Marot, l'Adolescence clémentine (extrait).

Marot, l'Adolescence clémentine (extrait). La diversité des genres, des thèmes et des styles poétiques qui composent l'Adolescence clémentine doit être considérée comme une volonté de l'auteur de faire part de sa capacité à illustrer et à varier l'art et les codes de la Grande Rhétorique. Poèteconteur cherchant avant tout à séduire son auditoire, Marot allie ainsi l'inspiration « basse « et l'apparente simplicité de sa poésie avec le jeu auquel il se livre constamment -- même dans les factures les plus rigides -- sur les artifices pompeux et les possibilités dialogiques du langage. L'Adolescence clémentine de Clément Marot À une Dame pour la louer Rondeau, où toute aigreur abonde, Va veoir la doulceur de ce Monde : Telle doulceur t'adoulcira, Et ton aigreur ne l'aigrira. Trop plus qu'en aultre en moy s'est arresté Fascheux ennuy : car Yver, & Esté N'ay veu que fraulde, hayne, vice, & oppresse Avec chagrin : & durant ceste presse, Plus mort, que vif au Monde j'ay esté. Mais le mien cueur (lors de vie absenté) Commence à vivre, & revient à santé, Et tout plaisir vers moy prend son adresse, Trop plus qu'en aultre. Car maintenant j'aperçoy loyaulté, Je voy à l'oeil Amour, & feaulté, Je voy vertu, je voy pleine lyesse. Tout cela voy : voire mais en qui est ce ? C'est en vous seule, ou gist toute beaulté Trop plus qu'en aultre. Source : Marot (Clément), l'Adolescence clémentine, 1532. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.