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Molière, Tartuffe (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Molière, Tartuffe (extrait). Sous les dehors d'un religieux austère, Tartuffe s'est acquis les faveurs du gentilhomme Orgon, qui lui a ouvert sa maison. Le faux dévot devient son maître à penser et régente insidieusement la vie de toute la famille. Tandis qu'il continue d'offrir à son hôte une image valorisante, les autres membres de la famille se liguent pour dévoiler l'imposture aux yeux du maître de maison. Elmire, femme d'Orgon, affecte de céder aux avances de Tartuffe. Pour sa défense, le mystificateur démasqué présente l'hypocrisie comme une qualité chère au dévot qui n'en reste pas moins homme. Tartuffe de Molière (acte III, scène 3) TARTUFFE Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme ; Et lorsqu'on vient à voir vos célestes appas, Un coeur se laisse prendre, et ne raisonne pas. Je sais qu'un tel discours de moi paraît étrange ; Mais, Madame, après tout, je ne suis pas un ange ; Et si vous condamnez l'aveu que je vous fais, Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits. Dès que j'en vis briller la splendeur plus qu'humaine, De mon intérieur vous fûtes souveraine ; De vos regards divins l'ineffable douceur Força la résistance où s'obstinait mon coeur ; Elle surmonta tout, jeûnes, prières, larmes, Et tourna tous mes voeux du côté de vos charmes. Mes yeux et mes soupirs vous l'ont dit mille fois, Et pour mieux m'expliquer j'emploie ici la voix. Que si vous contemplez d'une âme un peu bénigne Les tribulations de votre esclave indigne, S'il faut que vos bontés veuillent me consoler Et jusqu'à mon néant daignent se ravaler, J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille, Une dévotion à nulle autre pareille. Votre honneur avec moi ne court point de hasard, Et n'a nulle disgrâce à craindre de ma part. Tous ces galants de cour, dont les femmes sont folles, Sont bruyants dans leurs faits et vains dans leurs paroles, De leurs progrès sans cesse on les voit se targuer ; Ils n'ont point de faveurs qu'ils n'aillent divulguer,Et leur langue indiscrète, en qui l'on se confie, Déshonore l'autel où leur coeur sacrifie. Mais les gens comme nous brûlent d'un feu discret, Avec qui pour toujours on est sûr du secret : Le soin que nous prenons de notre renommée Répond de toute chose à la personne aimée, Et c'est en nous qu'on trouve, acceptant notre coeur, De l'amour sans scandale et du plaisir sans peur. ELMIRE Je vous écoute dire, et votre rhétorique En termes assez forts à mon âme s'explique N'appréhendez-vous point que je ne sois d'humeur À dire à mon mari cette galante ardeur, Et que le prompt avis d'un amour de la sorte Ne pût bien altérer l'amitié qu'il vous porte ? TARTUFFE Je sais que vous avez trop de bénignité Et que vous ferez grâce à ma témérité, Que vous m'excuserez sur l'humaine faiblesse Des violents transports d'un amour qui vous blesse, Et considérerez, en regardant votre air, Que l'on n'est pas aveugle, et qu'un homme est de chair. Source : Molière, Tartuffe, 1664. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« TARTUFFE Je sais que vous avez trop de bénignité Et que vous ferez grâce à ma témérité, Que vous m'excuserez sur l'humaine faiblesse Des violents transports d'un amour qui vous blesse, Et considérerez, en regardant votre air, Que l'on n'est pas aveugle, et qu'un homme est de chair. Source : Molière, Tartuffe, 1664. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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