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« Montrer que l'abbaye de Thélème est d'abord le rêve d'un moine émancipé qui s'est affranchi des règles, et une satire de l'institution monastique.»

Publié le 11/09/2006

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I. Introduction    Les monastères au moyen-âge sont régi par de multiples règles contraignantes que les moines ou nonnes doivent suivre à la lettre. Mais les religieux sont bien loin d’y prêter leur entière attention et ont bien souvent des moeurs qui touchent aux péchés. François Rabelais, à travers son livre «Gargantua«, critique vivement les moutiers, particulièrement durant l’épisode de Thélème. Il va imaginer un couvent derrière les yeux de frère Jean, moine-héros des guerres picrocholines. Nous allons montrer que c’est d’abord le rêve d’un moine émancipé qui s’est affranchi des règles par la volonté de créer un monde du pur bien moral ainsi qu’un lieu au niveau architectural non loin de la perfection, mais aussi une satire de l’institution monastique car l’on y fait tout à l’inverse que d’ordinaire.    II. Développement    L’abbaye de Thélème est le rêve d’un moine libéré de la tutelle (émancipé) qui s’est affranchi (libéré) des règles.    1. Frère Jean veut créer une abbaye faite d’un monde du pur bien moral.  - Il veut fonder l’abbaye la plus parfaite et la plus prestigieuse de son royaume:  - En y acceptant qu’une élite sociale et intellectuelle  - En faisant l’inverse des abbayes ordinaire  - Projet non réaliste -> rêve    C’est une utopie impossible à réaliser donc un rêve et le rêve de Frère Jean.    «Frère Jean fonde avec l’aide de Gargantua l’abbaye la plus parfaite et la plus prestigieuse de son royaume avec la seule règle de «Fais ce que voudras«. Il va pour cela n’accepter qu’une élite sociale et intellectuelle mixtes pour entrer dans son monastère. C’est un rêve pour Frère Jean car ce lieu est l’endroit le plus propice à l’épanouissement personnel ainsi qu’intellectuel. Un foyer d’humaniste régi par une morale du pur bien absolu. Tout est fait à l’inverse des moutiers ordinaires. Comment instaurer la seule règle «Fais ce que voudras«? Le risque de tomber dans le chaos et l’anarchie est grand car la liberté d’un individu s’arrête ou commence celle d’un autre donc donner une liberté total à tous est un grand risque à prendre. L’espoir de réunir uniquement des gens profondément bons est une utopie car la nature de l’homme n’est pas parfaite et on le voit au quotidien que ça soit au moyen-âge ou à l’époque contemporaine. Ce système est le songe d’un esprit utopiste et non réaliste. C’est pour ces raisons que l’abbaye de Thélème est le rêve d’un moine humaniste libéré de la tutelle de son abbé et affranchi des règles monastiques.«    2. Frère Jean veut construire un lieu au niveau architectural parfait  - Ce serait le bâtiment le plus prestigieux de son époque, au-dessus de tous les autre lieu.  - Il y aurait des bains sur plusieurs étages, un nombre hors norme de chambre...    - Encore une fois ça reste un rêve car c’est un ouvrage irréalisable que le moine désire et que Gargantua met en oeuvre. Un songe humaniste et utopiste    L’abbaye de Thélème est une satire (critique moqueuses) de l’institution monastique    On fait dans cette nouvelle abbaye tous à l’inverse qu’à l’ordinaire    - Uniquement les gens beaux et les élites intellectuelles et sociales  - Donc d’habitudes les moines sont laid, idiot; tous sauf des élites...    - Comme c’est un monde de pur bien moral.  - Les abbayes habituelles sont le contraire --> vive satire    - Pas de cloches (on y retire aucun profit), pas de murailles ( derrière mur, il y a murmures, hypocrisie, jalousie et complots)  Donc indirectement, critique des habitudes dans les abbayes    «Dans cette abbaye hors du commun, Frère Jean décide qu’on y ferait tout à l’inverse des monastères ordinaires aux vues des mauvaises moeurs chez les moines. Uniquement les élites intellectuelles et sociales, les beaux et les biens formés ont leur entrée à Thélème, donc Rabelais sous-entend d’une manière très évidente que les religieux de cette époque ont une tendance à être l’inverse, donc laid et idiot. Thélème aspire à la perfection, si l’on prend au pied de la lettre la définition même de cette abbaye, elle est l’inverse de l’institution monastique, donc les monastères ordinaires sont très loin d’être irréprochable. On a là une forte satire des religieux.«    III. Conclusion    C’est une utopie humaniste que François Rabelais nous présente à la fois sous la forme d’un rêve et d’une satire, tournant en dérision l’église catholique d’avant contre-réforme. C’est aussi le lieu rêvé pour aspirer à une perfection spirituelle, intellectuelle et sociale. Mais cela reste un projet quasi irréalisable pour cause l’unique règle: «Fais ce que voudras« qui à la fois supprime toutes les limites de liberté mais peut aussi à tous moment aussi privé de liberté car comme l’on a déjà dit auparavant «la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.« Peut-on s’imaginer un monde où tous le monde pourrait vivre comme à Thélème? Oui, on peut se l’imaginer mais cela ne dépasserait le domaine du rêve. Puisque l’humain ne pourra que toujours tendre à la perfection mais jamais n’y touchera.

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