Mers el-Kébir

Mers el-Kébir (en arabe, Marsa al-Kabir), port d’Algérie (wilaya d’Oran) situé sur le golfe d’Oran. Premier chantier naval d’Algérie et importante base militaire, Mers el-Kébir se trouve à 8 km à l’est d’Oran. Ancien port romain (Portus Divinus), ce « Grand Port » (traduction de Marsa al-Kabir) devient, au xiie siècle, l’un des arsenaux de la marine du souverain Abd al-Mu’min. Au xve siècle, les sultans de Tlemcen y font construire une petite ville qui accueille les Andalous chassés d’Espagne, et dont le port est fréquenté par les corsaires. Occupée à deux reprises par les Portugais (1415-1437 et 1471-1477), Mers el-Kébir devient espagnole en 1509, en même temps qu’Oran. Elle est la première ville à être occupée par les Français en 1830, qui en font une base navale en 1835. Le 3 juillet 1940, la flotte française connaît à Mers el-Kébir un des épisodes les plus douloureux de son histoire : la destruction de nombreux navires et la mort de près de 1 300 marins, à la suite de l’attaque de la flotte britannique (voir Mers el-Kébir, attaque de). Après 1945, d’importants aménagements maritimes et souterrains sont réalisés, qui font de Mers el-Kébir la première base navale militaire française et le port-abri anti-atomique de la Méditerranée. Une des clauses des accords d’Évian qui, en 1962, mettent un terme à la guerre d’Algérie, prévoyait que la base reste française pendant 15 ans : celle-ci a finalement été rétrocédée par anticipation à l’Algérie en 1967.