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Commentaire composé: Clément Marot, L'Adolescence Clémentine, Chanson III

Publié le 09/09/2012

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Toutefois, si l'on observe le schéma rimique du poème, on remarque que la tentative du poète est vaine car la fatalité s'inscrit dans la chanson, dans son rythme et son dénouement et il parait impossible d'y échapper. Dans la première strophe, le recours aux rimes annexées produisait, dans le cadre d'une analyse de l'évolution du sentiment amoureux, une impression de stabilité et de confiance envers l'avenir. Dans le cadre d'une analyse du thème de la fatalité, l'effet d'enchaînement logique produit par les rimes implique une menace présente dès le printemps des sentiments, une fatalité ignorée du poète aveuglé par l'amour. Dans la seconde strophe, l'utilisation des rimes couronnées produisait d'abord une impression de souffrance et de débordement de la passion; mais elle traduit également la présence de la fatalité par les sonorités répétitives qu'elle implique, produisant un écho et empêchant de ce fait les passions de s'essouffler. L'écho renvoie ainsi au locuteur sa condition inévitable, et tous ces élans sont vains. Enfin, dans la dernière strophe, la tentative du poète pour décider du déroulement des évènements est véhiculée par les rimes enchaînées. Mais l'enchaînement trop rapide des idées, dans une phrase qui n'est qu'un souffle, dépasse encore une fois le locuteur qui n'est toujours pas acteur**; le désespoir décide de cette stratégie et non la raison. Il n'est toujours pas libre**. Le thème de la fatalité est donc au centre de cette chanson: dans sa forme, son rythme et l'histoire qu'elle raconte.

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« condition inévitable, et tous ces élans sont vains.

Enfin, dans la dernière strophe, la tentative du poète pour décider du déroulement des évènements est véhiculée parles rimes enchaînées.

Mais l'enchaînement trop rapide des idées, dans une phrase qui n'est qu'un souffle, dépasse encore une fois le locuteur qui n'est toujours pasacteur**; le désespoir décide de cette stratégie et non la raison.

Il n'est toujours pas libre**.Le thème de la fatalité est donc au centre de cette chanson: dans sa forme, son rythme et l'histoire qu'elle raconte. Si la fatalité semble régir le déroulement de l'action et même les comportements du locuteur, n'oublions pas que la composition de notre poème relève d'une démarchepoétique dans laquelle il semble nécessaire de prendre en compte la place du poète.

Si l'on s'intéresse encore une fois à la première strophe de notre chanson, onremarque qu'elle décrit le locuteur dans sa condition de poète.

Le vocabulaire musical relevé plus tôt constitue ainsi une référence à la réalité.

Comme on parle dethéâtre dans le théâtre, on pourrait dans ce cas parler de "poésie dans la poésie" ou même de "chanson dans la chanson" puisque le poète fait explicitement allusion àson acte créateur: "s'on m'oyt pousser sur ma chanson" (v 5).

Il semblerait donc que le poète raconte une histoire non fictive, dans laquelle il est le poète qu'il est dansla réalité.

Ainsi, on pourrait également reconsidérer l'appel désespéré au "Dieu des Amans" comme un appel de créateur à créateur: le poète qui n'a de pouvoir quesur ce qu'il créé, fait appel au créateur pour qu'il le sauve, se désignant comme son "Serviteur".

Toutefois, la référence à sa condition de poète dans sa chanson,n'assure en rien la sincérité de Marot dans son écriture.. »

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