre de ralliement des opposants allemands au nazisme, Mann édite la revue radicale et antifasciste Die Sammlung (1933-1935). Officiellement interdit de séjour dans son pays en 1934, il publie l'année suivante Symphonie pathétique, roman dans lequel, sous le couvert d'une évocation romancée et idéalisée de la vie de Tchaïkovski, il évoque pour la première fois sa propre homosexualité. En 1936, Mann émigre aux États-Unis et prend la nationalité américaine. C'est cette même année que paraît son livre le plus connu, Méphisto, dans lequel le personnage d'Hendrik Höfgen est le portrait craché de Gründgens, son beau-frère, qui fait alors carrière sous le IIIe Reich. Hendrick Höfgen est le type même de l'artiste dont l'ambition, la veulerie, mais aussi bon nombre de compromissions, ont facilité une ascension fulgurante sous le nazisme, régime qu'en sa qualité d'artiste il aurait dû dénoncer. Couvert d'honneurs -- devenu le comédien le plus célèbre d'Allemagne, celui-ci est nommé directeur du théâtre d'État et fréquente les hautes sphères du pouvoir --, Höfgen est aussi, d'une certaine manière, la victime d'un pouvoir qui broie les individus pour mieux en faire des pantins. Bien que Méphisto ait été aussitôt lu comme un roman à clés (Gründgens, mais aussi plusieurs dignitaires nazis -- Göring et Goebbels notamment -- se seraient reconnus), Mann a prétendu avoir voulu brosser un panorama représentatif de l'époque et analyser les liens qui se nouent entre un pouvoir capable des plus épouvantables corruptions et des artistes soumis. Sur plainte du fils de Gründgens, l'ouvrage sera interdit en République fédérale jusqu'en 1966 pour diffamation. En 1939, toujours à Amsterdam, Klaus Mann fait paraître le Volcan (Der Vulkan). Le « grondement apocalyptique « du volcan évoque « l'éruption « du fascisme en Allemagne, qui s'étend en asphyxiant toute individualité. Mann appelle à un sursaut, exhortant à s'engager plus avant contre le fascisme des écrivains émigrés qui se sont réfugiés dans leur tour d'ivoire. Comme dans ses ouvrages précédents, le Volcan contient un certain nombre d'éléments directement autobiographiques. À l'entrée en guerre des États-Unis, en 1942, Klaus Mann s'engage dans l'armée américaine et sert en Italie. Incapable de survivre aux événements de l'après-guerre -- partition et occupation de l'Allemagne, guerre froide --, il se donne la mort le 21 mai 1949 dans un hôtel de Cannes. Dans une nécrologie, son oncle Heinrich Mann remarque très justement que « [son] neveu a été tué par cette époque «. L'autobiographie de Klaus Mann, le Tournant (Der Wendepunkt), édition refondue et augmentée d'une première version en langue anglaise publiée en 1942 sous le titre The Turning Point, sortira à titre posthume en 1952. L'auteur y retrace son itinéraire à la fois intellectuel, politique et psychologique, s'efforçant d'en faire aussi la chronique de son époque, « l'histoire d'un Allemand qui voulait devenir européen, d'un Européen qui voulait devenir citoyen du monde «. Ce travail exploratoire sur lui-même, qui est aussi une quête d'identité, révèle une sensibilité extrêmement tourmentée, travaillée en particulier par son homosexualité et son rapport difficile à un père (« le Magicien «) qui l'humilie. La sensibilité de Klaus Mann, telle qu'elle s'exprime dans cette autobiographie, est assez proche de celle d'un René Crevel, dont il fut un temps l'ami. Parmi les autres oeuvres de Mann, on retiendra la Danse pieuse (1926), sur le Berlin enfiévré mais désenchanté des années vingt, Alexandre (Alexander, Roman der Utopie, 1929), André Gide et la Crise de la pensée moderne (André Gide and the Crisis of Modern Thought, 1943), mais aussi son Journal (dont le second tome « les Années d'exil « a été publié dans sa traduction française en 1998), qui s'achève à la veille de sa mort, en mai 1949. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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