Devoir de Philosophie

Notre bonheur doit-il quelque chose à la chance ?

Publié le 01/09/2009

Extrait du document

Le bonheur est traditionnellement défini comme un état de parfaite et complète satisfaction de tous les penchants humain. Il semble donc naturel pour l'homme de hercher cet état de plénitude et de tranquillité de l'âme. Cependant même si le bonheur est la quête de tous les hommes, il n'en reste pas moins qu'il se décrit de manière différentes pour chacun et qu'il s'obtient par divers moyens. Pour certains, le principal moyen est d'être chanceux.    La chance serait-elle alors responsable de notre bonheur? Peut-on réellement dire que notre bonheur doit quelque chose à la chance? Lorsqu'on s'interroge sur le mot "bonheur", on peut remarquer que l'étymologie de celui-là comprend la notion de chance. A première vue, on pourrait donc affirmer que la chance est un élément clé pour atteindre le bonheur. Néanmoins, quand bien même la chance serait à l'origine du bonheur, il semblerait plus prudent de ne pas s'appuyer uniquement sur ce facteur. En effet, la chance aléatoire et imprévisible, notre bonheur ne serait que fictif et momentané. Or le bonheur est tous sauf éphémère, c'est un état qui dure. La chance ne semble donc pas seule responsable de notre bonheur.

« et l'on ne pourrait espérer au mieux qu'un bonheur éphémère, à l'image de l'objet sensible qui l'a produit.

Il serait parsuite incohérent et absurde de vouloir vivre heureux après avoir mis le bien dans les choses qui ne dépendent pasde nous : ce serait se tromper sur le moyen, après s'être donné là une fin.

Ce serait une faute logique, une erreurde jugement, qui est d'ailleurs à l'origine de toutes nos passions, ajoute Épictète.

En effet toutes dérivent de notrecroyance en l'existence de biens extérieurs et apparaissent, dès que l'on place le bien hors de soi, dans les objetsdu monde extérieur.

C'est ainsi que l'amant croit que son aimé est son seul bien, la véritable source de son bonheur,tandis que l'avare pense que c'est l'argent et l'alcoolique, l'alcool.

Tous sont soumis à des passions —respectivement l'amour, l'avarice, et l'alcoolisme — qui reposent toutes sur la même erreur de jugement en dépit deleur diversité apparente.

Ils ne s'appartiennent plus et sont comme « aliénés », étrangers à eux-mêmes,constamment hors d'eux-mêmes à la recherche de ce qu'ils pensent être le bien.

Il ne dépend plus alors d'eux d'êtreheureux ou malheureux, mais de la présence ou de l'absence d'une chose dont la jouissance ne peut qu'êtreéphémère et non durable.

On est alors moins heureux qu'agité : s'agiter consiste à s'occuper de ce qui ne dépendpas de nous.

C'est le prix de l'incohérence, l'inverse de la tranquillité de l'âme qui est le véritable bonheur. 3.

Il ne dépend que de nous de vivre heureuxQu'est-ce donc que le bien, si ce n'est pas une chose ? Et comment vivre heureux, si ce n'est par chance ? SelonÉpictète, le bien réside dans l'usage correct de ses représentations, tandis que le mal réside dans leur usageincorrect, si bien que l'on ne peut être heureux qu'en pensant correctement.

Le bonheur, c'est-à-dire la satisfactionqui résulte de l'usage correct que l'on fait de ses représentations, est le seul bien qui soit véritablement humainparce qu'il est produit par la raison qui distingue l'homme des bêtes.

Lui seul est durable parce qu'il ne dépend quede notre jugement qui est entièrement en notre pouvoir et non des circonstances, que nous ne maîtrisons pasforcément.

On ne peut donc vivre heureux, c'est-à-dire jouir durablement du bien, qu'en plaçant ce dernier en nouset non en dehors de nous : dans l'usage de ses représentations plutôt que dans les objets du monde extérieur.

Il nedépend alors que de nous de vivre heureux et la philosophie qui est un art de penser est aussi un art de vivre.

Sonbut est de nous permettre de vivre heureux en nous apprenant à bien penser et c'est pour cela qu'elle demande àchacun de revenir à lui-même en réfléchissant pour agir méthodiquement en prenant la raison pour guide au lieu des'agiter au hasard dans le monde.

