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Mondialisation

Publié le 03/01/2011

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mondialisation

Chapitre 1 du manuel

Le mot mondialisation, les Anglo-Saxons lui préfèrent globalisation, a surgi de manière spectaculaire dans les médias cette dernière décennie. Pourtant ce n'est pas un phénomène spatial inédit. Mais selon les experts, les périodes de naissance divergent. Certains la font remonter aux Grandes Découvertes européennes de la Renaissance, d'autres au mouvement de colonisation du XIXe. Pourquoi alors un tel retentissement actuel ? Il s'explique par le caractère spécifique et inédit de l'actuelle mondiali­sation, à savoir son accélération et l'ampleur de sa généralisation à l'échelle de la planète. Un autre facteur y contribue : l'enjeu que représente aujourd'hui la maîtrise de la mondialisation. En quoi l'actuelle mondialisation apparaît-elle comme l'un des principaux moteurs d'une mutation sociale et spatiale sans précédent ? Après avoir montré que la mondialisation actuelle ne se limite pas au développement des échanges à l'échelle mondiale, nous en mettrons en relief les facteurs et acteurs, pour insister ensuite le caractère hiérarchisé et inégalitaire de l'espace mondialisé .

 

 

 

 

 

 

 

 

La mondialisation actuelle ne se limite pas au développement des échanges à l'échelle mondiale. C'est un phénomène multiforme. La mondialisation a une forte composante économique et financière. Dans le domaine de la production avec la multiplication des implanta­tions à l'étranger (IDE : investissements directs étrangers) sous l'impulsion principale des multinationales. Principaux acteurs : la Triade et l'Asie orientale émergente (particulièrement la Chine). La mondialisation financière est l'une des plus aboutie, dans le cadre licite mais aussi illicite (paradis fiscaux : entre 30 et 40 % des fortunes privées mondiales).

Les échanges constituent un autre type de mondialisation qui a été accélérée par la colonisation. De manière inégale ; trois grandes zones accaparent 71 % du commerce mondial : UE, Asie Pacifique, Amérique du Nord.

La mondialisation a aussi une forme institutionnelle avec la multi­plication des OIG (Organisations intergouvernementales). L'ONU est la plus célèbre OIG (regroupement d'États) politique (au sens général du terme). Dans le domaine commercial, le GATT (General agreement on tariffs and trade), chargé de promouvoir le libre-échange, a été créé en 1947. L'OMC, organisation mondiale du com­merce, lui a succédé en 1995. La création de regroupements écono­miques régionaux comme l'Union européenne, l'ALENA, le Mercosur, est une étape importante de la mondialisation. Ce type d'OIG joue un rôle majeur dans la structuration commerciale du monde, en développant les phénomènes de continentalisation.

L'organisation, à l'initiative de l'ONU, de « Sommets de la Terre » (Stockholm [1972], Rio de Janeiro [1992], Johannesburg [2002]) illustre à la fois la mondialisation institutionnelle, mais aussi la prise de conscience d'une autre mondialisation : celle du fonctionnement environnemental de la Terre.

La mondialisation s'étend aussi au domaine de la « société civile » : multiplication des ONG ayant choisi d'intervenir à l'échelle du monde comme Médecins sans frontières, Médecins du monde (aux noms évocateurs), etc. Un nouveau type de citoyenneté émerge : la citoyen­neté mondiale qui repose sur le principe que la citoyenneté ne s'arrête pas aux frontières de l'État où l'on réside. Une société civile mondiale, une «.\"société-monde », s'affirment (cf. manifestations mondiales contre la guerre en Irak [2003]).

La mondialisation de l'information et la mondialisation « cultu­relle » constituent deux autres formes de mondialisation. La mondiali­sation de l'information a commencé dès le XIXe avec les innovations dans le domaine des télécommunications. C'est avec la possibilité de retransmettre des émissions de télévision à l'échelle mondiale (depuis 1962), puis avec le développement des NTIC (Nouvelles technologies de l'information et de la communication), et celui — spectaculaire — du réseau en ligne Internet, qu'elle a pris une dimension mondiale. Les modes de vie sont aussi de plus en plus concernés par la mon­dialisation. En première ligne : les adolescents. Ses enjeux économiques sont considérables (cf No logo de Noami Klein). La diffusion du modèle américain (VAmerican way of life), à travers l'industrie du cinéma hollywoodien, de produits comme Coca-Cola, Mac Donald's, Nike... est l'un des principaux supports et agents de cette mondialisation.

La mondialisation des sports connaît aussi une diffusion massive en associant les grandes compétitions internationales (Jeux olym­piques...) en associant la télévision et des sponsors mondiaux (Coca-Cola, Nike...).

Enfin, les flux migratoires, qui se diversifient participent au mou­vement : environ 170 millions de personnes déplacées dans le monde (3 % de la population mondiale) (2 fois plus qu'en 1965), (un tiers de migration familiale, un tiers de migration familiale, et un tiers de réfugiés).

Mais l'extension et la généralisation de la mondialisation sont inégalitaires et cycliques. La mondialisation est d'abord tripolaire, dominée par la triade. Toutes les parties du monde ne sont pas concernées de la même façon par les phénomènes de mondialisation. 52 % des échanges mondiaux s'effectuent sur des bases continentales. Les espaces nationaux font aussi de la « résistance » : modèles de consommation encore vivaces, modèles spécifiques de capitalisme. L'examen de la répartition des NTIC (Nouvelles technologies de l'information et de la communication) montre que l'idée du « village planétaire global » est largement un mythe : indice d'équipement du Niger en NTIC, 0,08 ; Norvège, 82,8 !

La diffusion des phénomènes de mondialisation ne s'effectue pas de manière linéaire et régulière. La crise asiatique de 1997, l'éclatement de la « bulle Internet » ou « bulle technologique », le reflux des fusions entre les grandes firmes mondiales, celui des IDE illustrent le caractère cyclique de l'extension de la mondialisation. Ce raccourcis­sement des cycles de croissance s'explique aussi par l'attachement du capitalisme actiorinarial (ou patrimonial) à dégager des profits le plus rapidement possiblement possible. Ce qui amène à favoriser les investissements à court terme aux dépens du long terme.

La mondialisation actuelle entraîne, en outre, un développement de plus en plus fort des interdépendances entre les différentes parties du monde. L'extension mondiale d'une pandémie comme le SIDA en est une dramatique illustration. L'espace productif n'échappe pas à la règle : les créations d'emplois ici, signifient souvent suppressions ail­leurs. L'interdépendance peut se traduire par une réactivité de plus en plus forte et rapide.

 

 

 

 

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