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Note biographique de Zola à l'attention de Daudet

Publié le 08/05/2011

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zola

«  Né à Paris, le 02 avril 1840, rue Saint-Joseph. Mon père né à Venise, officier à 17 ans dans l'amée du Prince Eugène, capitaine dans la légion étrangère, démissionnaire, établi ingénieur à Marseille, venu à Paris pour travailler aux fortifications. Ma mère nées à Dourdan ( Saine et Oise ) – Parti à 3 ans à Aix, où mon père avait eu le projet de creuser un canal d'irrigation. Enfant mal portant et très gâté. Revenu à Paris, pour une année, en 1846 : mon père était en instance pour obtenir l'ordonnance royale nécessaure à ses travaux. L'année suivante, en 1847, mort de mon père, à Marseille, quelques jours après les premiers coups de mine, dans les rochers de Jaumegarde. Dés lors, de long procès et une ruine lente – Entré à 7 ans au pensionnat de notre Dame ; très retardé dans mes études, je n'ai su lire qu'à 8 ans – Première jeunesse dans un jardin, avec de grands biens; toujours très gaté, absolument libre, appelé par mes camarade ' le Petit Parisien '. Pensionnaire jusqu'en cinquième ; une vie de froissements et de chagrins parmi les autres élèves ; très bonnes études, tous les prix, de véritables triomphes aux distributions – Devenu externe en quatrième, à 16 ans; alors tout une autre vie ; rencontre de deux ou trois camarades ayant mes goûts, promenade de 8H à 10H, après-midi passé à nous baigner dans l'arc, à lire Hugo et Musset dans la campagne, à battre tout le pays environnant; deux années vécues ainsi, nous faisions des vers, des drames et des romans – Pendant ce temps, ruine complète de a mère qui était venue à Paris, à la fin de 1857 pour suivre un procès. J'étais alors en seconde. Je quittai en février 1858 le collège d'Aix pour venir la rejoindre et j'entrai au lycée Saint-Louis. J'avais fait, à 11 ans, un autre voyage à Paris, où j'avais passé six à huit mois – Au lycée Saint-Louis je suis tout d'un coup devenu un cancre. Moi qui avais tout les prix à Aix, je n'avais plus à Paris que le prix de discours français. Je ne faisais absolument rien ; ni devoirs, ni leçons. Pendant les années 1858 et 1859, j'ai lu Montaigne et Rabelais, derrière le dos de mes voisins – Fini ma rhétorique en 1859. Entré dans la vie sans plan arrêté, vivant ceci et cela, écrivaillant beaucoup de vers. Pas un sou, d'ailleurs. Années 1860 et 1861 abominables. Sur le pavé, absolument. Des jours sans manger. Vivant très à l'écart, avec une fierté ombrageuse, dévoré d'ambition littéraire. Pas malheureux, au fond : un temps que je regrette. Des promenades sans fin dans Paris, le long des quais surtout, que j'adorais – Quelques amis de Provence étaient arrivés, nous faisions le rêve de conquérir Paris. En 1862, entré chez Hachette, où je gagnais cent francs et où je fis d'abord des paquets. Un poéme de deux milles vers que j'avais déposé un soir sur le bureau du père Hachette me fit monter au bureau de la publicité. En 1864, j'étais chef de ce bureau et je gagnais deux cents francs. C'est là que j'ai connu presque tout le journalisme et toute la littérature – Cependant, en 1864, j'avais publié mes Contes de Ninon et en 1865 ma Confession de Claude. Je ne pouvais plus rester. Je quittai la maison Hachette à la fin janvier en 1866 et j'entrai immédiatement à l'événement de Villemessant, où je rendis compte des livres pendant près d'une année. Je fis un salon qui, pour la première dois, me mit en vue ; mon éloge de Manet avait ameuté les artistes et le public. Depuis lors, j'ai vécu de ma plume, j'ai payé mes dettes, et vous savez le reste........ «

 

 

 

( Note biographique de Zola à l'attention de Daudet )

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