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Meyer, Conrad - écrivain.

Publié le 28/04/2013

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Meyer, Conrad - écrivain. 1 PRÉSENTATION Meyer, Conrad (1825-1898), poète et conteur suisse d'expression allemande, l'un des précurseurs du symbolisme allemand. 2 ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES Né à Zurich, fils de conseiller d'État, Conrad Ferdinand Meyer évolue, enfant, au sein d'un milieu intellectuellement très favorisé. Après le décès prématuré de son père (dont il restera très affecté) en 1840, Meyer entreprend, conformément au souhait de sa mère, des études de droit, qu'il interrompt en 1852 en raison de son état dépressif. Meyer reprend par la suite des études d'histoire et se consacre à la traduction d'ouvrages historiques en langue française. Les voyages qu'il effectue à Munich, à Paris (1857) et surtout en Italie (1858 et 1871-1872) éveillent sa curiosité pour les maîtres espagnols et hollandais des XVIe et XVIIe siècles, ainsi que pour l'art antique et la Renaissance. Son périple italien lui inspire notamment le poème Der römische Brunnen (« la Fontaine romaine «), intégré au recueil Poésies (1882), et un cycle consacré à Michel-Ange. En 1864 paraît un premier recueil de poèmes intitulé Vingt ballades d'un Suisse (Zwanzig Balladen von einem Schweizer). Cette oeuvre laisse transparaître un lyrisme symbolique sans précédent dans la littérature d'expression allemande, à l'image de ses textes ultérieurs, tels Derniers jours de Hutten (Huttens letzte Tage, 1872), suite de tableaux historiques en vers et premier grand succès de l'auteur, ou Engelberg (1872). En 1875, Meyer épouse Louise Ziegler. De leur union naît une fille, Camilla, en 1879. La fréquentation de Gottfried Keller lui inspire une série de nouvelles humoristiques intitulées le Coup de feu en chaire (Der Schuss von der Kanzel, 1877), ainsi que Plaute au Couvent (Plautus im Nonnenkloster, 1882). En 1887, en proie à une grave maladie, il sombre dans une dépression dont il ne sortira jamais. 3 OEUVRE L'extraordinaire diversité des influences auxquelles a été soumis Meyer, dont l'inspiration puise à la fois aux sources des cultures germanique, française et italienne, se retrouve dans toute son oeuvre. En effet, si ses poèmes -- les premiers en particulier -- portent clairement la marque du préromantisme allemand (voir Romantisme), sa prose et son lyrisme ont, à l'évidence, été influencés par sa lecture des poètes français. Toutefois, l'enthousiasme que suscite chez lui la création de l'Empire allemand en 1871 et l'admiration fervente qu'il voue à Bismarck lui feront préférer l'allemand au français ; c'est dans cette langue qu'il s'exprimera désormais. Partageant l'engouement de son époque pour les idéaux de la Renaissance, Meyer va, par ailleurs, développer dans son oeuvre une vision de l'histoire largement inspirée par Jakob Burckhardt, dépeignant ses personnages comme des êtres héroïques, bien qu'esseulés et hantés de sentiments inavouables. L'histoire constitue ainsi la toile de fond des nouvelles l'Amulette (Das Amulett, 1873), Georg Jenatsch (1876), le Saint (Der Heilige, 1880), la Tentation de Pescara (Die Versuchung des Pescara, 1887) et le Page de Gustave-Adolphe (Gustav Adolfs Page, 1882). Des personnages en proie à des tiraillements internes ou des figures historiques marquantes, telles que Thomas Beckett ou Fernando Francesco d'Avalos Pescara, y tiennent un rôle central et permettent à l'auteur, à travers eux, d'exprimer sa fascination pour la grandeur, son culte de la force et sa sensibilité passionnée. Au travers de ces récits, Meyer réalise enfin la synthèse à laquelle il aspire, entre culture germanique et culture latine. La prépondérance du rôle accordé au narrateur constitue, en outre, l'un des traits majeurs des nouvelles de Meyer. Par le biais du narrateur, en fait son double « déguisé «, l'auteur peut évoquer librement ses obsessions, par exemple la nature difficile des relations, vaguement incestueuses, qu'il entretient avec sa mère dans les Souffrances d'un garçon (Das Leiden eines Knaben, 1883), les Noces du moine (Die Hochzeit des Mönchs, 1884) et la Femme du juge (Die Richterin, 1885) ; nouvelles dans lesquelles puisera plus tard Freud pour étayer ses thèses. Le recueil Poésies (Gedichte, 1882), composé de textes qui datent, pour les plus anciens d'entre eux, de 1864, fait de Meyer l'un des auteurs lyriques les plus remarqués de l'époque de Bismarck et le précurseur du symbolisme allemand. Et même si ses Ballades sont parmi les moins lyriques des textes rassemblés dans ce recueil, elles n'en sont pas moins le fruit d'une réflexion pleinement aboutie et, à ce titre, comptent au nombre des plus belles ballades de la littérature suisse. Dans les autres poésies, purement lyriques, de ce recueil, Meyer marie harmonieusement la profondeur de la pensée allemande et la forme latine, l'imagination nordique et le sentiment de la nature propre à la poésie suisse. Des quelque deux cents poèmes écrits par l'auteur, « peut-être douze ou quinze approchent la perfection, et sept ou huit l'atteignent «, a pu écrire Hugo von Hofmannsthal. Certains, tels Wetterleuchten, Schwarzschattende Kastanie, Eingelegte Ruder et Weihgeschenk, ont largement influencé la poésie lyrique de Rainer Maria Rilke. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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