La philosophie est cette conversion qui ramène chacun à lui-même pour qu'il seconnaisse et sache ce qu'est le bien, qui réside en lui.

Le calme qui consiste à s'occuper de ce qui dépend de soiest la première oeuvre de la vertu nous dit en ce sens Épictète.

Si nous vivons mal, c'est parce que nous pensonsmal et il faut à l'inverse bien penser pour vivre bien.

Chacun êst donc responsable de ce qui lui arrive, de sonbonheur comme de son malheur et, pris en ce sens, le bonheur ne doit donc rien à la chance.

Ainsi le sage a su leplacer à l'abri des accidents de la vie, en soi, dans l'usage qu'il fait de ses représentations.

On ne peut donc l'enpriver et la vie du sage, devenu invulnérable, est par principe heureuse : le bonheur se mérite.

C'est la premièreoeuvre de la vertu.

Cependant, peut-on vraiment se mettre à l'abri des revers de fortune comme nous le disent lesstoïciens? Le hasard n'est-il rien en soi? Ne peut-il être la cause de notre bonheur ou de notre malheur ? II.

La chance est un auxiliaire du bonheur La chance, la bonne fortune ou le hasard, est, selon Aristote, un auxiliaire du bonheur.

Elle en est une causeaccidentelle, mais pas essentielle.

Le bonheur doit donc parfois quelque chose à la chance et la sagesse consiste àêtre prudent en usant avec discernement des différents moyens que l'on a d'être heureux. 1.

Le hasard est une cause accidentelleLa physique d'Aristote, à la différence de celle des stoïciens, admet en effet l'existence du hasard.

La région dumonde où nous vivons, qu'Aristote qualifie de « sublunaire » pour la distinguer de celle qui ne se trouve au-delà del'orbite de la lune, n'est pas gouvernée par la seule nécessité.

Car la terre n'est pas le ciel et le monde des hommesse différencie de celui des corps célestes en ce qu'il est marqué par la contingence : tout ce qui existe ici-bas peutaussi ne pas être, ou être autre que ce qu'il est, sa négation n'impliquant pas de contradiction.

Les choses qui nousenvironnent sont éphémères et leur mouvement n'est ni éternel et nécessaire, ni circulaire et identique comme celuides astres, mais irrégulier et changeant ; il a un début distinct de sa fin dans le temps et les événements n'ont lieu,le plus souvent, qu'en général.

Cette distinction de deux types de mouvements établit une différence de natureentre deux régions du monde, sublunaire et céleste ; elle donne un sens à l'idée de hasard.

S'il est par principe excludu ciel où rien ne peut changer, il peut en revanche trouver une place dans le sublunaire, où Aristote le définitcomme une « cause par accident ».

L'accidentel s'oppose en effet à l'essentiel.Est essentiel tout ce qui entre dans la définition d'une chose, c'est-à-dire ce sans quoi elle ne peut ni être, ni êtreconçue, et qui lui appartient donc nécessairement, par nature ou par soi.

À l'inverse, est accidentel tout ce qu'unechose est, sans que cela entre dans sa définition, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas inhérent à sa nature même donton peut la priver sans la détruire.

Il est vrai que tout ce qui arrive a une cause et que toutes les causes ont uneffet qui leur est lié par nature.

Elles peuvent cependant en produire d'autres que ceux prévus en interférant avecd'autres séries causales se développant indépendamment d'elles.

On dit alors que les choses arrivent par hasard, ausens où elles arrivent « par accident », de façon contingente et non nécessaire, sans avoir été réellement voulues,ce qui ne signifie pas qu'elles arrivent sans cause ni raison.

C'est ainsi que la pluie peut provoquer des éboulements,par hasard, car ce n'est naturellement pas sa fonction ou ce qu'elle produit habituellement.Le hasard prend donc le nom de « fortune » lorsqu'il intervient dans les affaires des hommes, qui sont des êtresdoués de volonté capable d'agir d'après des fins.

La chance est enfin la bonne fortune lorsqu'elle sert nos fins, leurest utile, et en devient par hasard le moyen ou auxiliaire.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles