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Maupassant et la réalité dans son « état normale » et dans sa banalité

Publié le 22/10/2010

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maupassant

 

Maupassant, aux yeux de certain, a eu tord de représenté la réalité dans son « état normale « et dans sa banalité

De nombreux éléments sont passés sous silence. Le lecteur manque d'informations pour comprendre les décisions et les relations entre les personnages. Nous progressons dans le récit sans savoir où cela va nous conduire car nous découvrons les évènements en même temps que les personnages eux même. 

Les personnages secondaires restent transparents, ils ne sont pas assez développe et nous comprenons difficilement leurs interventions au milieu du récit. Nous avons l'impression qu'ils font parti du décor. D'autres le sont davantage mais reste tout de même très secret : on ne connait pas leur passé, leur projet et l'analyse de leurs sentiments est abrégée. Certaines de leurs décisions restent incomprise par le lecteur : nous ne concevons pas comment M Roland n'a pas pu s'apercevoir de l'adultère. Cela est du au manque de dialogue entre les personnages.

Cependant, Maupassant s'est beaucoup attardé sur Pierre et sur l'analyse de ses sentiments trop répétitive. II a négligé certains détailles qui  auraient pu rendre son récit plus passionnant :

l'amour entre Pierre et Mme Rosemilly est passé sous silence mais reste quand même visible par les quelques indices qu'il ose nous révéler

 De plus les personnages ne sont pas attachant, ils réagissent de façon tout a fait banal sans surprendre le lecteur.  Maupassant aurait pu davantage développée l'histoire d'amour impossible entre Pierre et Mme Rosemilly, auquel le lecteur ce serait attaché. Ce ne sont pas de véritable héros qui agissent avec grandeur d'âme et grande sensibilité. Jean reçoit un héritage important et n'en délivre pas le moindre sous à son ainé. Ils recherchent principalement une bonne situation sociale et un avenir sans problème : cela peut expliquer quelques incompréhension du lecteur au sujet du mariage entre M et Mme Roland qui semble être un mariage de convenance comme il se faisait à l'époque. Nous pouvons également comprendre la décision de Mme Rosemilly qui a renoncer a son amour pour Pierre. Mais nous restons déçu par leur choix même si elles peuvent être compréhensifs.  Nous attendons, à ce que les personnages soient confrontés à des difficulté auxquels nous serions incapable de nous livrer. Cela est gênant pour le lecteur car il peut se reconnaître a travers l'ensemble des personnages : Pierre a travers la jalousie obsessionnel, Jean à travers son égoïsme...  Maupassant a choisi de raconter les événements d'un point de vue externe. La froideur de ce roman en est la conséquence. Il n'a pas choisi de séduire le lecteur par des scènes émouvantes et surprenantes mais seulement de rapporter des faits en évitant «  avec soin tout enchainement qui paraitrait exceptionnel «

Il n'y a pas de véritables dénouement ce qui donne au récit une certaine lenteur.

Le roman commence « in médias res «, le lecteur se retrouve dans ce bateau, au milieu des eaux en train de pécher.  On ne s'imagine pas réellement le contexte car il n'est pas décrit, il n'y a aucune  descriptions de lieu, mais quelques indications temporelles. Seul les personnages nous sont présentés un par un, à la manière d'une pièce de théâtre. 

Nous progressons dans le récit sans davantage de carte en main. La simplicité de l'histoire engendre une certaine monotonie :  il manque des péripéties qui rendrait le roman plus passionnant. Le lecteur « se noie « dans ces lignes qui ne délivrent presque aucun secrets. Les descriptions sont trop nombreuses et ne font pas avancés le récit, ce qui rend quelques passages un peu vague.  Elles délivrent des indications sur certain personnages mais ne sont pas perceptible à une première lecture. Ce roman est en fait une ouvre complexe qui nous fait réfléchir, alors que le lecteur rechercherait plutôt une certaine évasion. Nous sommes déçus par cet ouvrage qui ressemblerait plutôt a un exercice de style qui illustrerait sa préface : nous avons été séduit par un grands nombre de ces romans et nouvelles comme Bel Ami ou encore La Parure dans lesquelles Maupassant a su nous surprendre de part sa finesse et son talent. Nous restons donc un peu perplexe face à ce roman qui est très différent de ces précédents écrits. 

Nous nous posons un grands nombres de questions sur sa composition ou sur ces personnages qui  restent sans réponses:   Maupassant aurait du nous détailler davantage le passe de la famille Roland qui n'est pas expliqué. On ne comprend  pas pour quelles raisons Mme Roland a épousé un homme qu'elle n'aimait guère et surtout les raisons qui rendent Pierre aussi jaloux de son frère. Des détails sur leur enfance aurait pu expliquer leurs relations. 

