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Montaigne, Les Essais III, « Des coches », chapitre VI.

Publié le 03/08/2010

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Introduction : • Je vais vous présenter la lecture analytique « Des coches « de Rabelais. • La découverte de l’Amérique par Ch. Colomb en 1492 bouleverse radicalement la vision que les Hommes de la Renaissance avaient du monde. • En parfait humaniste, Montaigne s’interroge à la fois sur le microcosme qu’est l’Homme et le macrocosme qu’est ce monde en parfaite mutation. • Ainsi dans les trois tomes de ses Essais publiés en 1580 et 1595, il se penche sur des sujets aussi variés que l’éducation, la mort… • Dans le chapitre 6 du troisième tome, qui paraît à titre posthume et qui s’intitule Des Coches, l’auteur s’intéresse aux différentes façons de voyager et sa réflexion progressant à sauts et à gambades, il en vient à considérer l’attitude des européens lors de la colonisation de l’Amérique. • (Lecture de l’extrait) • En quoi Montaigne dénonce-t-il le comportement des européens ? • I : la condamnation des conquistadors II : peinture du mythe du bon sauvage III : les conséquences de la colonisation telles qu’elles apparaissent dans le texte. I : La condamnation des européens : 1) La pseudo-supériorité des européens. - parenthèse satirique L1 à 4 ( moquerie : prétention, volonté de connaissance, superstition « on croit aussi bien aux démons qu’aux sybilles « + aveuglement des européens puisqu’ils ont ignorés cet autre continent pendant des siècles. - européens extrêmement vaniteux (amour propre) qui sont convaincus de leur valeur et force naturelle. (L18) 2) La mission civilisatrice. - personnification filée du nouveau monde (L 5, 8 et 17) ( Ils s’investissent eux-mêmes d’une mission civilisatrice - Monde assimilé à un petit frère qu’il faut alphabétiser, éduquer (L 6 et 7) 3) La violence. - on reprend la personnification « monde enfant « pour en faire un argument morale L17 : on n’éduque pas un enfant par la force et par la violence, c’est pourtant ce que les européens vont faire comme le montre le mot « si « (pourtant) + champ lexical de la violence « fouetter, soumis, discipline… «. ( Montaigne s’avère franchement hostile face à l’attitude et dominatrice et violente des européens. Nous allons voir en contre-parti qu’il dresse un portrait mélioratif des Indiens. II : Le mythe du bon sauvage (Conception qui naît au 16ème siècle, qui sera repris au 18ème et qui défend l’idée que les Hommes sont bien meilleur dans l’état de nature que dans les états civilisés) : 1) Les quantités morales. - début du tx : vigueur, qualités physiques du nouveau monde « grand, plein, membru « L4( par analogie adjectifs mélioratifs appliqués aux habitants du nouveau monde. 2) Les qualités morales. - L20 à 23 : recours aux faits ( les Indiens savent répondre, négocier avec les européens « ils ne nous devaient rien « : Cette expression contredit la thèse d’une infériorité des Indiens. - Les Indiens sont bien meilleurs que les européens L32, 33 ( ce sont les Indiens qui dvp les qualités humanistes qu’on serait en droit d’attendre des européens. Les barbares ne sont pas ceux que l’on croit. 3) La naïveté. - La conquête des européens possible grâce à la naïveté et la bonté des Indiens L 34 et 35. Leurs qualités, avantages ont fait leur perte ( paradoxe + forme pronominale « ils se sont vendus et trahis eux-mêmes « - Montaigne s’engage personnellement « nous « ( « je « L15. Le mot « vendus « signifie manipulation, qu’on a profité d’eux. « nos arts « = nos techniques, « nos opinions « = les opinions religieuses ( prétexte de l’évangélisation qui justifie la colonisation. ( On voit donc dans ces deux premières parties un portrait contrasté : dénonciation des européens et valorisation des Indiens. III : Les conséquences de la colonisation : 1) Une nouvelle vision du monde. - Montaigne : penseur humaniste, compose avec le nouveau monde, la colonisation, il pas s’interroge sur le phénomène. L1 « Notre monde vient d’en trouver un autre « ( double personnification (chaque monde est rejeté de façon antithétique, comme du point de vue géographique) ( Rapport d’égalité. 2) La fin d’un état de grâce. - étonnement des européens L23 « l’épouvantable magnificence « ( + description méliorative ( richesses naturelles (les Indiens accordent autant d’importance à l’or qu’aux pierreries, aux plumes ou au coton L30) ( fantasme des européens. - Similitude avec le jardin d’Eden (L25,29) + allusion à la nudité L8 ( Les I : état de grâce comme Adam et Eve avant la chute amené par les européens : champs lexical de la maladie. 3) D’inévitables mutations. - nouveau monde perverti par nos arts, notre cupidité, nos techniques ( vision apocalyptique de ce que sera l’avenir L12 ( personnification. - Plus raisonnablement l’antithèse « perclu « / « vigueur « L11 et 13 prévoit avec beaucoup de lucidité que le nouveau monde dépassera la vieille Europe. Conclusion :

• Montaigne : un critique envers les européens et beaucoup plus favorable envers les Indiens. • Il n’aura de cesse de les défendre notamment dans le tome 1, chapitre 31 Les Cannibales. • Ce thème de la critique de l’esclavage sera l’une des principales cibles des philosophes des Lumières. Le nègre de Surinam dans Candide de Voltaire par exemple.

 

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