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Mariage de figaro acte III scène 15

Publié le 07/04/2013

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mariage
Pierre Beaumarchais est un écrivain français du siècle des lumières, auteur de pièces dont les plus connues sont La Folle Journée ainsi que Le Mariage De Figaro. Cette dernière, écrite en 1778, subit la censure omniprésente au XVIIe, et ne pourra être jouée que bien plus tard : pour cause, elle présente des relations entre maîtres et valets tout à fait insolentes et inconcevables pour l'époque. Nous allons étudier la scène du procès qui se déroule à la fin du troisième acte. Pour comprendre comment les personnages en sont arrivés à cette scène, il faut rappeler les principales problématiques du livre. En effet, le mariage qui doit se dérouler entre les valets Suzanne et Figaro risque de ne pas avoir lieu car le Comte à pour souhait de faire valoir son droit de cuissage sur la servante. S'ajoute à ce problème de taille Marceline, éperdument amoureuse de Figaro. C'est cette dernière qui est à l'origine du procès, en effet, elle aurait reçu une lettre qui contraindrait Figaro à l'épouser et à la rembourser.   Nous allons, dans un premier temps, dépeindre le comique de cette scène pour en interpréter, dans un second temps, la dimension critique qui installe un registre satyrique.     Cette scène présente clairement un registre comique qui s'exprime au travers de différentes techniques. On dégage dans un premier temps un comique de situation. Cette scène prend un aspect clairement compliqué, les différents partis se renvoient la balle autour du fait qu'un seul petit mot (ou/et) peut changer la totale signification de la lettre. D'ailleurs la situation, au vu des différentes interventions, est assez rythmée, ainsi la rapidité du récit porte le public à sourire lors d'une représentation théâtrale. La dimension comique de la situation s'accentue autour du retournement de situation en moins de trois répliques, ce qui est mis en avant par l'antithèse exprimée par Figaro (J'ai gagné[..], j'ai perdu).   Le caractère des personnages implique aussi une dimension comique. En effet, leurs noms sont tout d'abord assez frappants. Le nom de double-Main est attribué au greffier, ce qui porte à sourire. De plus, il présente une attitude pour le moins paradoxale, puisqu'il passe son temps à lire (champ lexical de la lecture « lit « « papier «)et n'accorde que très peu d'attention à son rôle, il est même rappelé à l'ordre par le juge (« allez «). On remarque aussi l'appellation paradoxale qui est attribuée à Marceline « Verte-Allure «, qui exprime une idée de jeunesse, alors que le personnage est assez âgé. Ce personnage est aussi ridiculisé par la longueur de son nom qui s'oppose d'ailleurs au personnage de Figaro qui n'a pas de nom car non-baptisé. Le nom de Brid'Oison est aussi dépréciatif pour le juge, qui est d'autant plus ridiculisé par ses bégaiements incessants( « I-il « « Dou-ouble-Main «). Pour finir, les didascalies ridiculisent l'huissier qui est toujours présenté comme glapissant et qui répète sans cesse les même mots.   Pour finir, on retrouve aussi un comique de mots présent dans la seconde moitié de la scène. Il s'insère au travers des petits mots qui sont à l'origine de la discorde de cette audience « et/ou «. Ils sont répétés dans de nombreuses interventions pour lancer le débat, de plus ils sont mis en italique ce qui montre que lors de la représentation, il y aura une accentuation qui portera le public à sourire. On remarque aussi un jeu d'opposition « je soutiens moi que «, ainsi que les connaissances en grammaire de Bartholo et Figaro qui mettent en concurrence les deux hommes.   On a donc un comique qui s'exprime sous trois aspects dans cette scène. Néanmoins, il s'avère que l'argumentation implicite cache une satyre des différents rôles des personnages de la scène. Cette satyre va concerner principalement la justice. Dans un premier temps, c'est l'attitude du Comte qui est mise en avant et critiquée. Dans un procès censé être impartial, des affaires sont clairement mises de côté (sous le prétexte que les deux partis « on raison «) pour en arriver à l'affaire où le Comte espère obtenir gain de cause. Par la suite, le juge lui-même préfère mettre l'accent sur la noblesse du Comte « noble, très noble, infiniment noble « (gradation ascendante) Dans un deuxième temps, c'est Bartholo, médecin, et, pour l’occasion avocat qui est critiqué. Il est ridiculisé par sa trop grande confiance en lui notamment lorsqu'il évoque l'exemple d'Alexandre le grand « Jamais cause plus intéressante […] Alexandre le Grand, qui promit mariage à Thalestris. « Le lecteur n'est que très peu convaincu par son argumentation, et au plus on dénombre d'exemples, au moins Bartholo ne devient persuasif. Bartholo est définitivement tourné au ridicule lorsque Figaro emploie l’exemple du médecin dans son argumentation «  ou la maladie vous tuera, ou ce sera le médecin «. C'est donc la médecine qui s'ajoute à la critique de l'avocat.   On relève finalement la satyre émise par Figaro, au sujet de la profession d'avocat. Cette critique est mise en avant par des réseaux lexicaux. On relève des verbes à l'infinitif qui résument pour lui, la profession d'avocat « ruiner...ennuyer...endormir «, le portait prend donc une dimension clairement péjorative. A cette critique s'ajoute le champ lexical de l'attitude des avocats «  suant à froid, criant à tue-tête, et connaissant tout «, et pour finir, il ajoute que selon lui, les avocats parlent beaucoup mais sans intérêt ni pertinence particulière. Il se met d'ailleurs à l'écart de cette vision lorsqu'il commence son élocution par « en peu de mots «.   Cette scène pouvant paraître comme une scène de la pièce parmi d'autre prend en fait une dimension toute particulière. Par son registre comique elle rit de l'institution de la justice, et par son aspect satyrique elle remet en cause la justice et critique le trop grand pouvoir de la noblesse. C'est là que réside le talent de Beaumarchais, au travers de situations de tout les jours, il traite de sujet plus profonds.

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