De plus, la fin du roman reste un peu en suspend, les raisons qui ont pousé Pierre a quitté sa famille sont ambigu. Cherchait il a fuir son amour pour Mme Rosemilly ou la jalousie qu'il éprouvait envers son frère ? 

 

Pour ma part, je pense que Maupassant a eu tord de vouloir représenter la réalité dans son état normale et dans sa banalité

Le récit que nous délivre Maupassant est simple. Il nous raconte l'histoire d'une famille qui semble ordinaire, par son statut sociale et familier : les parents sont des anciens bijoutiers qui sont venus s'installer au Havre et ont deux enfants Pierre médecin et Jean avocat.

Mais  nous découvrons, au fil des pages, le mystère qui plane sur cette famille, l'adultère de la mère, l'héritage de jean qui éveille la jalousie de Pierre

Maupassant s'est inspiré de faits réels, la jalousie fraternelle et le rejet de sa propre famille, qui ont pu marquer la vie de tout individu. Ce sont encore des sujets d'actualité même si ils sont perçus de nos jours de façon différente. 

Pour la rédaction de son roman, il a adopté un statut d'observateur plus que d'inventeur, ce qui laisse place au réalisme. Comme ils nous l'explique dans sa préface intitulée le roman   le but d'un romancier «  qui prétend nous donner  une image exacte de la vie [...] n'est point de nous raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir, mais de nous forcer à penser, à comprendre le sens profond et caché des évènements. « 

Le lecteur est guidé implicitement dans sa compréhension du récit : Maupassant joue sur la symbolique des mots qu'il emploie  avec parfois des sous entendus qui renvoient aux chapitres précédents. On ne s'imagine pas l'histoire de la même façon au début et à la fin du récit et on ne peut en aucun cas deviner la suite des évènements. Il su adapté son style d écriture avec le message qu'il a voulu transmettre : la jalousie et l'argent peuvent « détruire « les relations, entre les individus même si l'argent n'est pas une chose essentiel au bonheur d'un être humain.n rôle important. Cependant, ils ne sont pas tous présenter de la même façon : des descriptions plus aproffondis de certains nous démontre qu'il leur attache plus d'importance.

Il y a des personnages secondaires qui restent mystérieux, et auquel le lecteur ne s'attache pas vraiment.

Le père est présenté comme un personnage sans réellement d'importance, naïf et  qui semble ne pas comprendre la « tragédie «  qui s'abat sur sa famille. Il apprend seulement à la fin du récit, le mariage de son fils Jean avec Mme Rosemilly. Maupassant a mis l'accent sur le fait qu'il n'est pas réellement le père de jean ce qui remet en cause l'importance de son accord. 

C'est grâce à ces indices subtiles,  qu'il nous apparaît, au fur et a mesure, un nouveau personnage qui sait et cache peut être lui aussi de nombreuses choses. Mais nous ne sommes pas certain de nos hypothèses car nous les  fondons sur des faits qui reste incertains. Maupassant nous laisse donc imaginer notre propre récit, qui pourrait être différent selon les individus et les points de vue ;  des personnages et paroles pourraient être abordés et compris de diverses manières. 

D'autre personnage secondaires comme le pharmacien Marowsko permet au lecteur de comprendre et d'assimiler certaines informations : Pierre n'est pas réellement le seul qui aie des doutes sur la paternité de Jean.

De plus, la découverte des personnages importants est progressive ; des informations plus précis nous sont livrées par Maupassant. Nous découvrons leur véritable identité à laquelle on pourrait s'identifier, ce qui contribue également au réalisme du récit. 

Au début du roman, Mme Roland semble heureuse avec son mari, ce qui « cache « sa véritable personnalité. Elle a commis l'adultère qui était, au 19ème siècle, considéré comme un délit de droit pénal passible d'emprisonnement, mais à vécu un amour passionné avec le personnage de M Maréchal.

Nous pouvons mettre en parallèle son histoire avec celle de Mme Rosemilly : nous avons l'impression qu'elle épouse Jean non pas parce qu'elle l'aime mais pour garantir une bonne situation sociale, ce qui pourrait la conduire plus tard à commettre elle aussi « l'irréparable «. L'histoire pourrait se répéter : au chapitre 6 Pierre dit à son frère :

"Je m’instruis. J’apprends comment on se prépare à être cocu.", nous pouvons anticiper sur le futur de Jean et de Mme Rosemilly, mais sans aucune certitude.

Maupassant a concentré son récit sur le personnage de Pierre. Le lecteur connaît un certain nombre de choses sur ce personnage, mais il reste quand même  étrange, et fascine le lecteur qui s'y attache plus rapidement. Nous nous reconnaissons davantage à travers ce personnage et en particulier à travers la jalousie qu'il éprouve envers son frère. Cette jalousie s'éveille avec l'héritage de Jean. Nous pouvons dire qu'elle se trouve au centre du récit et remarquer de nombreuses opposition entre les deux frères : tout d'abord par leur disposition sur le bateau au début du roman, l'un est à bâbord, l'autre à tribord, ils ont en face et mesure leur forces physiques. Nous comprenons qu'ils se livrent à un duel pour séduire Mme Rosemilly .Cette jalousie est présente depuis l'enfance « Jean avait été un model de douceur, de bonté et de caractère légal ; et Pierre s'était énervé, peu à peu, à entendre vanter sans cesse de ce gros garçon dont la douceur semblait être de la paresse «. 

Le symbolisme est très présent dans ce récit : Maupassant illustre des passages à travers des scènes emblématiques dont la finesse de la description ne peut être perçu lors d'une première lecture. De la vient toute la finesse de ce roman et le talent de Maupassant.

L'eau est omniprésente dans le récit : nous la découvrons dans la majorité des scènes, en particulier lors de la promenade pensive de Pierre, après la découverte de la véritable relation entre M Maréchal et Mme Roland. Cet instant lui semble de tout répis puisque la mer reste pour l'instant un lieu d'évasion infini pour lui. Plus tard elle peut être envisagée comme prison «  une heure plus tard, il s'était étendu sur son petit lit marin, étroit et long comme un cercueil « Elle joue également un rôle important, dans la demande en mariage de Jean. Son visage et celui de Mme Rosemilly se reflète à la surface de l'eau . Nous pouvons comprendre à travers cette scène que Mme Rosemilly voit le reflet de sa vie avec Jean dans le miroir des eaux et constate alors que son avenir sera plus sécurisé, 

Nous nous apercevons  donc plus tard que l'appartement de Jean va devenir le symbole de la rivalité entre les deux frères.

Nous pouvons dire également qu'il existe un « écho « entre différentes scènes. La composition du roman est symétrique. La première et la dernière scène se déroulent toute deux a bords de la Perle avec les même conditions de climatiques : il n' y a pas de vent, il faut donc ramer. Seulement , dans le premier chapitre, la famille Roland observe La Normandie, transatlantique rentré au port tandis qu'au chapitre 9, ils observent La Lorraine, transatlantique quittait le port en regardant Pierre s'éloignait. Mme Roland se rend compte alors de l'amour qu'elle éprouve pour son fils, « il lui semblait que la moitié de son cœur s'en allait avec lui, il lui semblait aussi que sa vie était finie « 

La mer joue encore dans ce passage un rôle important, car elle est le symbole de son départ. Il quitte sa famille, la terre ferme pour se retrouver prisonnier dans cette cabine qu'il va devoir supporter pendant plusieurs années.   

Nous nous posons un grand nombre de questions sur ce passage qui reste très mystérieux. Nous ne savons pas si Pierre va revenir un jour ou s'il est définitivement parti comme pensent Mme Roland.

Cet effet est recherché par Maupassant, qui a construit son intrigue dans le but de nous faire spéculer. De nombreux événement sont passés sous silence et il manque des renseignements au lecteur pour n'avoir aucun doute sur la relation entre les personnages et leurs pensés. Il a joué avec le désir des lecteurs de tout savoir sur les personnages, leur passé, leur futur, pour les forcer à réfléchir.

Comme il exprime dans sa préface, il a décrit et raconté des événement se rapportant à plusieurs personnages « à une certaine période de leur existence et les conduire, par des translation naturelles, jusqu'à la période suivante « Il a du sélectionner les passages de la vie des Roland les plus importants pour faire de son récit un court roman

Il a montré de cette façon «  tantôt comment les esprits se modifient sous l'influence des circonstances environnantes, tantôt comment se développe les sentiments et les passions[...]comment on se combat dans tous les milieux sociaux, comment lutter les intérêts bourgeois, les intérêts d'agent, de famille et de politique « Et à réaliser une critique de la société de cette époque : il critique le manque de dialogue et de discussion qui régnait à cette époque, il critique également le mariage, à travers celui de la famille Roland et celui de Mme Rosemilly et Jean. Il considère que l'argent n'est pas un élément essentiel au bonheur des êtres humains et qu'il engendre souvent le malheur, comme il le démontre également dans son œuvre « La Parure « 

De même la critique de la jalousie est aussi importante, Maupassant ayant lui aussi connu cette haine envers son frère, rivaux depuis toujours. Cela  peut être perçu par le fait que Pierre et Jean n'est pas sa seul œuvre où la jalousie et les conflits familiaux sont les sujets majeurs du récit. Il a utilisé des faits non seulement réalistes mais dont il s'est inspiré de sa propre expérience.

 

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